Auteur : Laurence Lacroix

Qu’est-ce qu’on lit dans un cours de littérature québécoise?

Je suis inscrite au baccalauréat en écriture de scénario et création littéraire à l’Université de Montréal en première année. Cette dernière session, j’ai eu le plaisir de m’inscrire au cours d’introduction à la littérature québécoise, j’ai donc découvert différentes auteures et auteurs pour mon plus grand plaisir, passant du classique des classiques québécois, à des auteurs moins connus. Commençant par les écrits de la Nouvelle-France, comme ceux de Jacques Cartier et de Marie de France au cours de la session à des écrits plus modernes, voire même actuels, mon cours de littérature québécoise a su instaurer un portrait révélateur de la culture littéraire québécoise. Je vous propose donc une présentation des livres que j’ai lus au cours de ma session, et un résumé de mon dernier cours, où Alice Michaud-Lapointe a été invitée par ma professeure pour une brève conférence concernant son roman Titres de transport. Le Survenant de Germaine Guèvremont Le Survenant est un roman du terroir publié en 1945 par Germaine Guèvremont. C’est l’histoire de « Venant », le survenant qui arrive au village Le …

Avant Travaux manuels, il y avait Nu

Nu, c’est un recueil de seize nouvelles érotiques toutes québécoises, ce qui le rend d’ailleurs plus intéressant, sorti en 2014. On y retrouve dans l’ouvrage des auteures et auteurs tels que Sophie Bienvenu, Patrick Senécal, et plusieurs autres. Parmi ceux-ci, Stéphane Dompierre, directeur du projet, participe également à la création d’une histoire coquine. Je n’ai jamais lu de littérature érotique, ou « sentimentale » comme elle est classée en librairie, d’ailleurs j’ai probablement rougi en arrivant à la caisse. Après avoir tant entendu parler de Travaux manuels sorti tout récemment et également dirigé par Stéphane Dompierre, je me suis intéressée au tout premier projet et c’est pour moi une énorme sortie de ma zone de confort. J’ai donc entamé ma lecture « d’adulte » avec de grandes attentes. Sans justement trop savoir à quoi m’attendre. En lançant le projet, Dompierre cherchait à regrouper plusieurs nouvelles au contenu ludique et sain, comme il le mentionne, il n’y a donc pas de scènes glauques ou déviantes dans ce recueil. Pour les nombreux auteurs du recueil, c’était parfois une aventure en terrain …

Ma vie est tout à fait intéressante, ses BDs aussi

Connaissez-vous Pénélope Bagieu? Si oui, vous comprenez mon amour pour cette artiste. Si non, laissez-moi le plaisir de vous la présenter. Pénélope Bagieu est une bédéiste française habitant New York depuis peu, aimant la course et fan de pizza (comme tout le monde, on va se le dire). Elle est chroniqueuse pour la chaîne MadmoiZelle sur Youtube où chaque chronique porte sur la lecture d’une bande dessinée particulière et où Pénélope partage ses coups de cœurs littéraires en termes de b.d. Les capsules sont captivantes par l’attachante personnalité de Pénélope Bagieu. J’ai découvert cette auteure par un heureux hasard. Je cherchais une b.d. à lire pour le temps des fêtes et la couverture de La page blanche m’a tout de suite charmée, de son vivifiant rose flash. Ce fut le coup de foudre automatique pour cette bédéiste, j’ai donc décidé de découvrir davantage son œuvre graphique. Je vous présente deux de mes coups de cœur, soient La page blanche et Ma vie est tout à fait fascinante. La page blanche C’est l’histoire d’Éloïse, assise sur …

Poutine pour emporter : Un premier roman hautement réussi

Tout m’attirait de ce roman aperçu en librairie, mis à part son emplacement sur la dernière étagère à la hauteur de mes pieds, à peine visible, mais personnellement j’aime bien feuilleter un livre assise sur le plancher. Alors je m’installe et prends ce livre d’un vert fluo de Marie Eve Gosemick, avec une première de couverture invitante par son originalité. La quatrième l’est tout autant : «J’ai servi des poutines pendant quatre ans de ma vie, quatre années à sentir la cantine.», avec un résumé qui éveille les intérêts et sème la curiosité. Direction la caisse. On plonge donc dans l’histoire de Fred Proulx, Rimouskois habitant Montréal, né un 1er novembre, qui trouve sa vie monotone, où tout ce qui l’ambitionnait semble s’évanouir devant lui et qui vit le quaterlife crisis. Après un échec en amour, un échec au travail, un échec aux études, Fred a un goût de renouveau. Ses amis, qui peinent à l’aider, lui  proposent donc de partir pour un temps fixé d’une année en Colombie pour aller vivre, se découvrir. Ce roman …

Russie — Introduction à Tolstoï

Ce que j’aime de la littérature étrangère, c’est qu’elle permet de voyager à travers ses mots. De « voir » et de découvrir un bout de pays autre que notre Québec éternellement froid. La littérature étrangère offre un registre ahurissant de différents livres de différents pays; il est donc permis de se sentir confus dans cet amas de bouquins et de se demander : « Je commence par quoi? » J’ai donc décidé de me concentrer sur la Russie pour cet article, en me consacrant à l’auteur célèbre Léon Tolstoï. Ce romancier du XIXe siècle dépeint la vie du peuple russe à l’époque tsarique à travers ses créations, parfois en la critiquant et en exposant les enjeux de la civilisation. Je vous offre donc un petit guide pour vous introduire à sa littérature en vous présentant quelques romans populaires pour plonger dans ses créations. Anna Karénine (1877) Probablement son livre le plus connu. Pour moi, un livre peut nous séduire dès les premières lignes, avec Anna Karénine : « Les familles heureuses se ressemblent toutes, les familles malheureuses sont malheureuses chacune …

À travers la première parution de Dany Laferrière

Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer est la première œuvre de l’écrivain québécois d’origine haïtienne nommé Dany Laferrière. Ce roman date de 1985, mais plus de trente ans plus tard ce roman est toujours actuel chez les lecteurs québécois, et même internationaux, qui l’ont comparé aux auteurs Charles Bukowski et Henry Miller. « Bouba a certainement besoin de beaucoup de repos s’il arrive à confondre un Nègre avec Janette Bertrand (Moi, Tarzan… Toi, Jane). Ça fait si longtemps qu’on parle de mutation. L’affaire est donc plus avancée qu’on ne le croyait.» (Page 140) L’écriture rafraichissante de Laferrière nous englobe tout au long du récit, jusqu’au point où sans même s’en apercevoir, le roman est terminé. Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer, c’est 163 pages qui se lisent beaucoup trop rapidement; heureusement que l’auteur a une bonne banque d’œuvres littéraires à nous offrir à ce jour pour raviver le réconfort de ses mots. Il y a plusieurs choses que j’aime du roman, mais plus particulièrement les 28 titres de chapitres …

Beaucoup de thé et du rhum bon marché: Nikolski

Hiver 2012 J’en suis à ma dernière année du secondaire et mon professeur de français nous demande de lire un passage qu’il a photocopié d’un livre québécois. M’imaginant déjà finissante, je n’ai pas beaucoup envie de participer à l’exercice, pourtant, je suis la première à finir l’extrait, assise sur le bord de ma chaise, je veux que mon professeur me parle d’avantage de ce livre. En terminant le cours, je me promets de lire ce roman dans son entièreté bientôt. C’est seulement deux ans plus tard que j’en termine la lecture après l’avoir trouvé dans une bouquinerie sur Mont-Royal pour moins de trois dollars et deux autres années après que j’en fais la critique. Printemps 1989 «Un avant-goût de la fin du monde» (Page 252) L’histoire de Nikolski débute en septembre 1989, pour ensuite se promener sur une période de dix ans. Nikolski, c’est un compas et l’élément clé à cette aventure littéraire. C’est l’histoire de trois personnages début vingtaine, Noah, qui entame des études universitaires, Joyce, qui recherche un peu d’action à travers la vie …

L’orangeraie, une histoire d’actualité

Une amie m’a conseillé de lire L’orangeraie de Larry Tremblay il y a quelques mois. Depuis cette discussion, je l’ai contemplé en librairie à maintes reprises, puis finalement acheté. J’ai apprécié cette lecture de la première page à la cent-soixantième par son écriture charmante et directe. Cet ouvrage m’a fait ressentir un amas d’émotions différentes allant de la joie à la nostalgie, à la tristesse, émotions parfois difficiles à camoufler, surtout lors de mes séances de lectures quotidiennes dans le métro. L’orangeraie, c’est l’histoire de deux jeunes jumeaux, Aziz et Amed, vivant quelque part au Moyen-Orient sur l’Orangeraie familiale avec leurs parents. La vie semble paisible dans leur petit coin de paradis, jusqu’au moment où tout bascule, où la guerre supprime toutes traces de sérénité et tache le destin de rouge de cette famille. C’est la démonstration d’une union entre deux frères dont leur enfance s’efface pour laisser la place à un destin beaucoup plus noir que prévu, c’est l’histoire d’une enfance volée par les injustices de ce monde. « Il régnait dans la maison une …