J’aime me sentir obnubilée par une lecture. Avoir l’impression d’être complètement investie dans un récit et ne pas réussir à fermer le bouquin, avant de savoir. Savoir, tout simplement. Savoir comment les événements défileront.
Vous connaissez sans aucun doute ce sentiment, vous lisez et hop, vous reprenez conscience de ce que vous étiez en train de faire! Quel plaisir de s’évader le temps de quelques pages, voire quelques heures, avec un bouquin entre les mains!
C’est ce qui m’est arrivé à nouveau avec Joyce Carol Oates. La lecture de Sacrifice, un de ses derniers romans, m’avait totalement ravie et j’étais restée avec la forte impression que Carol Oates maîtrise à merveille les codes du thriller psychologique. En recevant Valet de pique, j’étais nerveuse à l’idée de lire à nouveau un de ses livres. Ça me fait toujours ça, quand j’aime trop un roman, je crains d’en lire d’autres du même auteur-e de peur de briser ce sentiment si fort que j’avais ressenti la première fois. Or, avec Valet de pique, je me suis sentie aspirée par ce récit.
Dans celui-ci, on suit un auteur à grand succès assez populaire, Andrew J. Rush. Cet auteur est aussi un père de famille des plus normaux et classiques. Il est marié et a des enfants qui ont maintenant quitté la maison familiale. Rien de plus normal… jusqu’à ce qu’on découvre le Valet de pique…
Un peu à l’image de Dr Jekyll et Mr Hyde, Andrew écrit des romans sous le pseudonyme de Valet de pique, mais personne n’est au courant, même pas l’éditeur. Dans les romans du Valet de pique, il est beaucoup plus violent, agressif, voire vulgaire. L’écriture des romans du Valet de pique vient défouler, fasciner, obséder Andrew qui se voit inspiré plus que jamais lorsqu’il emprunte la plume de ce cher Valet de pique :
Étrange que, incapable d’écrire en tant que Andrew J. Rush et incapable de dormir, je puisse écrire des heures, dans une sorte de délire, en qualité de Valet de pique. Les pages défilaient. Ma respiration s’accélérait.
Par la suite, il y a une plainte le concernant, d’une vieille dame de son quartier, Madame Haider. Elle l’accuse de plagiat (comme elle a fait à plusieurs autres comme Stephen King!). Cette accusation rend Andrew de plus en plus fébrile, agressif et incontrôlable.
Au même moment, la fille d’Andrew qui aura lu des romans de Valet de pique par fascination (elle porte un regard dédaigneux sur ces livres, mais ne peut s’empêcher de les lire!) remarquera des similitudes avec sa propre vie… Et ira jusqu’à croire que ce Valet de pique espionne sa famille et connaît son père.
Ces événements viennent chambouler Andrew, le rendent anxieux et le changent tranquillement…
Je n’en dirai pas davantage parce que le plaisir de cette lecture, c’est de découvrir les revirements que nous offre la très talentueuse Joyce Carol Oates! Or, je peux terminer en vous disant que ce thriller m’a fait vivre de belles émotions (et perdre quelques heures de sommeil, mais que ne ferais-je pas pour ce plaisir de déguster un bon thriller au petit matin!)
Et vous, avez-vous un autre roman policier/thriller à me conseiller pour me garder éveillée une nuit durant?
Le Fil rouge tient à remercier Johanne Paquette de Dimédia pour le service de presse.
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