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L’heure mauve, quand la réalité rattrape la fiction

J’étudie en gérontologie sociale et je travaille dans une résidence pour personnes âgées en tant que responsable des loisirs. Lorsque Michèle Ouimet a sorti son deuxième roman L’heure mauve, publié chez Boréal en 2017, plusieurs personnes de mon entourage m’ont encouragée à le lire. Ce roman d’environ 365 pages se passe dans une riche résidence pour aînés d’Outremont, où Jacqueline Laflamme, ancienne journaliste atteinte d’un cancer de la langue, mène un combat effrené contre la direction qui souhaite séparer les « atteints » des « bien-portants ». Jacqueline monte aux barricades en clamant la ségrégation inhumaine et dégradante, malgré que plusieurs résidents encore en santé aimeraient être séparés des malades. La réalité versus la fiction Lorsque j’ai entrepris la lecture de ce roman, mon premier réflexe fut de tout comparer avec mon milieu. Comme un médecin qui regarde Grey’s Anatomy, j’ai dû effectuer un grand travail de lâcher-prise avant de pouvoir apprécier ce roman à sa juste valeur et me rappeler qu’il ne s’agit que d’un divertissement, une fiction. Le combat principal de Jacqueline était …

Le fil rouge le fil rouge lit bibliothérapie littérature lecture livres les livres qui font du bien Vertige Étienne Cardin-Trudeau Les éditions Sémaphore vieillir

Vieillir donne le vertige

Les regrets. Plus on vieillit, plus on se demande si on a fait les bons choix. On regarde comment on a agi dans les dernières années. On scrute les diverses avenues qu’on aurait pu prendre. On juge le chemin qu’on a fini par emprunter. Il est toujours facile de se laisser emporter par les regrets et de se lamenter sans cesse en soupirant après le passé. Quand j’ai atteint la trentaine, il y a deux ans, je me suis posé beaucoup de questions. J’ai regretté certains choix. J’ai essayé en vain de m’imaginer une autre vie. Que se serait-il passé si j’avais continué ma maîtrise en littérature pour devenir prof? Et si je m’étais accrochée à mon premier petit copain et travaillé pour faire durer notre relation? Et si après mes études en communication, j’avais persévéré et décroché un job en événementiel mal payé au lieu de prendre un job de bureau plus routinier? Est-ce que je serais plus heureuse? Après des mois à me poser ces questions, je me suis enfoncée dans la tristesse …

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Trouver sa liberté au fond des bois

Il y a de ces romans qui nous remuent, sur le coup, en les lisant. Et il y en a d’autres dont on sent qu’on restera marqué, à jamais. Il pleuvait des oiseaux, par Jocelyne Saucier, fait partie de ceux-là. Reçu en cadeau (merci, Arianne!), il est resté beaucoup trop longtemps dans ma pile à lire. Un roman qui bouleverse. Vraiment. Mais positivement. Pas nouveau, ce quatrième roman de l’auteure, sorti en 2011 sous XYZ Éditeur, a gagné plusieurs prix, dont celui du Grand Public 2012 du Salon du livre de Montréal. L’histoire Elle nous plonge au nord du 49e parallèle, dans un coin de forêt très perdu. On y fait la rencontre de 2 vieillards, Charlie et Tom de leur nom d’emprunt, qui y vivent reclus, en ermitage, chacun dans leur minuscule cabane vétuste, ayant choisi la seule la vraie liberté qui leur permet de se sentir encore vivants, pour le peu d’années qui leur restent. Leur acolyte décédé Boychuck, figure énigmatique tout au long du roman, prendra une grande part à cette histoire également. …

Club de lecture : retour sur notre dernière séance de l’été

Déjà notre dernière séance de la session d’été, déjà la fin de nos rencontres avec trois groupes merveilleux, la fin des longues conversations sur nos lectures et de rires sur une multitude d’autres choses. On ne s’en fait pas trop, une nouvelle session débutera en septembre, de nouvelles lectures et  de nouvelles – et anciennes – participantes viendront partager cafés et lectures avec nous, on a déjà hâte. Entre temps, Martine et moi voulions vous permettre une petite incursion dans une séance du club. Samedi, 26 août, Café Sfouf. La grande lumière du café Sfouf, l’un de nos préférés, donne certainement une touche spéciale à cette séance. Cette fois-ci, on ne lit pas un roman québécois mais bien un roman américain, récipiendaire du prix Pullitzer. C’est ce qui arrive parfois avec les groupes de grandes lectrices, elles semblent avoir déjà tout lu et, par plaisir, on se permet de sortir de notre littérature québécoise pour explorer ce qui se fait ailleurs. Le choix du mois était donc Qu’avons nous fait de nos rêves de Jennifer …

« Celle que vous croyez » : Jeux de miroir amoureux

Camille Laurens (Laurence Ruel de son vrai nom) est une écrivaine française qui a signé plusieurs oeuvres intimistes avec des thèmes qui me parlent ; passion, amour, intimité. Elle est aussi membre du jury du prestigieux prix Femina. Dans plusieurs de ses oeuvres, elle touche à l’autofiction et s’amuse à jouer avec le réel, la vérité et la fiction. Son oeuvre Philipe où elle raconte le décès de son petit garçon en est un bon exemple. J’avais eu la chance de la découvrir, il y a de ça quelques années avec son roman Dans ces bras-là et j’avais bien aimé. C’est en lisant un petit billet (dont j’oublie la provenance!) sur son dernier roman que j’ai eu envie de me le procurer. On y faisait l’éloge tout en remarquant les thèmes actuels du roman ; identité virtuelle, relation amoureuse, paradoxes de la beauté, etc. Ça ne m’en prenait pas davantage pour que j’aille envie de me plonger dans sa dernière oeuvre. Avec Celle que vous croyez, Camille Laurens offre une oeuvre des plus modernes dans une …

Grandir avec les vieilles

Déjà en écrivant ces premiers mots, je me sens obligée de me justifier de l’utilisation des mots les vieilles dans mon titre. C’est comme si on avait une certaine pudeur à appeler les personnes âgées ainsi, que ce soit pour des questions de respect, de politesse et autres. Mais ce n’est pas le but de mon article, car le titre fait référence aux deux livres qui seront présentés dans cet article, soit Grandir de Sophie Fontanel et Les vieilles de Pascale Gautier. Loin de moi l’idée d’insulter ou de manquer de respect à ces personnes âgées, au contraire en choisissant ces deux livres, je me suis entièrement ouverte et laissée charmer par ces vieilles. J’ai ouvert mon coeur à un univers trop souvent non représenté en littérature (et comme partout ailleurs, on se souviendra qu’au cinéma, les femmes deviennent vieilles à 30 ans, contrairement aux hommes..) J’utiliserai donc le terme vieille, comme le font les auteures de ces deux romans, pour vous faire découvrir des femmes -avant d’être des vieilles-, leur quotidien, leur passé, leur futur, ainsi …