Avec l’arrivée tardive du printemps,j’ai décidé de me plonger dans des lectures à thématique hivernale, histoire d’avoir froid, pour encore quelques moments. J’ai sélectionné trois romans qui m’ont impressionnée, certains il y a déjà quelques années, et dont l’écriture et les thèmes de l’hiver et du froid sont restés ancrés longtemps dans ma tête. J’aime toujours lire des romans qui concordent bien avec le temps de l’année. Impossible donc de lire ce que je vous propose au mois de juillet.
Nord Alice, de Marc Séguin
Publié en octobre 2015 chez Leméac, Nord Alice a été pour moi une véritable introduction à la littérature québécoise. Nous nous retrouvons dans une histoire où le narrateur laisse derrière lui une tout autre vie. Dans le nord du Québec, nous découvrons un territoire plus que froid, complètement différent et pas toujours aussi romantique qu’on pourrait le penser. Marc Séguin possède une écriture simple qui reflète des réalités puissantes et illustre bien la réalité des habitants du Nord. C’est un roman que j’ai adoré et que je recommande à tous ceux qui désirent plonger dans un univers glacial et sombre par moments.
«Le narrateur est obsédé par Alice, médecin comme lui, dont il n’arrivera jamais à calmer les angoisses. Lorsqu’il la laisse à Queens, c’est pour se retrouver à Kuujjuaq, son monde à elle.»
«Le Nord que propose Marc Séguin n’est pas seulement blanche immensité et splendeurs boréales; ce Nord est aussi celui de l’exploitation d’uranium et des excès d’alcool. Mû par un profond respect pour le territoire et ceux qui l’ont marché pendant des siècles, l’auteur de Nord Alice témoigne néanmoins d’une déroute.»
Source : http://www.lemeac.com/catalogue/1540-nord-alice.html?page=1
Le poids de la neige, de Christian Guay-Poliquin
Le poids de la neige est paru en septembre 2016 chez La Peuplade. La maison d’édition est reconnue pour avoir une ligne éditoriale portant sur le territoire, où les livres occupent leur espace. On retrouve dans leur catalogue beaucoup de romans à saveur hivernale, autant québécois qu’européens. Le livre de Christian Guay-Poliquin est un huis clos glacial par excellence.
«Dans une véranda cousue de courants d’air, en retrait d’un village sans électricité, s’organise la vie de Matthias et d’un homme accidenté qui lui a été confié juste avant l’hiver. Telle a été l’entente: le vieil homme assurera la rémission du plus jeune en échange de bois de chauffage, de vivres et, surtout, d’une place dans le convoi qui partira pour la ville au printemps.»
«Les centimètres de neige s’accumulent et chaque journée apporte son lot de défis. Près du poêle à bois, les deux individus tissent laborieusement leur complicité au gré des conversations et des visites de Joseph, Jonas, Jean, Jude, José et de la belle Maria. Les rumeurs du village pénètrent dans les méandres du décor, l’hiver pèse, la tension est palpable. Tiendront-ils le coup?»
Je me rappelle avoir dévoré ce roman en plein hiver dans mon chalet familial de Lanaudière; le contexte parfait. C’est un livre dans lequel on plonge tête première pour ne refaire surface qu’après l’avoir terminé. Il y a un suspens qui nous tient en haleine tout au long du roman. L’écriture est magnifique, à la fois masculine et stylisée; d’ailleurs, le roman a gagné de nombreux prix, dont celui du Prix littéraire du Gouverneur général.
Croc fendu, de Tanya Tagag
Publié chez Alto en octobre 2019, le roman de Tanya Tugag a connu un fort succès. Toujours en évidence sur les tables des librairies, sa couverture a rapidement capté mon attention. Le livre raconte l’histoire d’une adolescente et de son quotidien au Nunavut. Grâce à une écriture onirique et poétique, nous partageons différentes péripéties avec l’héroïne. L’histoire est d’une délicatesse remarquable et bien que, à quelques reprises, il m’ait fallu relire plusieurs fois certains passages pour bien les comprendre. Je crois également que c’est une force de l’autrice, qui possède une écriture particulière et très personnelle; elle a d’ailleurs une facilité à utiliser les plus belles métaphores.
«Elle grandit au Nunavut dans les années 1970. Elle connaît la joie, l’amitié, l’amour des parents, l’art du camouflage et de la survie. Elle connaît l’ennui et l’intimidation. Elle connaît les ravages de l’alcool, la violence sourde, le courage d’aimer les petites peurs. Elle connaît le pouvoir des esprits. Elle scande en silence le pouvoir brut, amoral, de la glace et du ciel.»
«Dans ce récit venu de loin, d’un espace intime et profond où les frontières s’effacent, Tanya Tagaq chronique les jours terribles d’un village écrasé sous le soleil de minuit, laissant dans la blancheur de la page l’empreinte sauvage d’une mythologie enchanteresse.»
Quelles sont vos lectures hivernales préférées?
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