Le nouveau roman d’Alice Michaud-Lapointe est sorti en librairie et, comme toujours, je suis sous le charme de ce qu’elle écrit. L’autrice de Titre de transport et Villégiature tombe à nouveau dans mes cordes avec un récit de voyage sur le Japon. Néons et Sakuras est écrit à quatre mains par Alice Michaud-Lapointe et Ginette Michaud, mère et fille. Ce livre est publié aux éditions Héliotrope dans la série K. Celle-ci inclut des textes littéraires écrits à la périphérie du roman, comme le mentionne la maison d’édition sur leur site web. Bien que les deux femmes nous racontent une histoire, le livre donne l’impression du documentaire dans lequel on découvre le Japon sous deux regards très subjectifs.
Rêve mère et fille
Depuis plusieurs années, la mère et la fille partagent un rêve et décident de se rendre au Japon pour la fête de hanami, où la coutume traditionnelle se veut d’apprécier la beauté des cerisiers en fleurs. Arrivées au Japon, elles sont confrontées à de nouvelles habitudes auxquelles elles doivent rapidement s’habituer. Face à la nouveauté et sans déranger est probablement la caractéristique centrale de ce voyage. Dans ce livre, on découvre le Japon dans sa façon insolite d’être au même rythme que ces femmes. Passant des love hotels aux répliques de nourriture en plastique, aux traverses de piétons inhabituelles, à l’art du maquillage et à l’importance de la mode dans les classes sociales, aux inventions technologiques parfois envahissantes et aux traditions inébranlables, les deux femmes nous décrivent les facettes les plus étonnantes du Japon.
« Au Japon le silence compte au moins autant d’espèces que les cent variétés de sakuras (桜), il a autant de noms et de nuances que la neige dans les pays nordiques. » (P.18)
Entre émerveillement et désillusion
Sous forme de carnet de voyage, la voix de la mère et de la fille se mélangent afin de décrire leur périple en terrain inconnu. Bien que les deux femmes possèdent deux styles distincts, il arrive parfois que les deux voix se confondent en une seule, créant ainsi une unicité remarquable à travers tout le livre. Chaque chapitre débute par un titre en écriture japonaise, sa signification en japonais et sa traduction en français annonçant chaque fois la nouvelle thématique. Nous traversons donc une multiplicité de thématiques selon les nouvelles découvertes des femmes. Il est intéressant d’en découvrir de plus en plus autant chez la mère que chez la fille qui, entre l’émerveillement et la désillusion, brisent lentement les barrières (langagières et culturelles) entre elles et ce pays.
« Peut-être que tout, dans ce voyage, aura finalement été histoire de cadence et de mesures communes, une manière de comprendre jusqu’où nous pouvions être ensemble sans nécessairement nous tenir côte à côte. » (P.178)
Le japon, cet endroit fascinant
Il va sans dire que le Japon, qui me passionnait déjà, me passionne davantage à la suite de cette lecture. Agissant autant comme roman doux pour le cœur que de guide de voyage, Néons et sakuras m’a permis de découvrir avec plus d’ampleur ce pays fascinant. De plus, ce livre est extrêmement agréable à lire, car l’authenticité des émotions peintes rappelle que de voyager est déstabilisant tout en étant stimulant. Lire ce roman, c’est avoir l’impression de partager les pas des deux femmes, c’est être à leurs côtés lors de leurs découvertes et c’est ce qui m’a plu tout au long de ma lecture. Les deux autrices manient avec habileté la possibilité d’accueillir le lecteur dans leurs aventures. J’aurais facilement pris un cent pages de plus de ce livre. Encore une fois, Alice Michaud-Lapointe m’épate et je suis heureuse de découvrir la plume de sa mère également.
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