Essais
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Les luttes fécondes : pistes de réflexion pour la déconstruction des institutions

Je n’avais pas vraiment prévu lire cet essai. Je ne sais pas trop pourquoi, peut-être parce que ma PAL déborde déjà de livres qui n’attendent que d’être ouverts. Le 12 août, à la librairie de Verdun, il m’est pourtant tombé dans l’œil et, tout à coup, je ne pouvais plus faire autrement que de l’acheter et de le lire. L’idée de « [l]ibérer le désir en amour et en politique » me semblait bien intéressante. C’est donc avec curiosité que je me suis lancée dans Les luttes fécondes de Catherine Dorion.

En politique comme en amour, nos énergies sont, la plupart du temps, soigneusement contenues à l’intérieur de cadres qui « organisent » les liens qui nous unissent, et qui empêchent les révolutions de prendre pied. Le couple. Nos institutions politiques. Les élections. Ce livre parle du désir qui cherche à s’exprimer entre deux (ou cent-mille) personnes, et de ce qui a été mis en place pour le garder emprisonné. Ce livre est un plan d’évasion.

À la fois sur le plan personnel et politique, Catherine Dorion s’interroge sur Le Désir, que ce soit pour l’institution politique ou pour celle du couple, l’auteure propose un « plan d’évasion » pour les déconstruire à grands coups de désir, d’intuition et d’écoute de soi.

Bien que je ne sois pas 100 % en accord avec tous les propos de Catherine Dorion, je respecte le courage qu’elle a de vivre selon ses propres règles et convictions.  C’est surtout ça qui m’a inspirée au cours de ma lecture. C’est son besoin de liberté sans compromis ainsi que l’accent qu’elle met sur l’importance de s’écouter qui m’ont autant fait de bien.

Et la politique là-dedans? Elle est partout. Catherine Dorion réussit parfaitement à faire voir comment les deux sont comparables, à diverses échelles et comment il est important de s’insurger de tout son être, de vivre de ses convictions, d’écouter ses désirs, que ce soit pour la construction d’une meilleure société ou d’un couple – peu importe la forme qu’il prend.  Son amour de l’autre, de la découverte des gens et du partage  est aussi omniprésent dans chacun de ses textes. C’est à la fois doux, si vrai et même un peu confrontant. N’est-ce pas toujours le cas quand quelqu’un réussit si bien à transmettre ses propres convictions et à les vivre de manière aussi authentique?

Cette envie des autres au sens large, des autres sous toutes leurs formes et non seulement nus et bandés, cette envie de relations qui ne soient pas marquées par le connu, par l’asphalté, peu importe si elles finissent dans un lit ou non, cette exploration des autres sans prescription de ce qu’il faudrait trouver, c’est ça que j’appelle l’énergie du sexe. Nous vivons dans un monde de solitudes, mais il y a dans nos veines cette énergie qui cherche à nous redonner les uns aux autres. Qui cherche à transformer la discontinuité en continuité, les petits points isolés en étendue.

Bref, ce petit essai à eu sur moi l’effet d’une bombe, comme bien d’autre essais chez Atelier 10. Il m’a fait voir la vie et les institutions et mes propres pensées d’une autre manière: plus avec le cœur qu’avec la tête. C’est justement une réflexion qui me trottait dans la tête depuis un petit moment déjà. C’est fou comment certains livres peuvent nous tomber dans les mains au moment opportun.

Catherine Dorion écrit la liberté, la sienne. Elle ne s’appliquera peut-être pas à tous, mais elle porte à réflexion, à l’action et à la déconstruction.

Et vous, quel livre est arrivé au bon moment dans votre vie? 

La passion n’est pas un cheval fou. C’est un oiseau migrateur, avec sa boussole inscrite au fond de lui, qui lui vient du fond des âges. […] La passion, cet intense soulagement qui nous prend lorsque tombent les digues de ce qu’il faudrait et que se découvre l’horizon de ce qui est. Et là-dessus des révolutions peuvent prendre pied.

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