Year: 2016

GUÉDAILLES : ce zine féministe tellement nécessaire

Chaque mois, je salis tout ce qui touche à ma vulve. Mes bobettes blanches, vertes, roses sont tachées de rouge, comme si je les avais embrassées avec la plus grande passion. – Les Panthères rouges, GUÉDAILLES, p. 8. En célébrant le corps féminin et en détabouisant ses fluides, le premier fanzine du collectif subversif non mixte Les Panthères rouges, sauvagement intitulé GUÉDAILLES, nous offre une belle raison de faire gicler notre rage sur le patriarcat d’une voix forte et solidaire. D’une quarantaine de pages, ce zine réunit les voix et les images d’une quinzaine d’artistes désireuses d’essuyer du revers de leurs griffes les litres de male tears qui ne cessent de couler sur nous toutes. Dans le cadre d’une courte entrevue virtuelle, les Panthères – trio composé de Catherine Dupuis, Kim Venn et Stéphanie Roussel – expliquent que l’élément déclencheur derrière la création de leur collectif fut l’Ostie de grosse soirée de poésie subversive organisée par la revue littéraire Main Blanche dans le cadre de la grève de 2015. Mais depuis, pourquoi ce nom les Panthères rouges? S : …

Le plaisir de ne rien faire. Rien du tout!

Tu as 6 ans. Fais un trou dans un banc de neige, reste assis dedans. Prélasse-toi au soleil, ressens la chaleur sur tes petites joues crémées par papa. Regarde vivre les écureuils. Ressens le sable se faufiler entre tes doigts. Reste immobile sur le divan, le chat au creux du ventre. Fais des films dans ta tête. Dis que ça ne te tente pas. Ne pense pas. Ne fais rien. Rien du tout! La vie à toute allure : On accélère. Go! Go! Go! Lève-toi à 5 h, mange vite, habille, déshabille, concentre-toi, apprend, joue, dépêche-toi, apprend encore, le cours de ci, le cours de ça. On se surpasse. On remplit l’agenda, soccer, chant, hockey, flûte à bec, on fait ça vite. Vite. Vite. Trop vite. Surchargé. Fatigué. Et si on prenait le temps d’observer que le poids, sur les petites épaules de l’enfant que vous aimez, n’est pas trop lourd à porter? L’histoire Clara a envie de ne rien faire. Elle ne veut que se prélasser dans l’herbe et regarder les nuages. Être attentive à la douceur …

31 jours de bibliothérapie, jour 18 : Pour être dérangé

31 jours de bibliothérapie c’est notre calendrier de l’avent, c’est 31 thématiques et bien plus que 31 suggestions de livres qui font du bien. Pour être dérangé La déesse des mouches à feu de Geneviève Pettersen, Suggestion de Karina Filles en série de Martine Delvaux, Suggestion de Karina Ce qu’il en reste de Julie Hivon, Suggestion d’Alexandra G : « Ce roman de Julie Hivon met de l’avant une histoire d’amour entre un frère et une soeur, des jumeaux, des amoureux. Ça choque, c’est dérangeant, c’est intense, mais il y a quelque chose dans ce livre qui est de l’ordre du magnifique. On met des mots sur un amour improbable, incestueux, mais inconditionnel. » Putain de Nelly Arcan, Suggestion d’Alexandra G. : « Putain frappe par cette haine tellement violente envers les hommes, mais également envers les femmes. Un récit autofictionnel qui dérange par ses propos durs, francs et empreints d’une grande franchise sur le désir et le besoin d’être désiré. » L’ensemble de l’oeuvre d’Amélie Nothomb, Cosmétique de l’ennemi par exemple, Suggestion de Geneviève …

Les murmurantes; Découvrir la Mauricie en 6 novellas fantastiques

  Le collectif de novellas LES MURMURANTES, paru aux éditions Les six brumes, vous entraînera dans l’atmosphère mystérieuse de la Mauricie et vous fera découvrir les lieux de la région sous leurs aspects les plus sombres et surréels. Laissez-vous ensorceler par la plume envoûtante des Mauriciens : LES HEURES INDOLENTES, Ariane Gélinas Damiane, une adepte de l’exploration urbaine et rurale, s’intéresse au village fantôme de Clova. À son arrivée, elle rencontre un des rares habitants de l’endroit qui lui intime de partir et de revenir quelques mois plus tard puisque le village est fermé à cette période de l’année. Refusant de rebrousser chemin, elle décide obstinément de passer la nuit dans sa tente. N’ayant pas écouté la mise en garde, elle découvre peu à peu quel événement dramatique a poussé les gens à fuir le village et pourquoi, étrangement, 36 résidents n’ont pas quitté l’endroit… Le contexte d’un village fantôme est assurément un terrain fertile pour la littérature fantastique et l’auteure l’exploite à merveille. L’écriture d’Ariane Gélinas a eu le pouvoir de stimuler mon imagination; j’ai …

31 jours de bibliothérapie, jour 17 : Pour apprendre à aimer passer du temps avec soi-même

31 jours de bibliothérapie c’est notre calendrier de l’avent, c’est 31 thématiques et bien plus que 31 suggestions de livres qui font du bien. Pour apprendre à aimer passer du temps avec soi-même Wild de Cheryl Strayed, suggestion de Marjorie Rhéaume « Dans Wild, Cheryl Strayed part seule dans les montagnes de l’ouest des États-Unis et est confrontée à elle-même, aux limites de son corps et de son esprit. C’est un roman qui nous confronte aussi, en tant que lecteur, à la nécessité de passer du temps avec soi, de s’accepter et, surtout, de se pardonner. » Farö de Marie-Christine Boyer, suggestion de Gabrielle Doré  « Un homme a perdu sa femme et sa fille est partie. Il vit seul sur une île, puis il réfléchit au sens de la vie, mais aussi à la solitude. Un premier roman magnifiquement bien écrit. »

L’Iran de Marjane Satrapi

Persepolis est un roman graphique autobiographique écrit par Marjane Satrapi. On y suit l’auteure alors qu’elle passe de gamine espiègle à jeune femme incroyablement résiliente, en même temps que son pays natal subit de graves transformations au niveau social et politique. C’est l’ouvrage le plus populaire de l’auteure avec plusieurs éditions publiées dans différentes langues et une adaptation cinématographique prisée à maintes reprises à son actif. Il est aussi un favori de plusieurs de mes collègues fileuses qui l’ont recommandé dans différents articles au cours des deux dernières années (voir les articles de Karina, Martine et Marika). De mon côté, j’ai découvert ce petit bijou l’été dernier par l’entremise d’Emma Watson – une autre femme inspirante – et de son club de lecture Our Shared Shelf. J’ai été agréablement surprise de voir que les bandes dessinées, un genre littéraire que je croyais réservé à un public jeunesse, pouvaient traiter d’un sujet aussi sérieux que la guerre. Certains passages du livre font sourire par leur côté anecdotique – comme lorsque le père de Marjane dissimule des …

31 jours de bibliothérapie, jour 16 : Pour se laisser inspirer

31 jours de bibliothérapie c’est notre  calendrier de l’avent, c’est 31 thématiques et bien plus que 31 suggestions de livres qui font du bien. Pour se laisser inspirer Laissez courir les éléphants de David Usher. Suggestion de Caroline. You are a circle de Guillaume Wolf . Suggestion de Marjorie.   Ce petit livre, écrit en anglais, est une méditation visuelle sur la créativité et l’une de mes plus grandes sources d’inspiration. C’est souvent à travers les mots des autres que viennent mes plus grandes réflexions et c’est justement ce que propose Wolf. De petits extraits, de petites citations, qui font réfléchir sur la vie, la créativité et sur tout ce qui se trouve entre les deux.

31 jours de bibliothérapie, jour 15 : Pour s’accepter, un peu plus

31 jours de bibliothérapie c’est notre  calendrier de l’avent, c’est 31 thématiques et bien plus que 31 suggestions de livres qui font du bien. Pour s’accepter, un peu plus Une fille louche de Sylvianne Blanchette. Suggestion de Marjorie. Fragments d’un blogue, fragments de dépressions, fragments de bons moments et de périodes noires, Une fille louche est un roman que je recommande à tous: une écriture qui nous fait sentir un peu moins seuls et qui, dans les tentatives d’acceptation de soi d’une autre, nous aide à nous accepter, nous aussi, un peu plus, un peu mieux. Mémoire d’une jeune fille rangée de Simone De Beauvoir. Suggestion de Marjorie.  Ce récit d’enfance de Simone De Beauvoir raconte sa jeunesse et se termine sur ses premières rencontres avec Sartres. On suit aussi son entrée à l’âge adulte et, à travers tout cela, la construction d’une grande femme qui fut toujours un peu différente, mais oh combien assumée. C’est en lisant des récits comme celui-ci, des histoires de femmes où les insécurités, l’authenticité et la force se mélangent …

Je suis féministe : un collectif nécessaire

Le blogue Je suis féministe fait partie de mes favoris depuis plusieurs années. C’est grâce à leurs articles que j’ai réfléchi à des tonnes de sujets, que j’ai remis en question mes croyances et que je suis fière de me dire féministe aujourd’hui. Mes cours de philosophie au cégep et de littérature m’ont aussi donné envie de lire davantage sur le sujet, mais c’est par le blogue Je suis féministe que j’ai trouvé ma place sur le web. Or, en 2008, lorsque le blogue a été créé, c’était ça leur désir, prendre la place qui leur revenait, aux jeunes féministes qui ne se sentaient pas impliquées dans les médias québécois : Nous sommes des jeunes féministes dans la vingtaine et la trentaine. Nous sommes absentes des médias. On ne parle du féminisme qu’en montrant des femmes de l’âge de nos mères qui ont accompli de grandes choses et livré de grands combats. Mais nos combats à nous, qui en parle? On y parle aussi en introduction de la grande noirceur du féminisme québécois, ces deux …

Charles Bukowski : âmes sensibles s’abstenir

Depuis cet été, je n’habite plus à quelques rues de la magnifique Librairie de Verdun. J’ai déménagé complètement à l’opposé, dans l’est. Au début, j’ai un peu paniqué car je ne savais plus où aller acheter mes livres. J’ai erré, l’âme en peine, pendant quelques jours. Et puis finalement, m’est apparue sur Ontario, une petite librairie de livres usagés qui venait d’ouvrir et n’avait pas encore son enseigne d’installée. Quelques semaines plus tard, j’en ai découvert une autre, un peu plus à l’est. Et tout d’un coup, j’étais réconciliée avec Hochelaga. Clara a écrit il y a quelques temps un merveilleux texte sur le plaisir des librairies usagées et j’adhère tellement à ce qu’elle en dit. Quel plaisir de tomber sur une librairie pleine de vieux trésors, quand on voyage. Mais à Montréal,  j’apprécie tout autant m’y rendre car on a d’abord toujours un service hors pair; les employés semblent toujours si passionnés. On peut aussi y faire des trouvailles étonnantes. Des livres qui n’auraient jamais été mis de l’avant dans une librairie de livres …