Amadouer la bête
Mis à part quelques Dragon Ball lus dans ma jeunesse, je n’avais aucune expérience en matière de manga. Alors quand j’ai nommé le titre de la série que je cherchais, Le maître des livres de Umiharu Shinohara, au libraire et qu’il m’a demandé si c’était un «shhhyenihusfggen» (je vous jure que le mot n’évoquait rien de plus pour moi à cet instant), je me suis abstenue de répondre autre chose que «?!?». Grâce à mon solide sens de la déduction (oui, mais non), j’ai pu comprendre que ce mot mystère évoquait un type du manga. En fait, le terme est défini selon le lectorat ciblé par le magazine dans lequel les premières planches ont été publiées. Le maître des livres a été prépublié dans le Weekly Manga Times, un magazine ciblant principalement les jeunes hommes adultes âgés de 15 à 30 ans. (Ah!) Le seinen manga (parce que c’est un seinen, finalement) présente des histoires un peu plus sérieuses et complexes. La lecture du premier tome fut une expérience plutôt ardue pour mon très cher cerveau-habitué-de-lire-de-gauche-à-droite-depuis-plus-de-23-ans. Je me suis tout de même adaptée rapidement, au point de me surprendre à lire du Zviane à l’envers!
Pour bien m’immerger dans la culture du manga japonais, j’ai visité quelques lieux dédiés exclusivement à la lecture du manga et à ce qui l’entoure. Je me suis procurée les trois premiers tomes de la série chez L’Oeil de chat, un chouette café manga situé à Sherbrooke et j’ai acheté deux autres tomes au O-Taku Manga Lounge à Montréal.
Les livres qui font du bien
En tant qu’obsédée des livres, la couverture (des livres!) et le titre (contenant le mot LIVRE) m’ont immédiatement créé un nouveau besoin. Un manga qui aborde la littérature, un livre qui parle de livres; impossible de passer à côté. En prime, le personnage principal, un bibliothécaire, a une approche très bibliothérapeutique avec sa clientèle. Les livres qui font du bien, ça vous dit quelque chose? Et bien c’est exactement de cela qu’il s’agit dans Le maître des livres.
L’histoire
Le maître des livres nous transporte au Japon, dans le quotidien des gens qui fréquentent La rose trémière, une bibliothèque spécialisée dans la littérature enfantine. Le personnage central de la série est un bibliothécaire qui semble peu sympathique à première vue, mais à qui le lecteur ne peut que s’attacher une fois qu’il décèle en lui cet immense amour pour la lecture ainsi que son don d’aider les gens à travers la littérature pour enfants. Les histoires gravitent autour des employés, des usagers de la bibliothèque et de leur entourage; on y rencontre des habitués, des enfants, mais aussi des adultes.
Il n’y a évidemment pas beaucoup d’action, mais la lecture n’en devient pas ennuyante pour autant. Chacun des tomes est composé de plusieurs petites histoires qui nous démontrent comment des classiques de la littérature pour enfants peuvent avoir un effet thérapeutique sur la vie des gens, des petits comme des grands. J’entame le sixième tome (d’une série de 14, dont une dizaine de traduits en français) et j’éprouve toujours autant de plaisir à lire ces histoires de gens un peu perdus qui retrouvent leur chemin grâce à un livre salvateur. C’est une lecture légère et amusante qui se termine le temps d’une soirée.
Une ode à la littérature pour enfants et au pouvoir de la lecture.
Quelles sont vos séries manga favorites ?