Auteur : Laurence Lacroix

Sous la cloche

Au cours du lancement des coffrets littéraires du Fil rouge, il y a avait un panel sur la littérature avec des auteures québécoises; lors de cette soirée, j’ai appris l’existence d’une auteure américaine, Sylvia Plath. Unanimement, cette auteure, plus précisément son roman The bell jar, La cloche de détresse en français, était un incontournable, en plus d’être un livre bouleversant, mais éblouissant. C’est l’histoire d’Esther Greenwood, elle a dix-neuf ans et passe un séjour à New York, car elle a gagné un concours de poésie organisé parc un magazine populaire. Elle se retrouve donc dans cette grande ville toujours en action avec douze autres filles et participe à des soirées, des événements de mode, etc. Sous une toile de fond des années cinquante, Esther perd intérêt pour les activités préalablement organisées, pour s’inventer ses propres aventures à travers la ville agitée, des bonnes comme des moins bonnes. À son retour de New York, elle retrouve la petite ville de banlieue monotone où elle a grandi, il faut dire qu’Esther a toujours eu une vie mouvementée, …

Mon amour pour Anna Karénine

J’ai découvert Anna Karénine au secondaire en écoutant une série télé où une citation de l’auteur y était mentionnée, mais quand j’ai vu cette grosse brique de littérature russe trainer sur l’étagère de la librairie, j’ai vite perdu espoir en me disant : « Quand je serai plus grande. » Et bien je suis plus grande maintenant, et malgré que j’aie terminé cette lecture il y a plus d’un an, ce livre m’a marquée à un tel point que tout est encore clair dans ma tête. C’est probablement l’un des meilleurs livres que j’ai lus de toute ma vie, et c’est à ce moment que mon amour pour Tolstoï a commencé. L’histoire de Tolstoï est habilement construite dans ce roman. Malgré le titre qui porte le même nom que la protagoniste principale, on pénètre l’univers de trois couples de la haute société de Petersburg : Kitty et Lévine, Daria et Oblonski et finalement Anna, Alexis et Vronski. Les trois histoires se partagent parallèlement les 858 pages, si bien qu’il est difficile de passer d’une histoire à l’autre …

Du livre au film; De Paris est une fête à Midnight in Paris

Contrairement à mon dernier (et premier) article de cette chronique jumelant la littérature et l’art cinématographique, où j’avais fait une comparaison d’une adaptation d’un livre au film, je vais plutôt vous présenter un fabuleux livre qui a grandement inspiré un formidable film, sans toutefois prendre la même histoire et ses événements. Paris est une fête d’Ernest Hemingway est un livre mémoire de l’auteur où la découverte de celui-ci en pleine expansion s’offre au lecteur. De journaliste américain, il décide de se consacrer au métier d’auteur qui est un parcours long et difficile. On se rend compte dans ce livre que les grands noms de la littérature semblent avoir développé une certaine notoriété seulement après leur mort. Nous plongeons donc dans une histoire fantastique d’un homme qui vit de beaux mots et de bons vins dans la plus belle ville de France avec son épouse et nous partageons avec lui ses nombreuses découvertes. Paris est une fête par le nombre incalculable de choses merveilleuses qui peuvent se passer dans cette ville, d’une rencontre avec la célèbre collectionneuse …

Une théorie en amour, celle du drap contour

« Comment guérit-on de ne pas être la femme de la vie de l’homme de sa vie? » La théorie du drap de contour de Valérie Chevalier relate l’histoire d’une jeune fille, Florence, et de ses passions amoureuses ou plutôt dirais-je de ses malchances amoureuses. C’est le reflet d’une véritable mosaïque amoureuse qui se forme tout au long du roman, parfois teintée de moments tristes et à d’autres moments d’une légère gaieté. D’une affliction amoureuse qui restera un amer souvenir tout au long de l’histoire de Florence, on revient rapidement à des moments plus doux, plus chaleureux pour l’esprit et qui nous permettent d’apprécier que cette jeune protagoniste reprenne espoir, reprenne son souffle à travers un flot de tristesse. « Tu sais que tu as vraiment trouvé l’amour quand même plier un drap contour devient une activité agréable. Les contrariétés sont divisées par deux, et le plaisir, lui, est multiplié. » De Thomas qui lui cicatrise le cœur pour longtemps à Émile et ses pains quotidiens, l’amour d’un été qui refroidi comme les saisons, Ernest …

Mes bédés de l’été

Lorsque l’été fait son apparition, j’aime bien me plonger dans des lectures plus légères par moments. La bédé est pour moi, une lecture parfaite d’été, généralement vite finie, elle semble un bon choix à amener au parc lors d’un après-midi au soleil, activité à laquelle je me suis adonnée plusieurs fois cet été, et que j’espère reproduire avant que la belle saison ne s’achève. Voici donc quatre bédés que j’ai savourées, couchée dans le gazon. Club Sandwich de Zviane Club Sandwich, c’est la dernière parution de Zviane. Dans cette bédé, nous retrouvons cinq histoires biscornues et amusantes, comme elle les décrit. Les histoires ont toutes été écrites dans le cadre des « 24 heures de la bande dessinée d’Angoulême », qui consiste à écrire une histoire de 24 planches en 24 heures, donc une planche par heure en moyenne, sans dormir, manger et boire tout en dessinant. La bédé regroupe donc cinq petites histoires sur une durée de cinq ans de création. Ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant, c’est de voir à quel point le style graphique …

Du livre au film: The silver lining playbook

C’est l’été, et c’est le moment où enfin on peut concentrer beaucoup plus de temps à s’occuper de nos passions favorites. Les miennes sont la littérature et le cinéma. J’adore lire un livre et dès que je le termine regarder le film que l’œuvre écrite a inspiré, parfois pour un plaisir, parfois pour une déception, mais toujours pour satisfaire une curiosité vivifiante et réaliser une nouvelle découverte. Laissez-moi donc vous parler de l’œuvre, The silver lining playbook ou Happiness Therapy, autant littéraire que cinématographique, et ma grande satisfaction quant à l’adaptation au grand écran de celle-ci.  Écrite au ‘’je’’ par Matthew Quick, l’œuvre The silver lining playbook raconte l’histoire de Pat qui sort de l’hôpital psychiatrique après quelques mois pour soigner une dépression et un trouble bipolaire suite à l’infidélité de sa femme. Ayant tout perdu (femme, emploi, maison, etc.) il s’installe chez ses parents (un père inconditionnel fan des Eagles de Philadelphie et une mère trop gentille qui excelle en cuisine) afin de reprendre sa vie en main. Il rencontre Tiffany par le biais …

Soirée illimitée pour vingt et une nouvelles

Titres de transport est le premier livre d’Alice Michaud-Lapointe, c’est aussi vingt et une nouvelles, dont le thème principal est le métro de Montréal. C’est la rencontre de plusieurs personnages, tous plus différents les uns des autres et un petit morceau de leur quotidien. Divisé en stations, l’auteure nous fait découvrir des personnages originaux ainsi que certaines stations de métro méconnues. Je vous en avais déjà parlé, Alice Michaud-Lapointe est venue faire un tour dans ma classe la session passée, dans le cadre de mon cours de littérature québécoise, pour nous lire un extrait de son premier roman, ainsi que pour discuter avec les étudiants de son processus d’écriture, son inspiration, ses projets futurs, etc. L’auteure voulait s’inspirer d’un lieu banal; une partie de notre quotidien. Quoi de mieux que le métro de Montréal, que des milliers de personnes empruntent chaque jour. Pour ce faire, Alice Michaud-Lapointe a décidé d’explorer les nombreuses stations du populaire transport en commun, allant des stations les plus connues comme Berri-UQAM aux stations randoms comme Assomption. Les vingt et une …

887, un retour aux sources

Le 31 mai dernier, j’ai été invitée à assister à la pièce 887 de Robert Lepage au Théâtre du Nouveau Monde, produite par Ex Machina. En toute honnêteté, je n’avais aucune idée du sujet de la pièce et je n’avais pas la moindre attente, mais reconnaissant l’un des plus grands noms du théâtre québécois, je n’ai pas hésité à accepter l’invitation. Voici donc ce que j’ai pensé de la pièce et une brève description de ce spectacle où le texte, la conception, la mise en scène et l’interprétation découlent tout directement du grand Robert Lepage. 887 a pour thème la mémoire; comme Lepage le mentionne, le théâtre et la mémoire sont étroitement liés, puisque ce premier demande un grand travail de mémorisation de la part des spectateurs. Dans le cas de cette pièce, c’est un effort de mémoire pour le public, ainsi que l’homme sur scène qui, pour bâtir sa pièce, concentre sa mémoire personnelle sur les méandres des luttes des classes et de la crise identitaire du Québec des années soixante. C’est la voix …

Hiroshima, une ville d’amour malgré tout

En 1945, Hiroshima était la cible d’une attaque atomique des États-Unis. En 1959, Resnais réalise un film anti-guerre, Hiroshima mon amour, dans le but de réconcilier les peuples, mais à la fois de créer un poème d’amour et de mort. C’est Marguerite Duras qui scénarise le film à la demande du populaire défunt réalisateur. « Je me souviens de toi. Cette ville était faite à la taille de l’amour. Tu étais fait à la taille de mon corps même. Qui es-tu? Tu me tues. J’avais faim. Faim d’infidélités, d’adultères, de mensonges et de mourir. Depuis toujours. Je me doutais bien qu’un jour tu me tomberais dessus. Je t’attendais dans une impatience sans borne, calme. Dévore-moi. Déforme-moi à ton image afin qu’aucun autre, après toi, ne comprenne plus du tout le pourquoi de tant de désir. » En parcourant les allées de la librairie de mon quartier, j’ai décidé d’acheter le roman Hiroshima mon amour, pour finalement pouvoir goûter à l’écriture de la grande Marguerite Duras, dont j’avais longtemps entendu les mérites et les éloges. Quoi …

Le dernier soir de coutellerie

Le vendredi 22 avril avait lieu au Lion d’Or Le dernier soir de coutellerie de Sarah-Maude Beauchesne, l’auteure du blogue soft sexu Les Fourchettes et des livres Cœur de slush et Lèche-vitrines, qu’on aime découvrir et connaître. Le dernier soir de coutellerie, c’est une lecture publique de textes intimes de l’auteure, pour une dernière fois. Pendant plus d’une heure, Laurence Lebœuf, Rachel Graton, Catherine Brunet, Joëlle Paré-Beaulieu, Sarah-Jeanne Labrosse, Catherine Chabot et Juliette Gosselin ont récité les textes de l’écrivaine avec brio. Pis finalement quand on est tanné de s’arracher le duvet du cœur avec les diachylons qu’on colle dessus on se met à envier les couples qui ont pas besoin de toute ça eux autres. (Pour la tragédie) L’écriture de Sarah-Maude Beauchesne m’a toujours plu, encore plus vendredi soir. Les actrices ont interprété les textes emplis d’émotions avec chacune une touche personnelle qui a interpellé le public, soit dans la même détresse d’une rupture, ou avec sourires et rires dans des situations plus farfelues. Les textes de Sarah-Maude Beauchesne sont actuels, ce sont les …