Réflexions littéraires
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Hymne à mes amis imaginaires

On dit souvent qu’il y a une place pour tout dans la vie. L’humain a son lieu de prédilection. L’endroit où son âme s’évapore, où son esprit s’élargit. L’humain a sa boîte. Son espace est souvent conquis, mais il partage. Après tout, il y a une place pour tous.

La mienne doit se trouver entre un bouquin de Laferrière et un vinyle de Tom Waits. On peut sentir une légère odeur de feu dans l’air.

Près de la fenêtre qui laisse s’infiltrer la musique de la pluie et le souffle du vent, il y a Poe et Baudelaire qui discutent vivement de poésie, de mort et de traduction. Dans le bol à fruits, Nothomb fleurit parmi les bananes noircies et les pommes pourries. Une inquiétante étrangeté parfume cette salle. Je m’y sens comme chez moi.

Il y a le chat roux qui pose délicatement sa gueule sur la pile de bandes dessinées de La Guerre des Étoiles. Kafka profite du sommeil du félin pour se faufiler à l’aide de ses six petites pattes de cancrelat dans un coin sombre de la pièce.

Parfois, j’aimerais bien m’enfuir par le sentier que l’on peut percevoir par la grande fenêtre. Je vois Whitman et Kerouac se faire la course. La nature déverse toute sa puissance sur leurs corps et j’entends au loin les premières notes d’un piano, celui de Patrick Watson.

Au même moment, Jardin et Golding me harcèlent afin que je quitte avec eux sur leur île déserte. Les Coloriés m’attendent à gauche et Sa Majesté des Mouches à droite. Mais je ne peux quitter, il y a encore trop à découvrir entre les lignes.

La tête dodelinante, Camus maintient mon crayon pendant que Frida peint mon visage. Je me transforme en écrivain. Je reviens à mes racines et observe Harry, Ron et Hermione qui se jettent sous la cape d’invisibilité pour commencer une nouvelle aventure. J’ai un regard de reconnaissance à leur égard. Sans eux, jamais je ne connaîtrais ce monde magique des lettres et des mots.

Je me mets à écrire frénétiquement des vers pour mon amour que me soufflent Miron et Duras à l’unisson. Plus belles phrases, jamais vous n’aurez vues. J’ai à peine le temps de laisser mon cœur vagabonder qu’un théâtre orchestré par Schmitt se déploie sous mes yeux. Le petit Oscar s’approche de moi et je vois la vie en rose.

Au milieu de tout cela, il y a moi. Éparpillée parmi tout ce chaos de culture, parmi toutes ces miettes d’art qui font du bien.

Bientôt, je ne sais plus si j’écris ou si l’histoire se déroule véritablement. Elle se trouve peut-être là, la fin de Si par une nuit d’hiver un voyageur.

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