Une amie m’a conseillé de lire L’orangeraie de Larry Tremblay il y a quelques mois. Depuis cette discussion, je l’ai contemplé en librairie à maintes reprises, puis finalement acheté. J’ai apprécié cette lecture de la première page à la cent-soixantième par son écriture charmante et directe. Cet ouvrage m’a fait ressentir un amas d’émotions différentes allant de la joie à la nostalgie, à la tristesse, émotions parfois difficiles à camoufler, surtout lors de mes séances de lectures quotidiennes dans le métro.
L’orangeraie, c’est l’histoire de deux jeunes jumeaux, Aziz et Amed, vivant quelque part au Moyen-Orient sur l’Orangeraie familiale avec leurs parents. La vie semble paisible dans leur petit coin de paradis, jusqu’au moment où tout bascule, où la guerre supprime toutes traces de sérénité et tache le destin de rouge de cette famille. C’est la démonstration d’une union entre deux frères dont leur enfance s’efface pour laisser la place à un destin beaucoup plus noir que prévu, c’est l’histoire d’une enfance volée par les injustices de ce monde.
« Il régnait dans la maison une tristesse mouillée. L’air s’était alourdi malgré la brise qui venait des fenêtres ouvertes. La maison faisait du silence comme les orangers faisaient de la lumière. On aurait dit que les murs, le plancher, les meubles savaient que le retour de Soulayed était pour demain. » (Page 95)
Bien que L’orangeraie traite d’un sujet lourd, l’écriture simple et recherché de Tremblay amène l’histoire avec légèreté. Les métaphores créées par l’auteur produisent une poésie subtile à l’intégralité du roman et celui-ci est sectionné ingénieusement en trois parties distinctes; AZIZ, AMED et SONY. De plus, il est écrit de façon à partager le point de vue des différents personnages du récit, cet effet produit une dynamique intéressante lors de la lecture.
Lorsque la dernière page du roman s’est tournée, un souffle s’est échappé de ma bouche. Je venais de terminer un livre qui m’avait complétement chamboulée sans même le vouloir, cette histoire m’a fait ouvrir les yeux sur une réalité du monde bien actuelle; les péripéties des personnages ne sont pas uniquement fictionnelles, ces malheurs, plusieurs humains en sont victimes chaque jour et demeurent encore malheureusement dans l’ignorance d’une majorité.
« Elle se laissait bercer par la musique des insectes, levait la tête en cherchant la lune des yeux. Elle la regardait comme si c’était une vieille amie qu’elle venait rencontrer. Certaines nuits, la lune lui faisait penser à une empreinte d’ongle dans la chair du ciel. Elle aimait ce moment où elle se tenait seule devant l’infini. » (Page 25)
Ce livre est l’un de mes coups de cœur littéraire de l’année 2015 sans aucun doute, pour la vérité derrière chaque ligne imprimée, pour une histoire merveilleuse malgré sa lourdeur et pour une écriture soignée de l’auteur. C’est un livre que je recommanderais à tous, comme on me l’a recommandé.
Pour finir, cet ouvrage littéraire se transporte jusqu’au théâtre, où Larry Tremblay adapte son roman à la scène théâtrale. En effet, du 23 Mars au 16 Avril 2016, L’orangeraie sera présentée au théâtre Denise-Pelletier en coproduction avec le théâtre Le Trident où cette même pièce sera présentée du 26 Avril au 21 Mai 2016.
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