Littérature québécoise
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Stalkeuses : Ode au voyeurisme et à l’indiscrétion

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Guerrière emblématique de l’ère de l’Internet, la « stalkeuse » est cette créature qui traque, espionne et fouine de manière obsessionnelle. Sa forme la plus connue est sans aucun doute la stalkeuse des réseaux sociaux, celle qui passe à la loupe ton compte Facebook avant une date, qui part à la chasse de tes anciennes conquêtes parmi tes vieilles photos ou qui surveille un peu trop en direct ce que font tes amis et ta famille. Mais la stalkeuse est loin d’être une invention de la modernité numérique, ni d’être uniquement féminine : n’avons-nous pas toutes et tous déjà eu un père fouineur, une patronne indiscrète, un professeur envahissant, une voisine voyeuse, un chien curieux? Que ce soit par le trou d’une serrure, à travers la fenêtre de la cuisine ou avec une caméra de surveillance, la stalkeuse s’accapare le champ du regard et fait régner l’indiscrétion – amenant parfois à la révélation de quelque obsession originale.

Fanie Demeule et Joyce Baker, directrices du recueil de nouvelles Stalkeuses, publié chez Québec Amérique, ont invité quatorze de leurs collègues (treize autrices et un auteur) à se joindre à elles pour déplier les possibilités de cette figure mystérieuse qu’est la voyeuse et explorer son imaginaire. Le résultat est saisissant : seize nouvelles originales et accrocheuses où l’obsession, la compulsion et l’étrangeté sont au rendez-vous.

Critique enthousiaste d’une lectrice comblée

La publication d’un recueil de nouvelles collectif présente toujours, selon moi, un grand risque éditorial et littéraire. De la réunion de seize voix de styles et de backgrounds différents peut résulter une œuvre inégale et boîteuse, morcelée de toute part. Personnellement, je suis la première à trouver difficile l’ajustement rapide qui est demandé au lecteur dans ce genre de recueil, alors que l’on doit plonger spontanément dans l’univers d’un.e auteur.trice, en comprendre les codes et intégrer le style, pour ensuite en ressortir tout aussi rapidement.

À ce niveau, le recueil Stalkeuses est vraiment réussi. J’ai lu les seize nouvelles les unes après les autres, sans m’arrêter et sans ressentir d’essoufflement. À aucun moment je n’ai trouvé qu’une nouvelle était moins bien écrite ou moins punchée qu’une autre. Au contraire, les quinze autrices et l’auteur tiennent toutes et tous une idée singulière et audacieuse qu’ils exploitent magnifiquement, dans un style personnel et avec une approche réussie. Le résultat est un riche éclatement de propositions narratives, et nous est révélé un éventail étonnant de ces figures qui se dissimulent habilement dans notre entourage. Bref, le recueil se déploie comme une œuvre diversifiée qui ne perd pas pour autant son unité fondamentale.

Ma lecture m’a permis de retrouver avec plaisir des plumes connues (Fanie Demeule, Catherine Côté, Maude Veilleux, Ariane Gélinas), mais surtout de découvrir d’autres voix tout aussi talentueuses et prometteuses (Vanessa Courville, Virginie Blanchette-Doucet, Joyce Baker, Catherine Lavarenne, Marie-Claude Lapalme, Ariane Lessard, Krystel Bertrand, Gabrielle Lessard, Loic Bourdeau, Christina Brassard, Sarah Desrosiers, Marie-Hélène Larochelle). Ça m’a donné grande envie d’aller fouiner (hi hi!) du côté de leurs autres publications, la plupart ayant déjà des romans, des nouvelles et d’autres œuvres à leur actif.

Bref, de concert avec les narrateurs.trices, on observe, zieute, scrute et fouille, (presque) toujours avec discrétion. Avec Stalkeuses, on assouvit même certaines de nos obsessions coupables… ou pas! Alors plongez et… stalkez!

 

3 Comments

  1. Abyss says

    Bonjour, ce recueil de nouvelles me fait très envie, mais impossible de le trouver sur le net autrement qu’en format numérique… Savez-vous ou je pourrais trouver en format papier ? j’aimerais l’offrir à une amie.

    Merci pour toutes vos idées lecture !
    Abyss

    J’aime

  2. Ping : Rencontre avec Catherine Côté, autrice du recueil de poésie Dans ta grande peau | Le fil rouge

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