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Tomber amoureuse d’une ville, est-ce possible ?

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Êtes-vous déjà tombé(e) amoureuse ou amoureux d’une ville ?

Vous êtes-vous déjà senti à la maison dans un endroit totalement à l’opposé de votre lieu de résidence ?

Est-ce que c’est dans un autre lieu, dans une autre ville, que vous avez réussi à sentir la pure et tendre liberté d’être simplement vous ?

Dans son essai Ceci n’est pas une ville, Laure Murat s’intéresse à son propre rapport à Los Angeles, où elle vit depuis plusieurs années. Elle affirme être tombée amoureuse de L.A., de sa lumière et en la lisant, on comprend qu’elle est tombée amoureuse des possibilités que la ville lui offrait, de l’espace que ce lieu de résidence créait pour elle.

« J’ai aimé Los Angeles tout de suite, dès la sortie de l’avion. Tout m’a plu, la lumière, l’horizon, les palmiers, les voitures, l’urbanisme improbable, la langueur du paysage, la couleur d’or rose de l’atmosphère. Los Angeles, cité dépourvue de centre et de monuments, propice à l’errance et à la rêverie, défaisait d’un coup tous mes préjugés et m’offrait ce que je n’avais jamais su faire : lâcher prise. Que signifie tomber amoureux d’une ville ? Quel est le rapport érotique qui nous lie à certains lieux et pas à d’autres ? Pourquoi Los Angeles, ville sans bords qui ne se laisse ni définir ni saisir ? »

Propre à soi

Il y a quelque chose d’infiniment personnel dans ce récit, Laure Murat, que j’avais beaucoup aimée et découverte par le biais de son essai Relire, enquête sur une passion littéraire, fait preuve d’une grande ouverture vis-à-vis ses lecteurs. Elle raconte de quelle façon l’idée d’écrire un essai sur son amour sur Los Angeles lui est venue.

Subjectif totalement, cet essai m’a plu, non parce que je suis amoureuse de L.A. (au contraire, j’en garde un souvenir assez gris), mais parce que tout comme Murat, je crois que les lieux ont des effets sur nos vies et je crois bien sincèrement qu’on peut tomber amoureuse d’une ville et ce qui est encore mieux, c’est que la fidélité n’a aucune valeur dans ces relations entre villes.

Je me souviens avoir marché dans Barcelone, complètement ravie par ses rues damiers, par ses terrasses pleines à craquer en pleine nuit et par cet air festif enveloppant. Je me souviens aussi du vertige que j’ai ressenti en visitant les décors dignes de cartes postales de Grèce, je ne pouvais pas croire que des gens se réveillaient avec ces décors au quotidien. Ce n’était pas une histoire d’amour, mais une passion étourdissante d’un beau et fort 72 heures.

Dernièrement, je suis aussi allée à Victoria et je me suis sentie si bien, sur ma carte géographique à moi, je sentais que la date, le lieu et mon état d’esprit étaient unis pour me faire vivre des moments d’une grande authenticité simpliste qui ressource tellement.

Quitter Paris pour L.A.

Dans son essai, Laure Murat nous explique pourquoi elle a quitté Paris. Bien que la raison première soit son poste d’enseignante à l’Université de Los Angeles, on sent qu’il y a plus, un genre de besoin de survie. Elle nous raconte qu’un jour son dentiste lui a parlé de ses racines, qu’elle devait les couper et elle y fait un lien avec Paris. Il y a toutefois quelques banalités et généralités sur les Français et les Américains, mais rien de trop alarmant. On fait face, bien entendu, à un certain type d’idolâtrie qui touche souvent ces lieux exotiques qu’on se met à aimer avec nos yeux d’ailleurs.

L’exil de Murat nous est présenté et expliqué par des extraits de son journal où elle nous partage ses coups de cœur de L.A., ses émotions, ces petits détails concernant la ville qui la charment et son rapport avec les gens qui l’habitent aussi.

Se sentir chez soi

Quoi de mieux, plus beau et important, que de se sentir à la maison? De sentir qu’on est à sa place, de sentir que ce qu’on a autour de nous est en parfaite connivence avec ce que l’on veut vraiment. Il s’agit d’un sentiment magnifique.

J’ai aimé cette lecture par sa singularité et par l’engagement émotif de l’auteure. J’ai senti une profonde vérité dans ce récit et un besoin pour Murat d’aborder ces thématiques, non seulement pour s’expliquer son exil, mais pour y comprendre toute la fascination que Los Angeles exerce sur elle. Laure Murat, cette historienne, pose dans cette enquête bien personnelle des questions qui nous touchent tous et aborde des thématiques nécessaires à l’épanouissement.

Et vous, avez-vous vécu cela, une passion ultime pour une ville ? Seriez-vous prêt, comme Laure Murat, à changer de pays pour vivre cet amour au quotidien ou vous êtes plus du genre relation longue distance 😉  ?

 

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