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Making-of Claire Legendre Hamac

Autour du roman Making-of avec Claire Legendre

Nous sommes à Nice en 1998. Claire Legendre, dix-neuf ans, vit le rêve de tout.e jeune écrivain.e lorsque son roman Making-of, fraîchement publié, devient un succès. Dix-neuf ans plus tard (rapport de symétrie?), l’auteure, qui réside aujourd’hui à Montréal et y enseigne la création littéraire (UdeM), s’est replongée dans cette première publication. Depuis, elle a publié une dizaine de textes, dont Viande (1999), La méthode Stanislavski (2006), L’écorchée vive (2009), Vérité et amour (2013) et Le nénuphar et l’araignée (2015). Sous-titré « roman noir », Making-of suit les traces du jeune journaliste français Bastien Salamandre dont le mandat est d’interviewer l’obscur cinéaste Caïn Shoeshine, qui semble s’adonner à des pratiques artistiques plus ou moins rassurantes… « Peut-on faire semblant de tuer? » lance la quatrième de couverture. S’il se présente comme un roman « d’images » (Legendre, 2009) et d’ambiances, le livre remet en doute la validité de l’image en exposant la fabrique des performances. Petite incursion dans les coulisses de Making-of par l’entremise de quelques questions adressées à Claire Legendre.    À mes yeux, Making-of pose un regard assez développé sur la …

Coffret de mai : Entrevue avec Valérie Forgues

Voici l’entrevue que nous avons réalisée avec Valérie Forgues, auteure de Janvier tous les jours, notre livre du mois de mai. Janvier est malade, depuis toujours. Depuis aussi longtemps qu’il est ami avec Anaïs. Anaïs qui lui survivra, tant bien que mal, après sa mort. Janvier tous les jours est un roman qui nous hante, une fois refermé. Dont la poésie et la beauté nous happent, dont l’histoire meurt à petit feu en soi, un peu comme Janvier, mais ne cesse de nous rester en tête, longtemps après avoir terminé la dernière page. C’est d’une douceur dont il n’y a d’équivalent que sa tristesse. L’écriture joue un rôle salvateur dans le deuil d’Anaïs. De quelle façon l’art, l’écriture et la création en général, sont des façons de se guérir ou du moins d’apposer un baume sur une douleur qui semble insurmontable? C’est vrai que pour Anaïs, écrire est un geste qui la sauve. C’est là qu’elle trouve de quoi supporter l’idée de ne plus revoir Janvier et le courage d’apprendre à vivre sans lui. Anaïs …

Entrevue avec Fanie Demeule : Dans le coffret de septembre

Quand nous avons appris que notre fileuse Fanie allait sortir un premier roman, on a tout de suite su que nous devions le mettre dans un coffret. Sans même l’avoir lu, nous savions déjà que ça allait être une valeur sure et nous ne nous sommes clairement pas trompées. Déterrer les os est un magnifique roman, vrai, intime et touchant. Pour reprendre les mots que nous avons utilisé dans notre mot de M&M : On était unanime, son roman, Déterrer les os, était totalement en lien avec notre mission de bibliothérapie des coffrets. C’est une lecture touchante et brutale qui vient raconter les rapports d’une jeune fille à son corps, qui devient une prison qu’elle tente de contrôler. Entre angoisse, peur et désir, la narratrice nous entraîne dans son inconfort physique comme mental qui peut tous nous toucher. Les thèmes qu’abordent un roman et les émotions qu’il nous fait ressentir sont vraiment les deux choses qui nous permettent de choisir, chaque mois, un roman. Nous croyons fortement que c’est la seule façon possible de bien …

Écrire l’indicible : « Déterrer les os », anorexie de l’intime

Je dois vous dire, pour débuter, que je connais Fanie personnellement, et qu’elle est en plus collaboratrice pour Le Fil rouge (!). Pourtant, cela ne m’a pas empêchée de lire son livre avec les yeux d’une lectrice anonyme, et de découvrir un livre extraordinaire, à la différence près que je sais qu’il a été écrit par une femme extraordinaire. *** Je lis le livre de Fanie et j’ai faim. Mon ventre se creuse à mesure que je tourne les pages. Mes deux toasts me semblent bien loin, alors que je pose mes yeux sur ces lignes qui décrivent le défi de ne manger qu’une clémentine par jour. Je lis le livre de Fanie un dimanche matin, en engloutissant mon café, qui me réchauffe le corps alors que cette fille, dans le livre, n’a que de la peau sur les os. J’ai froid. J’ai froid et j’ai faim. J’ai envie de la serrer très fort, cette chère auteure. La réchauffer et l’entourer de mes bras bien dodus, qui pourraient peut-être la réconforter un peu. Car je …

Deux pour un dans la littérature «trash»

Je n’ai peut-être pas l’air de ça comme ça, mais j’aime bien les trucs dits «trashs» que l’on retrouve parfois en littérature, en arts visuels, en musique, au cinéma et au théâtre (dans tous les domaines artistiques en fait!). Un an déjà s’est écoulé depuis que je suis tombée un peu par hasard sur le premier roman de Martin Clavet à la Librairie Pantoute sur Saint-Joseph à Québec. Le titre Ma belle blessure et l’illustration de l’artiste Pony alias Gabrielle Laïla Tittley m’ont inspirés «confiance» et on surtout attisé ma curiosité du côté plus sombre. Je repense souvent à ce roman et aux marques qu’il a laissées en moi. En traversant Rose Envy, un court roman de Dominique de Rivaz, dont le sujet est aussi très écorchant, j’ai repensé à ma précédente lecture et j’ai décidé de faire un petit spécial deux pour un en lectures «trashs». Ma belle blessure paru chez vlb éditeur en 2014, 123 pages (Prix Robert-Cliche 2014). Rastaban, dix ans, vient d’emménager dans une nouvelle ville avec son père et sa …