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Le vent en parle encore de Michel Jean : un roman qui vient nous toucher droit au coeur.

Dernièrement, je suis tombée sur un roman de l’auteur et journaliste innu, Michel Jean, intitulé Le vent en parle encore. Pour être honnête avec vous, en terminant ma lecture, étant assez chamboulée, cela m’a pris du temps pour me remettre de mes émotions. C’est sans aucun doute un des romans les plus difficiles que j’ai eu à lire. Difficile parce qu’il touche un sujet sensible, d’autant plus qu’il est basé sur des faits véridiques. Mais j’ai envie de vous parler de ce que j’ai ressenti lors de ma lecture. Résumé  Le roman raconte l’histoire de trois jeunes innus, Virgine, Marie et Thomas, envoyés au pensionnat de Fort George, île se situant dans la Baie-James, dans les années 1930. Près de sept décennies plus tard, une jeune avocate tente de les retrouver afin qu’ils puissent obtenir une indemnisation à laquelle ils ont droit. Mais la question se pose : qu’est-il advenu des trois adolescents? « Kill the Indian in the Indian child »  Comme mentionné précédemment, Michel Jean aborde dans Le vent en parle encore une période sombre, soit …

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Sébastien Bérubé: Détruire et refaire le monde

Crédits photo: Daniel Aucoin C’était en janvier dernier, à l’occasion de la journée de l’alphabétisation familiale. La bibliothèque publique d’Edmundston (Nouveau-Brunswick) avait organisé une table ronde avec des auteurs de la région. J’y ai fait la connaissance de Sébastien Bérubé, poète engagé et artiste aux multiples talents. Il m’a tout de suite interpellée par son discours sur l’importance de la lecture ainsi que son engagement communautaire auprès des jeunes; il leur transmet sa passion pour la littérature, mais surtout, il leur ouvre un univers rempli de possibilités! Après avoir lu ses recueils de poésie, j’avais envie d’en connaître un peu plus, mais aussi de vous le faire découvrir. Je l’ai contacté et il a accepté avec plaisir de répondre à mes questions: Parfois, on comprend mieux la poésie quand on connaît l’histoire derrière. Parle-moi de ton background. D’où viens-tu, que fais-tu dans la vie? Je suis originaire du Restigouche, plus précisément de St-Quentin, mais j’ai passé presque la totalité de ma vie au Madawaska (à Edmundston). Je suis artiste multidisciplinaire. De la poésie à l’aquarelle …

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Les étoiles s’éteignent à l’aube après avoir raconté leur histoire

Un jeune Injun est élevé par un vieil homme (blanc) dans une ferme au milieu de nulle part. Son père, alcoolique, qui lui a rendu des visites, toutes rares et catastrophiques, lui demande de l’accompagner dans les montagnes pour y mourir « en guerrier », selon la tradition de leurs ancêtres. Ce livre est le récit de cette « Medecine walk » (le titre original du livre), cette marche de la guérison qui les soignera tous les trois de leurs plaies. La peur de vivre Ce qui frappe tout au long du livre, c’est le contraste incroyablement fort entre le père et le fils. Le père s’est tué à petit feu avec la boisson et sent à présent que sa mort est proche. Sa conscience est lourde, et il regrette de ne jamais avoir pris le temps d’apprendre des « trucs d’Indien » et de s’être coupé de ses origines. Il fait partie d’une génération « qui a appris à oublier […] parce qu’elle était trop occupée à survivre dans ce monde ». C’est pourquoi il demande à son fils de l’accompagner en …

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Avec La femme tombée du ciel, Thomas King m’a appris l’écologie optimiste

Ce livre est arrivé un peu par hasard sur ma pile de lecture, et je m’y suis plongée sans même un regard à la quatrième de couverture. Quand je me suis rendu compte qu’il y était question de catastrophe écologique – et bien que déjà certaine qu’il ne s’agissait pas d’un récit post-apocalyptique –, je me suis mise à craindre le pire : descriptions déprimantes de faune et de flore à l’agonie, sermons culpabilisants sur l’importance de la protection de la nature, ou alors évocations terrifiantes d’un avenir détruit. Heureusement, rien de tout ça n’est jamais arrivé. Un début de légende Le récit m’a happée dès le premier chapitre : un homme est au bord d’une falaise, il attend la marée montante qui l’emportera, tout en chantant accompagné de son tambour. Mais plutôt que de le prendre, la mer lui apporte des naufragés, comme venus de nulle part, qui disparaîtront aussi vite qu’ils sont apparus. Nous sommes à Samaritan Bay, ville côtière (imaginaire à mon grand regret) où les tortues venaient pondre avant ce Très-Mauvais-Jour. En effet, …

Ce qu’on a lu comme roman tiré de la littérature autochtone pendant le mois de juin #Jelisunlivrequébécoisparmois

Mois de juin, mois de la St-Jean, mois qui souligne la communauté autochtone. Comme je vous l’ai signifié dans notre article de suggestions de lecture de la littérature autochtone, le 21 juin était leur journée internationale. Je crois qu’ils et elles méritent l’honneur d’être soulignés, que ce soit par leur histoire, leur culture ou leur littérature. Nous nous devons de respecter les communautés autochtones et de se faire pardonner, il y a encore malheureusement trop de cicatrices. Je fus alors très heureuse de me lancer le défi de trouver des livres sur les premières nations nord américaines-canadiennes. Ma première lecture fut Matisiwin de Marie Christine Bernard et ce fut un vrai coup de cœur ! L’écriture de Matisiwin m’a permis de me mettre dans la peau de cette femme à la recherche de sa propre identité. Marie Christine nous raconte une histoire de famille, une histoire que plusieurs familles autochtones ont malheureusement connue et connaissent encore aujourd’hui. Le personnage principal fait un pèlerinage après avoir laissé sa jeune fille à sa mère. Elle a fait …

Nos suggestions de livres tirés de la littérature autochtone pour le mois de juin du défi #jelisunlivrequébécoisparmois

Il est maintenant venu le mois de juin et cette fois je vous donne le défi de lire des livres tirés de la littérature autochtone. Pourquoi avoir choisi ce thème? Parce qu’il y a une grande richesse dans cette littérature et que je crois qu’il est important de la souligner. De plus, leur histoire est à connaître et nécessaire à notre culture. Et surtout, pourquoi avoir choisi le mois de juin pour représenter la littérature autochtone? Tout simplement parce que le 21 juin est leur journée internationale. Les suggestions et/ou lectures des fileuses : Matisiwin de Marie Christine Bernard sera ma lecture. Ça fait maintenant près de deux ans que ce roman attend d’être lu dans ma bibliothèque. C’était l’un de mes achats lors de l’événement  du 12 août j’achète un livre québécois. L’histoire que contient ce roman m’attire énormément et je crois que c’est parce que ça concerne les femmes et leur condition. Martine : «En juin, je lirai L’amant du lac de Virginia Pésémapéo Bordeleau chez Mémoire d’encrier. Ce roman me semble être une …

Le territoire qui se déplie sous le ciel : relire Kuessipan

À Uashat, devant la baie des Sept Îles, les maisons sont posées sur le sable. Naomi Fontaine raconte ce sable qui colle aux semelles et s’infiltre partout : derrière les portes jamais verrouillées ; dans les nuits longues, rendues bruyantes par les jeunes qui boivent en gang ; sous les petits ongles des bébés emmaillotés ; dans l’atelier du grand-père artisan qui a perdu toutes ses dents ; dans les cheveux des petites filles qui s’abreuvent aux rivières froides et nourrissent les écureuils. Bien sûr que j’ai menti, que j’ai mis un voile blanc sur ce qui est sale (p. 11), nous dit très tôt la narratrice. Pour elle, la mise en récit de sa communauté n’est pas simple : comment réconcilier l’indicible fierté d’être [soi] (p. 90), d’être Innue, avec les conséquences profondes et crève-cœur de la colonisation? Comment parler de son peuple en respectant ses nuances, sans effacer ses noirceurs mais sans non plus le réduire à ses difficultés? Pour tricoter cet équilibre délicat, le livre se décline en tableaux qui racontent des images et …