Bibliothérapie
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Agathe et son écriture de dentelle

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Il est rare que je m’attarde à lire la quatrième de couverture d’un roman. D’habitude, je lis des romans qui me sont conseillés par des ami.e.s, des blogues (pour ne pas dire Le fil rouge), des podcasts ou encore, plus traditionnellement, j’aime découvrir et redécouvrir ceux qui ont fait leur place dans les classiques de la littérature. Pour Agathe, cependant, ce fut une autre histoire…

Charmée par le résumé d’Agathe

Le résumé de ce roman nouvellement paru dans la collection « Fictions du Nord » de La Peuplade m’a effectivement charmée. On y parle d’une rencontre entre deux êtres « vides » qui se « remplissent à nouveau », d’un psychanalyste au bord de la retraite et de sa nouvelle patiente « fragile comme du verre » et « à l’odeur de pomme ».

Déjà, la délicatesse de la prose et la simplicité du propos m’invitaient à plonger dans ce petit ouvrage. Bercée par le nom d’Agathe Zimmerman et les couleurs tendres de la page couverture, je me suis laissée porter dans le premier chapitre « Mathêma ».

Un roman lourd-léger

Le livre est ainsi divisé en une multitude de chapitres aux noms évocateurs de leur contenu, ce qui rend la lecture très légère puisqu’elle s’effectue en petits sauts.

Malgré tout, le propos est parfois très lourd, surtout vers la fin du roman, mais aussi dès le début, alors que notre psychanalyste est complètement exaspéré par son travail et la redondance du quotidien, et qu’il s’interroge sur la vieillesse et son avenir après le travail.

C’est à ce moment critique qu’apparaît Agathe, un peu comme un cheveu sur la soupe. Indésirable : elle représente la patiente de trop pour le protagoniste qui souhaite simplement en finir avec son boulot. De fil en aiguille, toutefois, l’authenticité d’Agathe et sa réelle détresse psychologique désarment le psychanalyste.

Commence alors ce qui, pour moi, fut le plus intéressant dans ce roman : la mise en perspective des petites et grandes « choses » de la vie.

Le psychanalyste routinier devient plus spontané, plus émerveillé, plus curieux et déstabilisant. Agathe est un prétexte, sans être un faire-valoir du personnage principal puisqu’elle possède une véritable complexité, pour ouvrir le personnage principal à de nouveaux horizons.

Un livre de ressenti

Flirtant avec le cliché du psychanalyste qui tombe amoureux de sa patiente, Anne Cathrine Bomann sait éveiller les sens par son écriture envoûtante. La toile de fond est un quartier européen des années 1950-1960, devine-t-on, mais le tout demeure très flou. Au final, ça n’a pas vraiment d’importance : le livre est dans le ressenti.

Les larmes me sont montées aux yeux à certains moments phares du roman et de véritables questions tirées directement des dialogues du roman sont demeurées en moi. Ça m’est arrivé si peu de fois que je peux compter ces moments précieux sur les doigts d’une main.

Une écriture en dentelle

À plusieurs reprises, le psychanalyste se sent inadéquat dans son travail; le syndrome de l’imposteur n’est jamais bien loin de cet homme qui accumule pourtant un demi-siècle de pratique. Devant la peine sincère de ses patients, il ne sait pas comment réagir. Cela rend le personnage très attendrissant et nous interpelle en tant que lecteur.ice, devant son désarroi.

« Le mouchoir chiffonné qu’il avait jeté sur la table avant de partir se déplia lentement. Je suivis des yeux le mouvement  pendant que les minutes passaient et, pour une raison ou une autre, je fus incapable de m’arracher à l’instant. Même lorsque le mouchoir s’immobilisa, tel un nénuphar solitaire sur la surface d’acajou lisse, je demeurai assis. »  

Pour son premier roman, Anne Cathrine Bomann a visé juste! Sans être un incontournable, je considère Agathe comme une petite douceur de soi à soi. Son écriture en dentelle m’a fait du bien. Agathe est un temps qu’on accorde à des thèmes importants comme la vieillesse, la mort, la patience, la routine, tout en le faisant à travers des personnages attendrissants, profonds et même pathétiques, par moment!

Préparez-vous, le livre sort le 26 août! Le fil rouge tient d’ailleurs à remercier les éditions La Peuplade pour le service de presse.

Et vous, quelle est votre plus récente découverte littéraire?

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