Month: octobre 2016

Correspondance chinoise à trois

Il existe des peines et des joies à vivre en colocation. Celle que je vis présentement avec quatre formidables humains amène un plus grand lot de joies que de peines. Parmi ces joies vient celle de partager nos piles de livres qui vivent un peu partout dans la grande maison. Ce matin, au lendemain d’une épluchette de maïs, avec le temps qui était à la pluie, je me sentais l’envie d’errer en traînant les pieds sur le tapis du salon et de parcourir les titres de tous ces livres qui font un peu partie de ces gens avec qui j’habite. Tous les livres que nous avons lus ou que nous désirons lire, même, laissent leurs traces en nous et nous construisent un peu. Entrer dans la bibliothèque d’un autre, c’est un peu ouvrir la porte de son âme, à plus ou moins petite échelle et selon les gens et les genres littéraires. Les livres sont là, offerts, prêts à être empruntés, à être lus, à être partagés. Depuis que les heures diminuent à la galerie, …

L’enfant mascara : un coup droit au coeur

C’est avec Javotte que j’ai découvert l’univers de Simon Boulerice et rapidement j’ai réalisé que je rentrais dans un imaginaire et un univers hors du commun. C’est aussi rassurant de savoir que des livres de Simon Boulerice, il y en a! Son oeuvre est plus qu’impressionnante et il ne s’arrête pas. Albums jeunesse, romans pour adolescents, pour adulte, il a le talent d’écrire de tout. Vous l’aurez deviné, Simon Boulerice, je l’aime. Quand j’ai mis la main sur L’enfant mascara, déjà je savais que je rentrais dans une oeuvre qui ne me laisserait pas sortir indemne. Inspiré d’un drame qui s’est produit en Californie en 2008, ce nouveau roman pour adolescent raconte l’histoire horrible de Larry/Leticia qui, après avoir demandé à un garçon s’il voulait être son valentin, s’est fait tué dans son école secondaire par celui-ci. Un histoire où l’homophobie, la transphobie, la haine et la pauvreté sont présents et serrent le coeur tout au long. Je n’ai pas pu faire autrement que de dévorer ce livre parce qu’il m’a habitée comme jamais. Je …

Lire, maintenant une affaire de Web

Peut-être le savez-vous déjà, peut-être pas, l’émission Lire sera maintenant diffusée non plus sur nos télévisions, mais sur nos écrans d’ordinateur. ARTV a malheureusement tiré la prise sur cette émission il y a quelques mois. Claudia Larochelle, l’animatrice, fut elle-même surprise de la décision, affirmant par contre qu’elle trouverait bien vite une autre façon de diffuser ce projet visant à promouvoir la littérature, quitte à le faire seule. Chose dite chose faite, Lire trouvera bientôt sa niche sur le Web. Bientôt, c’est quand? C’est le 3 octobre qu’aura lieu la première émission en format webmagazine. La littérature et la télévision Déjà que les émissions de littérature à la télévision sont moindres, pour ne pas dire quasi inexistantes, la perte de Lire fut une onde de choc dans le milieu. Évoquant de prévisibles coupes budgétaires, ARTV a mis fin à l’émission qui proposait critiques et suggestions de livres, entrevues d’auteurs et rencontres d’artistes tournant toujours autour de la littérature. Alors que le futur des livres sur nos télévisions est chambranlant, peut-être que, bien que malgré lui, …

Mon amour pour Anna Karénine

J’ai découvert Anna Karénine au secondaire en écoutant une série télé où une citation de l’auteur y était mentionnée, mais quand j’ai vu cette grosse brique de littérature russe trainer sur l’étagère de la librairie, j’ai vite perdu espoir en me disant : « Quand je serai plus grande. » Et bien je suis plus grande maintenant, et malgré que j’aie terminé cette lecture il y a plus d’un an, ce livre m’a marquée à un tel point que tout est encore clair dans ma tête. C’est probablement l’un des meilleurs livres que j’ai lus de toute ma vie, et c’est à ce moment que mon amour pour Tolstoï a commencé. L’histoire de Tolstoï est habilement construite dans ce roman. Malgré le titre qui porte le même nom que la protagoniste principale, on pénètre l’univers de trois couples de la haute société de Petersburg : Kitty et Lévine, Daria et Oblonski et finalement Anna, Alexis et Vronski. Les trois histoires se partagent parallèlement les 858 pages, si bien qu’il est difficile de passer d’une histoire à l’autre …