Auteur : Virginie Pérucaud

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Cuisinons ensemble

Je cuisine avec toi est un livre de cuisine destiné aux enfants. Mais ce n’est pas un livre de cuisine à proprement parler : il ne contient aucune mesure, aucune recette, aucune photo ; pas de gâteau au yogourt, pas d’omelette aux herbes, rien qui se mange en fait. Un livre de cuisine inhabituel Le loulou ne cuisine pas. Il est intimidé par la quantité de choses à savoir : les recettes, les ustensiles, les ingrédients, les préparations, les consignes de sécurité… ça n’en finit jamais! En plus, il se passe tant de choses qu’il ne comprend pas dans les casseroles; parfois, ça prend plein de temps, parfois pas, et en tout cas, à chaque fois, ça fait beaucoup de vaisselle (je suis du genre qui s’étale, ça ne m’étonne pas que ça l’impressionne). Du coup, c’est pile-poil le livre qu’il lui faut, parce que les autrices s’intéressent au comportement à avoir en cuisine plutôt qu’aux recettes qui pourraient facilement faire peur aux enfants. Au lieu d’apprendre à faire une quantité très limitée de choses et se créer …

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La difficile tâche de trouver un successeur à Harry Potter

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, Harry Potter a la sienne. Après avoir passé un an à le lire en famille, nous nous sommes retrouvés un peu orphelins, complètement démunis face au grand vide laissé par Harry derrière lui. Que lire à présent ? Il y avait quelque chose dans la lecture longue qui a fait que nous nous sommes particulièrement attachés aux personnages et à l’intrigue, puisque ces derniers ont fait partie de notre quotidien et ont alimenté nos conversations pendant des mois. D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls, Marion a déjà parlé bien mieux que moi de son amour des pavés. Revenir à des récits plus courts nous laissait sur notre faim et ne rassasiait plus la curiosité et l’envie de grandes aventures qu’Harry Potter avait déclenché chez nous. Alors nous avons tenté d’autres séries, mais, bien que plusieurs d’entre elles nous aient semblé prometteuses, nous n’avons pas accroché et avons souvent arrêté notre lecture à la fin du premier tome. Coup de chance Par hasard, j’ai lu un entretien …

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Écouter des histoires pour mieux les ressentir

Les derniers mois, j’ai eu quelques moments difficiles. Ni aussi durables et intenses que ce dont parle Julie dans son article, mais tout de même assez lourds pour que, tout comme elle, je remette en question mes habitudes de lecture. Devant mon incapacité à lire, on m’a conseillé de tenter les livres audio. Mais pour être sincère, ça ne m’intéressait pas follement. En effet, les livres audio, c’est bon pour mes grand-parents, ou pour mon fils, à la limite. Mais quand on est adulte et dans une relative bonne santé, quel intérêt de se faire lire une histoire ? La fiction sonore C’est un fait indéniable : je suis plus sensible à l’écrit qu’à l’oral. Si tu te contentes de me lire l’histoire, je ne rentre pas dedans. Encéphalogramme à plat, je serai aussi réceptive qu’une huître (ce qui est tout de même un comble pour moi qui lis tant à voix haute avec le loulou). Par contre, si tu me joues l’histoire, c’est totalement autre chose. C’est là que la fiction sonore m’a saisie. …

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Comment je suis tombée amoureuse de Andrew Kaufman

J’étais fatiguée. J’avais envie d’une lecture légère, rapide, simple et qui ne me sollicite pas trop. Du coup, j’ai pris de livre, Minuscule, juste parce qu’il n’était pas très épais. En plus, il avait pile la tête de l’emploi… Finalement, j’ai plongé dans le monde de l’auteur, ai lu le livre d’une seule traite, et me suis jetée sur ses autres romans. Andrew Kaufman a fait beaucoup plus que me divertir : il m’a fait rire, il m’a fait réfléchir, il m’a fait penser à mes amis, il m’a nourrie… il m’a fait beaucoup de bien. Minuscule Tout commence par un banal cambriolage dans une banque. Mais au lieu de prendre de l’argent, le voleur demande aux personnes présentes de lui donner l’objet qui a le plus de valeur sentimentale à leurs yeux. À son départ, il leur dit : «En sortant d’ici, je vais emporter 51% de votre âme avec moi. Cela va se traduire par d’étranges conséquences dans vos vies. Mais voici le plus important : apprenez à la faire repousser, ou vous …

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Oma lit, ou les livres comme liens entre les générations

Si on devait faire un personnage à partir de ma mère, ses attributs seraient le peignoir, la tasse de café et le livre. Bien qu’étant une grosse dormeuse, elle se lève bien plus tôt que nécessaire, juste pour avoir le plaisir de traîner à la table du déjeuner en peignoir avec sa 4e tasse de café devenue froide et son roman. La lecture selon ma mère Il y a 2 choses essentielles dans ses habitudes de lecture : La première est qu’elle préfère les livres qui finissent bien. Ainsi, elle n’a jamais lu la fin de La petite sirène d’Andersen, et elle a une attirance particulière pour les romans policiers (qui finissent bien par définition, puisque le coupable est toujours découvert). D’ailleurs, les polars, elle les commence souvent par les dernières pages, comme un épisode de l’inspecteur Columbo : le nom du coupable n’a pas d’importance réelle, tout l’intérêt est dans l’enquête. La deuxième est qu’elle ne sait pas choisir. Alors un jour, elle a décidé de lire les livres de la bibliothèque du village par …

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Comment j’ai appris à aimer Harry Potter

Au printemps l’année dernière, le loulou est rentré de l’école avec une demande précise : « Dis maman, on pourrait lire Harry Potter ? La grande sœur de mon meilleur copain est en train de le lire et elle lui raconte tout. Moi aussi je voudrais connaître l’histoire. » Je dois reconnaître que j’étais pas contente-contente. Sincèrement, j’avais beaucoup de préjugés sur Harry Potter, et n’avais absolument pas envie de les lire. Et puis, il n’était qu’en première année, serait-il capable de rester accroché à un même récit pendant une longue période ? J’ai tenté de me défiler en lui montrant les films. Mais ce n’était pas suffisant pour lui, au contraire : ils avaient éveillé son intérêt, et il avait encore plus envie d’avoir tous les détails. Il fallait que je le reconnaisse : quoique mes préjugés me fassent en penser, Harry Potter est entré dans la culture générale de base, il est devenu un incontournable. Pis, comme la règle de nos séances de lecture du soir veut que ce soit lui qui choisisse la lecture, j’ai donc …

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Les étoiles s’éteignent à l’aube après avoir raconté leur histoire

Un jeune Injun est élevé par un vieil homme (blanc) dans une ferme au milieu de nulle part. Son père, alcoolique, qui lui a rendu des visites, toutes rares et catastrophiques, lui demande de l’accompagner dans les montagnes pour y mourir « en guerrier », selon la tradition de leurs ancêtres. Ce livre est le récit de cette « Medecine walk » (le titre original du livre), cette marche de la guérison qui les soignera tous les trois de leurs plaies. La peur de vivre Ce qui frappe tout au long du livre, c’est le contraste incroyablement fort entre le père et le fils. Le père s’est tué à petit feu avec la boisson et sent à présent que sa mort est proche. Sa conscience est lourde, et il regrette de ne jamais avoir pris le temps d’apprendre des « trucs d’Indien » et de s’être coupé de ses origines. Il fait partie d’une génération « qui a appris à oublier […] parce qu’elle était trop occupée à survivre dans ce monde ». C’est pourquoi il demande à son fils de l’accompagner en …

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Une lecture en famille : Crapule

Mon fils de 8 ans est en train de prendre son indépendance littéraire et commence à lire en toute autonomie. Il ne se laisse plus imposer un titre et choisit ses livres avec beaucoup de précautions. Dernièrement, nous avons fait une entorse à mes habitudes et sommes allés en librairie au lieu de la bibliothèque. Tout en décidant maintenant seul de ses lectures, il m’a clairement dit que lui, contrairement à moi (qui préfère ne pas en posséder, comme je l’ai déjà raconté), aimerait bien avoir quelques livres rien qu’à lui, qu’il puisse garder « pour toujours ». Sincèrement, je m’attendais à ce qu’il se prenne un livre « populaire » avec lequel il pourrait faire sensation à l’école. Pas pantoute. Il s’est choisi Crapule, rien que pour lui, hors de toute influence. Il l’a lu au moins 4 fois, a dormi avec pendant quelques semaines, et surtout, il nous a conseillé à son père et à moi de le lire, parce qu’on allait l’adorer, mais aussi pour qu’on puisse en parler avec lui. Paroles du loulou « J’ai choisi …

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Terre-Neuve comme lieu d’épanouissement personnel

Opa, mon grand-père, était dans la marine militaire et a fait plusieurs fois le tour du monde sur son bateau. J’ai passé mon enfance à écouter ses histoires de voyage (la guerre en moins). Quand il nous parlait de cette période de sa vie, il nous décrivait Terre-Neuve comme le plus bel endroit qu’il ait jamais vu.  Il nous a quittés il y a deux ans maintenant. Bien que je n’aie jamais été aussi proche physiquement de cette île merveilleuse, je ne me sens pas encore prête à aller la voir de mes propres yeux. Au détour d’une discussion avec un de mes collègues qui va à Terre-Neuve chaque année, il m’a conseillé la lecture de ce livre d’Annie Proulx. Alors laissez-moi vous présenter Quoyle, le personnage principal : il est mou, peureux, a constamment honte de lui-même et de son menton proéminent, et sa plus grande préoccupation est de tenter de se faire oublier. Il a ainsi pris l’habitude de se contenter de ce qu’on lui donne (du mépris le plus souvent), considérant qu’il …

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Pourquoi je ne possède pas de livres

Pour les gens qui me connaissent, la chose la plus étonnante en arrivant chez moi est l’absence de bibliothèque. En effet, alors qu’ils sont ma grande passion, j’ai décidé de ne plus posséder de livres. Cette façon de vivre la lecture a été le fruit d’une longue réflexion, combinée à des événements qui ont jalonné ma vie, qui est, à vrai dire, assez difficile à résumer. Des valeurs familiales Si un livre entre dans la maison, tout le monde le lira, il n’appartiendra à personne en propre. Chez nous, le livre a toujours été considéré comme un simple support permettant de partager des idées. L’histoire qu’il contient nous est prêtée par l’auteur, qui l’a mise sur papier pour la diffuser auprès du plus grand nombre. Donc un livre, ça circule, ça se partage, et comme ce n’est pas un boomerang, ça revient rarement. Le livre, c’est un autre univers, un autre temps, d’autres personnes; je ne me sens pas le droit de les posséder et de les empêcher d’aller toucher d’autres gens. Des raisons pratiques …