D’emblée il faut que j’avoue; je n’ai pas su faire comme Amanda, personnage principal du tout dernier roman de Mylène Bouchard. Je n’ai pas su résister, je n’ai pas eu le temps de désirer, je l’ai consommé, je l’ai consumé même, rapidement. Je n’ai su le déposer que lorsque mes yeux ne voulaient plus que dormir, pour mieux le reprendre le matin suivant.
L’imparfaite amitié, c’est une incursion dans la vie d’Amanda, mère, femme volage, femme de culture, amoureuse; à travers une série de lettres, de documents, de bouts de papier mis dans une boite destinée à sa fille. On y découvre sa vie et surtout, ses réflexions et ses questionnements sur le désir et sur l’amour, dans toutes ses pluralités et, par dessus tout, sur la consommation de celui-ci.
Amanda s’attache, elle aime souvent, plein de gens. C’est après que sa fille l’ait découverte, au milieu de la nuit, revenant d’une balade avec un amant, qu’elle prendra une décision, celle de résister.
Pour s’y tenir, elle fait un pacte: celui de quitter son mari. Elle entrera dans une galerie de Prague, tombera en amour avec un tableau, le désirera, en apprendra les formes et les couleurs par coeur, mais jamais elle ne le possèdera. C’est pas l’entremise de cette relation avec l’oeuvre d’art qu’elle apprendra à résister. Le jour où quelqu’un d’autre entrera dans cette galerie et achètera son tableau, elle quittera son mari, sa vie, ses fantômes, pour se reconstruire.
L’imparfaite amitié est à la fois une ode à la correspondance, à l’amour, à l’amitié et à toutes les failles et contraintes qui rédigent les relations et liaisons entre deux humains. L’imparfaite amitié, c’est aussi très beau, puissant, émouvant. C’est introspectif et contemplatif, plein de sensibilité et de réflexions sur les relations, les possibilités qui se trouvent, ou ne se trouvent pas, entre l’amour et l’amitié.
À travers les positions et réflexions d’Amanda, c’est un univers quelque peu philosophique qui s’ouvre au lecteur. C’est un besoin criant de se comprendre, de s’accepter, d’être libre et de faire la paix. C’est le besoin d’être seule, envers et contre tout, pour résister, aimer très fort et ne plus consommer ainsi les relations, les amitiés, les humains.
Aimer très fort, résister, choisir.
Je me suis retrouvée dans les réflexions d’Amanda et je suis convaincue que je ne serai pas la seule, il est difficile de ne pas faire dans l’universel lorsque l’on parle d’amitié et d’amour. Il aurait par contre été facile de tomber dans les clichés, ce que Mylène Bouchard ne fait aucunement. L’écriture est trop belle, les réflexions sont trop profondes, touchantes et vraies pour que ce soit cliché.
Finalement, je ne pourrais outrepasser le travail de typographie et de mise en page de ce roman qui ajoute, sans aucun doute, à sa beauté.
C’est un livre que je relirai parce que c’est le type de récit qui prend le sens qu’on lui donne, un sens parfois différent, au fil des lectures.
Et vous? Quel est votre roman « valeur sure » qui aborde les thèmes de l’amitié et de l’amour?
Le fil rouge remercie les éditions La Peuplade pour le service de presse.
Crédit photo: Martine Latendresse Charron
Oh! j’ai tellement hâte de le lire. Beau texte! Très certainement mon prochain achat!
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C’est si bon ❤
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