Bibliothérapie
Comments 3

Sauvage par nature de Sarah Marquis ou l’aventure d’être soi

aventure, Bibliothérapie, Editions Michel Lafon, Le fil rouge, le fil rouge lit, lecture, les livres qui font du bien, livres, Récit de voyage, Sarah Marquis, Sauvage par nature, découverte de soi, expédition

Il y a quelques semaines, je suis partie à l’aventure, en quête de moi-même, de mes forces et de mes faiblesses. Je suis partie seule plusieurs jours, sac au dos, sans grande prétention, avec dans l’idée de toucher du doigt ce côté «exploratrice» qui sommeille en moi, juste pour voir de quoi j’étais capable. Je voulais sortir de ma zone de confort et aller chercher ce côté «sauvage» et libre au fond de moi.

Avant de m’envoler, j’ai donc sondé quelques amies pour savoir quels livres les inspiraient et prenaient place dans leur backpack. J’ai eu beaucoup de retours et de références sur des récits de voyage. Un titre, particulièrement, m’a interpellé : celui de Sarah Marquis : Sauvage par nature!

Explorer son côté sauvage

Avec Sarah Marquis, on ne part pas seulement en expédition à l’autre bout du monde, non. On part explorer ses propres limites, on s’aventure bien au-delà de sa zone de confort, je vous assure! On sort littéralement du cadre pour sauter à pieds joints dans un monde peuplé de dangers où la seule tâche quotidienne est de simplement survivre!

«Définition de l’aventure : « Toute entreprise où le risque est considérable et dont la réussite est douteuse.»

Qu’est-ce qui pousse l’auteure à partir ainsi, seule, à pied, sur des routes non tracées à travers la Mongolie, la Chine et l’Australie et vivre si dangereusement sur des territoires hostiles? Ce même désir d’aller explorer le côté sauvage en nous. Notre nature à l’état brut. Relever des défis, se mettre à l’épreuve pour voir de quelle trempe nous sommes faits.

Marcher dans la nature sauvage pour se reconnecter à notre propre nature sauvage! Voilà une vaste entreprise, qui, personnellement, m’interpelle.

J’avais déjà beaucoup aimé le récit de Cheryl Strayed, Wild, sur la marche comme axe de cheminement personnel, de retour vers soi ou d’introspection, et je me rends compte que je reviens encore et toujours vers cette même symbolique à travers le récit de Sarah Marquis. Je n’aime pas seulement voyager physiquement, j’aime que l’auteur(e) me fasse cheminer intérieurement. J’aime me poser les bonnes questions pour savoir quelle direction prendre, quelle voie donner à mon existence.

«Écoutons plutôt nos corps respirer, faisons quelques pas conscients par jour, sourions, regardons les nuages l’espace de quelques minutes, saluons un passant, touchons l’écorce d’un arbre. Vous le voyez: rien de trop compliqué et coûteux. Le seul luxe que je vois est du « temps ».
Vous n’avez pas ce temps?
Et si vous réorganisiez vos emplois du temps, en coupant toutes ces activités « fourre-tout » qui se greffent dans vos vies comme des indispensables qu’ils ne sont pas? Et si vous laissiez des vides où vous allez pouvoir être seuls, respirer, faire rire votre cœur, sentir votre sang, voyager dans votre corps? Naturellement, vous allez vous décrotter et retrouver votre petite voix, votre meilleure amie que vous aviez oubliée et qui s’est retrouvée emmêlée dans ce tas de « rien ».»

Au-delà du récit de voyage, j’y retrouve une forme de guide spirituel ou de développement personnel (appelez-ça comme vous voulez) qui me pousse à la réflexion.

Lire sur le voyage

Les récits de voyage ne sont pas toujours faciles. On accroche… ou pas. J’avoue que j’ai beaucoup aimé l’écriture de Sarah Marquis, un tantinet humoristique, alors que la situation ne l’est pas du tout. On vit avec elle, on la suit dans ses préparatifs, dans ses rencontres, dans ses doutes, dans ses accomplissements. Il ne s’agit pas d’une simple cartographie de sa marche en solitaire, on est avec elle sous cette tente secouée par les vents violents du désert de Gobi par -40°C. On progresse et on apprend avec elle, de cette expérience que nous ne vivrons sans doute jamais mais qui nous rapproche de tant d’autres, plus personnelles…

«La nature laisse des traces derrière elle, il suffit de les « décoder » pour la comprendre et survivre.»

J’ai ri à la lecture de situations cocasses, j’ai pleuré à la perte de son chien, j’ai eu peur lors de sa traversée dans certains villages en Sibérie, j’ai croisé les doigts pour qu’elle s’en sorte face aux trafiquants de drogue… Je suis admirative de son courage, de sa force, de sa détermination mais aussi de sa loyauté envers la Terre et ce qui nous lie à elle.

L’ouvrage de Sarah Marquis fait partie des récits de voyage qui m’ont le plus touchée par leur authenticité, leur humilité face aux éléments de la Nature ou à l’Humain. Il fait partie de ces livres qu’on emporte avec soi et qui nous emportent avec eux. Parmi eux, Méharées, de Théodore Monod, Désert de J-M.G. Le Clézio, Croisières et caravanes de Ella Maillart, Wild de Cheryl Strayed… et j’en passe.

Tous m’ont laissé le même goût sur les lèvres : partir à la découverte de soi !

«Ce moment est mien, il est magique, indescriptible, j’ai tant de chance. J’ai besoin de cet espace à moi. Je devrais pourtant me mettre en route et profiter de la fraîcheur du petit matin. Mais je m’accorde cet instant, car il me nourrit différemment. Je dois aussi donner à manger à mon intérieur. C’est l’histoire de l’équilibre: la réussite de mon expédition dépend de tous ces petits détails au quotidien, « être consciente à chaque instant ». J’aime tellement ces quelques minutes où la Terre se réveille.»

Ainsi coincé dans la poche arrière de mon sac à dos, ce récit m’a accompagné et soutenu alors que je me retrouvais seule, moi aussi, dans des contrées lointaines, à la découverte de ma propre nature… sauvage!

Je vous invite à partir à l’aventure à travers ce récit inspirant. Oserez-vous ?

Un commentaire

  1. Ginette Gagnon says

    J’adore les livres de Sarah Marquis! Quel parcours et quelle femme exceptionnelle.

    Dans un autre ordre d’idée, Véronique Daudelin avec Je pars en Inde est aussi un incontournable…

    Bonne lecture.

    J’aime

  2. Ping : À la verticale de soi, de Stéphanie Bodet | Le fil rouge

Laisser un commentaire