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L’enfant, et l’espoir, perdus

J’avais rarement attendu un livre comme j’ai pu attendre la venue du dernier tome d’Elena Ferrante, mystérieuse auteure, L’amie prodigieuse tome IV, l’enfant perdue. La date de sortie était écrite à mon agenda et j’étais prête à me lancer dans la première librairie trouvée le jour béni du lancement. Chose prévue, chose faite, je me suis retrouvée avec ce livre volumineux et attendu dans les mains sans réellement savoir qu’en faire. M’y plonger tout de suite ou attendre, savourer, faire venir le désir pour mieux apprécier les pages qui allaient suivre? Le dernier tome d’une série possède toujours un goût doux amer et je me demandais si je saurais repousser cette amertume en me faisant patienter. Bien entendu, c’est le contraire qui s’est produit. Livre en mains, il n’était plus possible de m’arrêter. J’ai avalé les pages comme on se jetterait sur un repas après avoir été affamé. J’ai avalé les pages, la gorge bientôt aigre-douce. On retrouve, dans le dernier livre qui scellera leur aventure, les deux protagonistes principaux de la série, Lina et Elena, …

Nos vies parallèles

L’amour. Ou plutôt cet ardent désir de posséder, de donner et de désobéir à notre conscience pour laisser nos maux nous guider. Cet état qui nous enivre ou nous envenime, qui désamorce tous nos processus de défense et nos convictions les plus creuses. Cette emprise qui réchauffe chaque parcelle de nos corps, qui fait de nous des êtres à la fois puissants et vulnérables. Ce drôle de sentiment qu’est l’amour… Lorsqu’on l’accepte, on sait déjà qu’il n’y aura plus aucune chimère semblable. Car l’amour n’est pas une continuité, c’est une histoire unique. Le passé, le présent et le futur ne s’appliquent plus. L’amour est intemporel. Et puis il y a aussi le premier. Celui qui nous définit, qui nous semble impossible à affronter. C’est celui qui nous hante encore aujourd’hui, à moitié éveillé de ce mélange d’émotions. On ne s’en remet jamais complètement. Bien que conscients du pouvoir de cet éloge, nous refoulons souvent notre élan sentimental. De peur d’avouer mes faiblesses, j’ai très longtemps boudé les romans pouvant susciter ce genre d’éveil en moi. …

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La tresse : trois destins de femmes qui s’entremêlent

La tresse de Laetitica Colombani, ce livre jaune que vous avez dû voir souvent cet été, m’a accompagnée un après-midi d’été. Personnellement, je l’ai souvent croisé sur Instagram. C’était une nouveauté de l’été qui a bien fait jaser; soit les gens ont adoré ou ont plutôt détesté. Déjà traduit dans une vingtaine de langues et best-seller en France (+ de 150 000 exemplaires vendus), ce premier roman de la scénariste française n’est pas passé inaperçu! De mon côté, je dois avouer que je suis mitigée. Les premières pages m’ont beaucoup plu, mais par la suite, j’ai eu le sentiment de savoir page par page ce que je lirais, tellement le roman s’avère cliché et prévisible. Néanmoins, j’ai continué ma lecture, car c’est un roman qui se lit bien, rapidement (il est conçu un peu à l’image du cinéma en y allant plan par plan) et qui est rempli de bons sentiments, donc qui ne demande pas un très gros engagement moral en le lisant. C’était très gentillet, comme on dit! La tresse, c’est l’histoire de trois …

L’épopée de la nostalgie

Être amoureuse des livres, c’est aussi voir s’accumuler les œuvres de tous genres dans sa bibliothèque. Si bien que lorsqu’on prend le temps de s’arrêter, nous réalisons que sur les dizaines, centaines de livres présents, le trois quart est relié à un souvenir quelconque, à une découverte, un travail d’école, ou même, à un cadeau. Ce qui nous amène au quart… Ces livres cachés parmi tant d’autres, reçus en cadeau ou achetés sans le désir ardent d’une lecture immédiate, qui sont synonymes du fameux : << je le lirai plus tard >>. Mais prenons-nous vraiment le temps ? Si bien qu’un deux ans plus tard, on éprouve un certain malaise à l’idée d’être un traître, de l’exhiber ainsi sous nos yeux sans avoir réellement porté notre regard sur lui. 

Ainsi, je me suis donné le défi de lire ces livres. Peut être simpliste pour certains, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un grand défi pour moi, puisqu’entre les services de presse, les cadeaux de Noël et de fête, cette minorité se transforme tranquillement en majorité et me …

La femme rompue de Turin

Elena Ferrante, cette auteure italienne a été une véritable découverte pour moi en 2016. L’amie prodigieuse est une lecture marquante à laquelle je repense souvent et je ne suis pas la seule. Elle est devenue une célébrité en littérature internationale. Et ce, même si ce n’était pas toujours pour les bonnes raisons…  L’été dernier, j’ai passé quelques heures à Naples et je n’ai pu faire autrement que d’imaginer Lila et Elena dans les rues, à courir et à rigoler. Leurs personnages, leurs personnalités sont vraiment venues se forger dans ma tête et dans mon coeur… j’attend patiemment la sortie en format poche du deuxième tome de la série. D’ici là, j’ai décidé de me plonger dans un autre de ses romans traduit en français, Les jours de mon abandon. Ce roman raconte l’histoire d’Olga, une femme de trente-huit ans, mère de deux enfants, qui a consacré sa vie à sa famille et qui s’est ainsi mise de côté. Un beau midi, son mari lui annonce qu’il la quitte. Rien de plus classique, voire banal et, disons-le, …

Manger, prier, comprendre, sauver

-Mmmm… c’est… correct… a dit mon ex-chum-un-peu-trop-cinéphile à propos du film. -Ben non, arrête! C’est suuuper bon! ai-je répondu, tenant à défendre le film que j’avais regardé au moins dix fois. Ou du moins, le livre, lui, est super bon! Je te jure. Il faudrait que tu le lises, tu verrais. Ce qu’il n’a pas fait, mais ça c’est une autre histoire. C’est vrai que l’adaptation au cinéma du livre Mange, Prie, Aime de l’auteure américaine Elisabeth Gilbert n’a pas eu que des éloges. Film de filles un peu « cul-cul », manque de profondeur, etc. Mais si le film est passé à côté de certaines choses, le livre reste, selon moi, complet et puissant. Je ne vous parlerai donc pas plus longtemps du film, mais bien de la façon dont le livre qui l’a inspiré m’a plu, c’est-à-dire énormément. Au début du livre, on pourrait croire que Liz a tout ce qui pourrait la rendre heureuse dans la vie. Elle a un mari, une maison, une carrière prometteuse, mais malgré tout, elle est rongée par l’angoisse et le doute. À …

Entrevue avec Mélissa Verreault

C’est bien fébrile que je me rendais dans un café de la Petite Italie, en milieu de semaine, pour y rencontrer l’auteure Mélissa Verreault. Lieu qui n’a pas été choisi par hasard, d’ailleurs : le dernier roman de Mélissa, Les voies de la disparition, se déroule en partie dans l’Italie des années 1980, alors que survient ce que l’on nommera l’attentat de Bologne. En partie, dis-je bien, car ce n’est qu’une des voies de la disparition que l’auteure a choisi d’exploiter. On a donc parlé de tout ça, et de bien d’autres choses, et ma nervosité s’est rapidement éclipsée tant j’étais fascinée par cette femme éloquente, drôle et intéressante. Téteuse, oui, oui, mais c’est ce que j’ai avoué d’emblée à Mélissa : son roman est une grande réussite. On y plonge sans s’arrêter, à l’image de cette entrevue que j’aurais voulu faire durer toute la journée. En m’asseyant, je lui ai aussi avoué que je n’avais pas lu son roman précédent, L’Angoisse du poisson rouge. « Pas besoin! », me dit-elle. Mais pourquoi avoir repris les mêmes personnages, alors? …