All posts tagged: Ying Chen

Nos suggestions de romans tirés de la littérature migrante pour le mois d’avril du défi #jelisunlivrequébécoisparmois

J’ai toujours été fascinée par le parcours migratoire des immigrants du Québec. Je suis heureuse de compter parmi mes ami-e-s quelques personnes qui ont eu ce courage de traverser des continents pour venir vivre dans leur nouvelle terre d’accueil. Il m’était donc important de souligner le travail de ces personnes migrantes qui ont choisi le Québec comme nouvelle maison. J’avais envie qu’on prenne le temps d’écouter leurs histoires. Grâce à eux, j’espère que tout comme moi, vous allez voyager et être fasciné par leur choix de vie. Laissez-vous bercer par leurs histoires, leurs courages et leurs mots. Les lectures ou suggestions des fileuses : J’ai l’intention de lire Bonheur à la queue glissante d’Abla Farhoud. C’est à la suite de ma lecture de Toutes celles que j’étais que j’ai eu un énorme coup de cœur pour l’univers littéraire de cette femme. Ce que Martine lira : Aki Shimazaki, cette auteure d’origine japonaise qui vit à Montréal depuis des années m’attire depuis un bon moment. On la dit aussi discrète que Réjean Ducharme et que son écriture …

Les blessures d’un fantôme racontées par Ying Chen

Ying Cheng a déjà fait paraître plus d’une dizaine d’ouvrages, mais au moment de lire Blessures, son dernier roman, je n’avais lu aucun de ceux-ci. Maintenant que j’ai fait connaissance avec l’œuvre de Ying Chen, j’ai l’intention de lire davantage de ses romans, car j’ai trouvé ma lecture agréable, et son style et son approche uniques. Blessures aborde la vie d’un médecin né en Occident qui se rend soigner des blessés dans une guerre révolutionnaire à l’autre bout du monde. L’auteure nous raconte les errements du fantôme de celui-ci plusieurs années après sa mort alors qu’il retourne sur les lieux où, dans des conditions rudimentaires, il soignait des blessés sur le front. Bien que son nom ne soit jamais mentionné, la vie de l’homme dont il est question ressemble à celle de Norman Bethune. Pour ceux qui ne connaissent pas Norman Bethune, il s’agit d’un chirurgien canadien qui, en 1938, se rend en Chine alors que la guerre sino-japonaise est en cours. Dans une région rurale reculée de ce pays, il forme des soignants, opère des blessés et …

Correspondance chinoise à trois

Il existe des peines et des joies à vivre en colocation. Celle que je vis présentement avec quatre formidables humains amène un plus grand lot de joies que de peines. Parmi ces joies vient celle de partager nos piles de livres qui vivent un peu partout dans la grande maison. Ce matin, au lendemain d’une épluchette de maïs, avec le temps qui était à la pluie, je me sentais l’envie d’errer en traînant les pieds sur le tapis du salon et de parcourir les titres de tous ces livres qui font un peu partie de ces gens avec qui j’habite. Tous les livres que nous avons lus ou que nous désirons lire, même, laissent leurs traces en nous et nous construisent un peu. Entrer dans la bibliothèque d’un autre, c’est un peu ouvrir la porte de son âme, à plus ou moins petite échelle et selon les gens et les genres littéraires. Les livres sont là, offerts, prêts à être empruntés, à être lus, à être partagés. Depuis que les heures diminuent à la galerie, …

L’intersectionnalité, qu’est-ce que ça mange en hiver?

Un débat a récemment secoué le petit milieu féministe au Québec : le mot « féministe » est-il trop connoté? Est-il dépassé? Vaudrait-il mieux se dire « égalitaire » ou encore « humaniste »? Pourquoi ne pas aborder le féminisme selon le concept de l’intersectionnalité? Ce mot n’étant pas encore accepté dans les dictionnaires, je vous offre la définition qu’en fait Wikipédia : « L’intersectionnalité étudie les formes de domination et de discrimination non pas séparément, mais dans les liens qui se nouent entre elles, en partant du principe que le racisme, le sexisme, l’homophobie ou encore les rapports de domination entre catégories sociales ne peuvent pas être entièrement expliqués s’ils sont étudiés séparément les uns des autres. L’intersectionnalité entreprend donc d’étudier les intersections entre ces différents phénomènes. » Pourquoi séparer le féminisme du racisme, de l’homophobie, de la xénophobie, des luttes de classe? Pourquoi ne pas voir dans le féminisme un outil au changement social global? Heureusement, la littérature a encore la bonne réponse. Les auteures canado-asiatiques Kim Thúy et Ying Chen mélangent savamment, subtilement, intelligemment, les thèmes de la condition des femmes, de l’immigration, de la …

S’aimer de façon démodée

Aujourd’hui, ça fait trois ans et demi que je suis en couple avec le garçon le plus imparfaitement parfait à mes yeux. Ne vous inquiétez pas, cet article ne sera pas un hymne quétaine à ma vie amoureuse, simplement une constatation de ce que c’est de s’aimer aujourd’hui, en 2015. Même si certaines de mes amies m’ont souvent dit qu’on avait l’air parfait, mon copain et moi, je sais bien que non. Je ne me prétends pas une experte des relations de couple, encore moins une amoureuse aveuglée par la réalité de la vie. Ce que je sais, par contre, c’est que j’ai fait le choix de l’aimer, pas inconditionnellement, mais dans toutes nos imperfections. Je dis pas inconditionnellement, car le jour où on ne s’apportera mutuellement plus rien, ça ne vaudra pas la peine de se forcer à s’aimer. Mais j’accepte de jour en jour qu’on est différents et j’essaie de puiser dans cette différence. Je suis plus émotive et lui plus rationnel, je tente donc de trouver un équilibre dans sa rationalité au …