Littérature québécoise
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Manikanetish : le retour aux sources d’une enseignante dans une école d’Uashat

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La rentrée littéraire est pour moi synonyme de multiples tergiversations en librairie afin de décider quels livres parmi les nouveautés je choisirai comme compagnons de lecture pour les prochaines semaines. Il y a par contre des livres comme Manikanetish qui s’imposent d’emblée dès que je les aperçois. Plusieurs raisons expliquent pourquoi le nouveau roman de Naomi Fontaine a attiré mon attention : 

  • Le premier roman de Naomi Fontaine, Kuessipan, m’avait beaucoup plu;
  • J’ai à cœur d’encourager Mémoire d’encrier, une maison d’édition qui ose publier des auteurs aux profils diverses;
  • Une libraire avec laquelle je partage plusieurs affinités côté lectures me l’a recommandé;
  • Le livre dépeint une réalité qui mérite grandement d’être connue selon moi;

Bref, si les raisons qui m’ont amenée à me procurer ce livre sont nombreuses, de nombreuses raisons m’incitent également à encourager les lecteurs du blogue à en faire la lecture.

Manikanetish, La Petite Marguerite

Manikanetish, c’est le nom d’une école située sur la réserve indienne d’Uashat sur la Côte-Nord. Le roman porte ce titre, car il raconte l’année scolaire de Yammie, une enseignante innue qui quitte la ville de Québec pour retourner vivre dans son village natal et enseigner dans cette école. Le livre est divisé en courts chapitres et chacun de ceux-ci aborde une anecdote ou un épisode de ce retour aux sources et de cette année scolaire auprès d’étudiants du secondaire.

À son arrivée,  Yammie se sent étrangère devant cette bande d’adolescents à qui elle doit enseigner, mais, petit à petit, elle prend sa place auprès de ses élèves alors qu’elle apprend à composer avec leurs différentes réalités qui sont parfois assez dures.

Par contre, ce roman n’est pas uniquement le portrait des élèves d’une classe de secondaire et, c’est en grande partie ce pourquoi j’ai apprécié ma lecture. Yammie, qui est aussi la narratrice, pose un regard sur ses élèves, mais elle nous partage également ses doutes et ses craintes. En fait, ce roman, c’est également l’histoire d’une jeune femme qui revient dans sa communauté et qui apprivoise de nouveau la vie au sein de celle-ci.

Depuis l’embauche nouvelle, j’avais sur-répété mon introduction. Leur parlant d’une voix claire de mes années d’études, de ce qui m’avait guidée dans le domaine de l’éducation. Et de mon retour ici à Uashat. Je ne leur dirais pas ce qu’il aura fallu céder. Ni la peur de ne pas être reconnue chez moi. Je leur cacherais mes craintes de début de carrière, mes incertitudes, mon manque de confiance. Et je ne leur parlerais pas en innu. À cause de ma mauvaise syntaxe, de mon accent de Blanche.

Ce roman est aussi pour moi un puits de lumière puisqu’il ne se contente pas de relater les épreuves que les jeunes de la communauté doivent traverser, il démontre également leur courage et leur détermination. Alors que ce sont souvent les aspects plus sombres de la vie au sein des communautés autochtones qui sont relatés, j’ai aimé que l’autrice révèle ces jeunes inspirants qui ont su la surprendre à plusieurs reprises par leur esprit de solidarité et leur désir de persévérer. Bien qu’il ne faille pas fermer les yeux sur les problèmes qui affligent les communautés autochtones, pour faire tomber les préjugés, il est bien de faire ressortir le côté humain et de démontrer que la voix des jeunes de ces communautés mérite d’être entendues.

Le seul reproche que j’ai à adresser à ce livre est que je l’ai trouvé beaucoup trop court. Au moment de le terminer, j’aurais aimé que la lecture se poursuive encore pendant plusieurs pages. Ceci dit, comme le propos est intéressant à lire et que le roman est court, la lecture de ce livre peut facilement s’insérer entre deux autres. Dans cette optique, il serait dommage de vous en priver.

 Et vous, quels courts livres se trouvent parmi vos préférés?

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