Je lis en marchant.
Ça fait toujours réagir les gens. On m’arrête souvent pour me demander comment je me débrouille ou si je n’ai jamais eu d’accident en pratiquant cette activité controversée.
Vous serez peut-être surpris de l’apprendre, mais j’arrive à lire tout en anticipant la présence des obstacles, les feux rouges ou les gens à ne pas bousculer. Lire en marchant, sans jamais faire d’accident, j’en étais plutôt fière.
Jusqu’à Maxime.
Par trois fois, lors de ma lecture, j’ai failli. Un poteau d’arrêt, un cycliste et un piéton qui marchait dans ma direction ont risqué un face à face malheureux avec ma personne, trop captivée par les mots que je dévorais.
Parce que je n’arrivais pas à détacher mes yeux de ce roman aux couleurs vives et attrayantes — le troisième, et dernier, de la trilogie de Beauchesne, qui met de l’avant le personnage attachant de Billie Fay — mes superbes statistiques sont tombées à l’eau.
Dans ce troisième tome, Billie déménage avec sa meilleure amie, poursuit le Cégep, vend des grilled-cheese dans un petit restaurant du Plateau. Elle grandit aussi, du corps et du cœur, alors qu’elle fait de nouvelles rencontres. Elle pense encore parfois aux garçons qui lui ont égratigné le passé, mais elle change, se connaît mieux, s’amourache moins. Avec sa petite expérience de femme, elle apprend à mieux comprendre son cœur et ce pourquoi il s’emballe.
Elle veut écrire, oublier que sa sœur se fracasse le cœur avec le même garçon depuis longtemps, faire comme si ses parents n’avaient pas rencontré de nouvelles personnes, suivi des chemins différents. Elle veut trouver un équilibre entre ce qu’elle devient et ce qu’elle a toujours été. Mais surtout, elle tente de comprendre ce corps de femme qui est le sien, ce cœur de femme aussi.
Maxime, c’est aussi l’histoire d’un grand amour, un vrai. Un amour qu’on espère encore et qui arrive avec un chandail trop grand, un air détaché et des tatouages un peu absurdes. Un amour qui se perd parfois dans les doutes des débuts, qui prend son temps, qui ne gâche pas les choses avec les étapes que l’on saute. Maxime, c’est aussi l’histoire de Billie qui rencontre Maxime et qui ensemble, décident de s’aimer, en faisant fi de tout le reste.
On découvre avec Maxime un amour plus puissant que celui des autres, celui qui vient effacer les premiers heurts de la vie à deux. Celui qui fait rire, faire des folies, celui qui fait briller les yeux, le corps, le cœur et tout le reste. C’est beau d’assister à ces débuts qui prennent toute la place, qui éclairent les regards, qui éclipsent les autres. C’est beau comme l’auteure arrive à mettre en place et en mots cet émoi qui grandit, qui fait se sentir unique et spécial.
Qui donne le goût d’être grand, à deux.
Il ne suffit que de quelques instants pour reconnaître le style de Sarah-Maude Beauchesne qui parle à la tête comme au cœur avec ses détails, ses couleurs, et ses expressions qui remplissent d’odeurs et d’images chaque page que l’on tourne.
Étonnant comme la plume de l’auteure est à la fois intime et inclusive. On a l’impression de plonger au cœur des tourments de Billie, de ses soubresauts, de ses jeunes émotions, tout en visitant les nôtres. Comme ils sont bien expliqués et exprimés, ces regrets, ces émois, ces petites douleurs qui viennent parfois abîmer le cœur. Comme on ressent les doutes, les essais, les espoirs dans les mots de Maxime.
Et comme ils sont honnêtes, surtout, les écrits de Sarah-Maude Beauchesne.
Rarement j’ai eu la chance de lire un ouvrage aussi vrai sur le passage de l’adolescence au monde adulte. Maxime ne met pas de l’avant une histoire qui sonne faux ou qui manque de réalisme. Au contraire, ce roman parle avec justesse de ces moments, sans mentir, sans faire croire aux rêves insensés. Il donne le ton de ce que peut être la vie de jeune adulte.
Maxime, c’est pour moi le meilleur des trois. Le plus fini, le plus émouvant aussi, celui qui vient clore d’une belle et grande façon la vie que nous avons eu la chance de partager avec Billie.
Le Fil rouge remercie les éditions Hurtubise pour le service de presse.
Bravo ma belle Andréanne. C’est toujours intéressant de te voir t’émerveiller devant ce que tu lis.Cela donne le goût de le lire. Vraiment. Merci.
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