Leçons d’écriture avec Patrick deWitt, auteur du Best-Seller Les frères Sisters, autour de son nouveau roman
« Il m’est arrivé à plusieurs reprises de constater que le personnage devenait seulement lui-même en cours d’écriture.»
« Il m’est arrivé à plusieurs reprises de constater que le personnage devenait seulement lui-même en cours d’écriture.»
C’est de plus en plus difficile pour moi de me donner le droit de relire un roman, même un roman aimé. Je me laisse prendre. Je me laisse happée par les piles de livres qui attendent, fébriles, dans les recoins de mon appartement. Par les listes que j’écris dans ma tête, après chaque rentrée littéraire. Par la nébuleuse de noms d’auteurs qui agacent le coin de l’œil, tout le temps, en périphérie des titres prioritaires – qu’est-ce que je lirai quand j’aurai lu ce qu’il faut absolument lire cette année, qu’est-ce que je lirai quand la pile du salon aura diminué de moitié, qu’est-ce que je lirai quand j’aurai vraiment le temps? Et il y a aussi que la relecture est une manœuvre délicate, plus hasardeuse qu’une première lecture : ce qu’on y retrouve parle du passage du temps, le long de nos os et jusque dans nos méninges. Elle révèle l’écart entre ce qu’on était et ce qu’on est arrivé à devenir entre deux lectures – et ça, c’est épeurant. Quand j’ai lu Du bon …
Sean Michaels a décidé, à sa manière, de nous raconter l’histoire du Docteur Lev Sergueïevitch Termen. Je dis à sa manière, car même si le roman a une grande part de vérité, l’auteur s’est amusé à rendre la vie de son personnage encore plus rocambolesque avec du kung-fu et un meurtre (ces deux situations ne sembleraient pas être véridiques). Mais ce qui semble être la raison première de l’écriture de ce roman est l’histoire d’amour entre Léon (Lev) et sa belle Clara. Cependant, avant de commencer à raconter son histoire, il faut savoir qui est le Docteur Termen. Cet homme est un scientifique, originaire de la Russie. Il est né le 27 août 1896 et est décédé le 3 novembre 1993. Il est surtout reconnu pour être l’homme qui a inventé le premier instrument de musique électronique, le thérémine. Si vous ne savez pas ce qu’est le thérémine, voici un extrait où nous découvrons le grand amour de Léon jouer une chanson qu’il semblait particulièrement apprécier (l’auteur nomme souvent ce titre dans le roman) : Swan …
Ce roman, je l’attendais. Depuis longtemps. Bien sûr, j’ai eu à la rentrée de septembre dernier l’intrigant Révolutions, mais ce n’était pas assez pour combler mon âme de fan de Dickner. Tout de suite après la lecture de Nikolski en 2005, je suis littéralement tombée sous le charme de l’écriture de cet intellectuel-nerd, comme la découverte d’une âme soeur, comme les retrouvailles d’un lointain frère. Depuis ce temps, je lis presque chaque année son premier roman, que je redécouvre à chaque fois, que j’aime de plus en plus. Dickner publie donc cette année Six degrés de liberté, aussi aux Éditions Alto, un roman étonnant sur un sujet des plus… particuliers: les conteneurs. Ceux qui sillonnent la terre entière sur les cargos et qui transportent oursons en peluches, gougounes en plastique et autres cossins et gogosses en tout genre. Le génie de Dickner et son écriture toujours autant intelligente réussissent à rendre passionnant ce sujet, disons-le, plutôt quelconque. Deux histoires s’imbriquent tranquillement. Lisa et Éric, deux adolescents dégourdis, l’une aventureuse et travaillante, l’autre agoraphobique et ami des perruches, décident d’expérimenter avec …
Imaginez deux sexagénaires libres et extravagants qui ont vécu une grande partie de leur vie dans une commune et qui décident de se marier. Imaginez un fils qui quitte, en secret, ses études universitaires pour aller travailler à la bourse ; institut capitalisme qui comblerai de dégout ses parents. Imaginez une fille qui dédit sa vie à aider les enfants plus démunis sans essayer de s’aider elle-même. Imaginez une jeune femme trisomique qui rêve d’indépendance, d’amour et surtout de sexe. Vous avez ces images en tête ? Et bien, vous êtes prêts à embarquer dans ce roman de Marnia Lewycka. Ce récit fait le portrait d’une famille éclectique à travers la vision de Doro, la mère hippie qui veille tant bien que mal sur tous ses proches : Clara la sœur qui ne réussit malencontreusement pas à trouver le bonheur dans l’altruisme et Serge qui s’épanouit dans des valeurs contraires à tout ce qu’il lui a été inculqué enfant. C’est avec Doro, Clara et Serge qu’on découvre comment était la vie dans une commune dans les années …