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S’aimer un peu plus, à tout jamais

Il y a de ces livres qui nous bercent depuis l’enfance. Ceux qui façonnent notre manière de penser, d’agir et de vivre en société. Ce sont des histoires simples qui nous font rire et pleurer par leur façon de traiter le quotidien avec autant de distinction. Et par leur sensibilité, ils traversent les années et les courants pour marquer les générations à venir. Parmi ces rares œuvres se distingue un récit éternel : Little Women, de Louisa May Alcott. Qui n’a jamais rêvé de faire partie d’une telle famille? D’être de ces bals, d’écouter Beth jouer au piano ou de s’enflammer comme Jo sait si bien le faire? Encore aujourd’hui, nombre de mes amies me rappellent que Little Women a été un point tournant dans leur vie; c’est ce qui leur a permis de s’aimer en tant que femme dans une société dictée par des hommes. Porté à l’écran par la talentueuse Greta Gerwig et regroupant une distribution cinq étoiles, Little Women bénéficie d’un élan de popularité auprès des jeunes et des plus vieux. Snobé …

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Crier dans le silence

Prendre un livre pour aussitôt le déposer. Être apeuré de cet élan, du chemin auquel nous nous abandonnons. Le prendre pour vaincre ses peurs, pour se croire plus grand que nature et se dire qu’au final, il ne s’agit que d’une fiction. Le déposer parce que le corps et l’esprit ne répondent plus, parce qu’il y aura un meilleur moment pour l’affronter, croit-on. Et pourtant, non. Il y a parfois de ces oeuvres qui sont difficiles à traverser. Se sentir seule face à un torrent d’émotions, de laideurs et de peine peut souvent nous influencer à fuir plutôt qu’à l’affronter. Et pourtant, même si le geste de la lecture nous replonge en nous-mêmes, rares sont les formes d’art qui nous unissent autant. Malgré toute la dureté du monde et cette peur de l’affronter, à la fin du chapitre, il y aura toujours quelqu’un à qui parler ou une oreille pour nous écouter. Oui, certaines lectures sont difficiles, mais elles n’empêchent pas pour autant de nous faire avancer et de nous faire découvrir de la lumière …

La peur qui m’habite

Distinguer le vrai du faux nous donne parfois l’impression d’établir une justice et un équilibre dans une société aussi désaxée que la nôtre. C’est un sentiment paisible qui nous murmure à l’oreille que nous sommes bons, justes et honnêtes. La vérité nous procure une certaine confiance ainsi qu’un sentiment de contrôle total alors que le mensonge se caractérise plutôt par ce qui est mauvais et honteux. Pourtant, l’un et l’autre ne s’éloignent jamais bien longtemps. Et même si nous avons la profonde conviction que la vérité doit toujours avoir le dessus, elle ne donne pas toujours pour autant la réponse à certaines de nos questions. La vie, la mort et tout ce qui se trouve entre les deux ne sont qu’une suite d’évènements dont nous sommes le héros, ou bien la victime. Et dans ce dernier cas, le faux est peut-être plus facile à accepter. Car la vérité n’existe pas toujours. Il y a ces zones grises, ces choses odieuses qu’on ne peut expliquer et qui, parfois, nous obligent à nous reconstruire dans le silence.  …

Ce qui se cache au fond des bois

La curiosité est un vilain défaut à bien des égards. Elle alimente notre soif de savoir, de vérité et de justice. Si bien que parfois, elle rend le quotidien moins perceptible. Ainsi, nous ne sommes plus autant ancrés dans notre réalité, mais plutôt dans celle que nous cache l’autre. La curiosité nous pousse à nous ouvrir de manière peu conventionnelle à ce qui nous est inconnu, mais il n’en demeure pas moins qu’elle est le fantasme de nos questions sans réponses. Si bien qu’il faut souvent apprendre à gérer ce spasme, cette idée si peu rationnelle de tout savoir, au risque de se faire mal. Je suis une personne de nature très curieuse. Je me fais un mandat de découvrir et de rester à l’affût des nouveautés culturelles. Mais lorsqu’il s’agit de celui ou celle qui me fait face et des sentiments qu’il ou qu’elle ressent, j’éprouve toujours un certain malaise. Un sentiment de voyeurisme qui me pousse à me replier souvent sur moi-même et sur mes propres peurs. Drôle de sentiment ce que nos …

Nos vies parallèles

L’amour. Ou plutôt cet ardent désir de posséder, de donner et de désobéir à notre conscience pour laisser nos maux nous guider. Cet état qui nous enivre ou nous envenime, qui désamorce tous nos processus de défense et nos convictions les plus creuses. Cette emprise qui réchauffe chaque parcelle de nos corps, qui fait de nous des êtres à la fois puissants et vulnérables. Ce drôle de sentiment qu’est l’amour… Lorsqu’on l’accepte, on sait déjà qu’il n’y aura plus aucune chimère semblable. Car l’amour n’est pas une continuité, c’est une histoire unique. Le passé, le présent et le futur ne s’appliquent plus. L’amour est intemporel. Et puis il y a aussi le premier. Celui qui nous définit, qui nous semble impossible à affronter. C’est celui qui nous hante encore aujourd’hui, à moitié éveillé de ce mélange d’émotions. On ne s’en remet jamais complètement. Bien que conscients du pouvoir de cet éloge, nous refoulons souvent notre élan sentimental. De peur d’avouer mes faiblesses, j’ai très longtemps boudé les romans pouvant susciter ce genre d’éveil en moi. …

De là où nous venons

Je sais qui je suis. Mais je sais aussi que cette affirmation est bien peu suffisante pour répondre à tous nos questionnements. Bien que j’aie la certitude d’être née un premier juin 1992 à l’hôpital Saint-François-d’Assise de parents heureux et aimants, je n’en demeure pas moins curieuse de mes origines et de tout ce qui a pu façonner la personne que je suis devenue. Certaines qualités me proviennent directement de mes géniteurs d’amour, mais aussi (malgré le déni), plusieurs défauts. Nous sommes toujours fiers d’étaler nos talents et nos connaissances, mais toujours peureux à l’idée d’avouer aux autres ce que nous savons trop peu. Je crois que la plus grande question de tous les temps est sûrement celle qui nous angoisse tous le plus : qui sommes-nous? Même si nous connaissons notre parcours sur le bout de nos doigts et que nous prenons rapidement conscience de ce qui nous fait vibrer et de ce qui nous envenime, il n’en demeure pas moins que la conscience de soi est une quête infinie. Comment savoir si nous sommes à …

Ce qui dérange et bouleverse

Le pouvoir des livres est unique. Ils nous permettent de s’évader, de découvrir de nouveaux univers et de nous émouvoir devant autant d’imagination. Mais lorsque les livres prennent une plus grande ampleur et réussissent à se tailler une place dans nos vies personnelles, on se remet soi-même en question. Car lire nous permet avant tout de nous repositionner, de s’arrêter et se demander si nos envies, nos perversions et nos forces sont réelles. Certains livres changent notre perception de ce qui nous entoure de manière concrète. Ils allument en nous ce sentiment de sincérité face à notre propre confiance, mais surtout ils nous permettent de mieux comprendre notre entité, ce combat qui nous habite en tant que femme et avant tout en tant qu’être humain. 

C’est le cas du dernier objet littéraire de Maggie Nelson, Les argonautes (The Argonauts). Parue en 2015, cette œuvre à la fois mi-essai et mi-autofiction nous plonge dans diverses thématiques sans genre et sans nombre qui amènent une réflexion profonde sur l’art, la tendresse et la production sous toutes ses …

La croisée des chemins incertains

Le temps des premières fois est un moment marquant de nos vies qui ne laisse personne indemne. C’est une période d’éveil, de concrétisation et de tangibilité du monde adulte. À mi-chemin entre la douce naïveté de notre enfance et la pleine conscience du beau et du laid caché dans les plus petits détours de l’être humain. Oui, l’adolescence est un combat parfois difficile. On nous empiffre d’excuses et d’encouragements, car si quiconque peut survivre au secondaire, il peut survivre au monde adulte. C’est, du moins, ce que les grands disent.
 
J’ai survécu à mon secondaire. J’en porte encore les cicatrices, mais je partage maintenant le discours que mes parents et que les adultes autour de moi m’ont transmis. Ce fut une aventure difficile certes, mais en m’accrochant aux petites parcelles de lumières dispersées par certains amis, par l’art, le sport et principalement par la lecture, j’ai forgé petit à petit la femme que je suis aujourd’hui. Car les livres m’ont permis de trouver réconfort quand rien ne semblait fixe et que la tempête n’était jamais …