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La divine Nothomb

Je n’ai pas été surprise et vous non plus, j’en suis certaine. La tradition nothombienne n’allait pas faire exception à la règle; pour une énième fois, l’autrice belge allait être de la rentrée littéraire. Pour l’année 2019, Amélie Nothomb nous offre Soif, l’enfant qu’elle a choisi de ne pas cacher dans un tiroir. Car vous savez que l’écrivaine écrit en moyenne trois romans en 365 jours et qu’elle sélectionne celui qu’elle considère le plus présentable alors qu’elle dissimule à jamais les avortons rejetés. Radicale, la Nothomb? C’est peu dire puisqu’elle a même pris la peine de mentionner dans son testament que ces manuscrits bannis ne doivent jamais être publiés posthume. Résumé Les quatrièmes de couverture de Nothomb ne sont jamais bien loquaces. On n’y trouve souvent qu’une seule phrase pour décrire ce qui nous attend entre les habituelles 150 pages du livre. Cette fois-ci: «Pour éprouver la soif il faut être vivant.» L’anticipation peut commencer, car cette courte affirmation ne nous en dévoile pas tellement sur le contenu du roman. Bref, personne ne nous avait …

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Frappe-toi le coeur, le coup de génie d’Amélie Nothomb

Les mots d’Amélie Nothomb ont parsemé mon parcours scolaire depuis le secondaire. Parmi ses dizaines de titres parus depuis plus de 25 ans, Mercure (1998) est le premier Nothomb qui m’avait vraiment accrochée. En sortant de ma transe, 200 pages plus tard, je sentais bel et bien que j’avais appris quelque chose de cette histoire. Son approche de la narration proche du conte et ses réflexions générales m’ont beaucoup rejointe. Mes états d’âme en lisant Mercure sont encore très précis, même si cela fait des années de ça. Peut-être est-ce à cause du format court ou des personnages très proches de ceux des contes pour enfants. Ça rassure, on veut savoir la fin même s’il faudrait dormir au lieu de continuer à lire. C’est l’effet Nothomb. Je n’ai pas cherché à lire d’autres romans de cet autrice jusqu’à ce que je fasse un trajet de cinq heures en avion avec une amie. On revenait à Montréal et les heures s’annonçaient longues, car j’avais lu tous les livres que j’avais apportés et dont j’avais envie à …

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La fin de mon parcours à la maîtrise

C’est la fin. Il y a maintenant deux ans, presque jour pour jour, je vous faisais part de ma décision de commencer mes études aux cycles supérieurs en études littéraires. Rappelez-vous, je venais de trouver mon directeur de maîtrise, je lisais toute l’oeuvre de Nothomb et je voguais tranquillement sur les eaux tumultueuses de l’esthétique de la laideur. Cela ne vous dit rien? Je vous réfère au texte Un long voyage de solitude : mon parcours à la maîtrise pour vous mettre à jour. En fait, ce que vous êtes en train de lire est la suite. Qu’est-ce qu’il y a en eu du chemin de fait depuis le 7 mars 2016! C’est la fin. Vraiment. Ma date de dépôt est le 4 mai. La vie est bien faite. Le 4 mai, c’est le May the 4th be with you, la journée mondiale de Star Wars. En ce jour de mai, je serai adoubée grande Jedi de la galaxie. Mon entraînement de Padawan sera enfin complété. Un crayon pour sabre laser et la force mentale …

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Pourquoi revenir à Amélie Nothomb

Lorsque j’étais au secondaire, je trouvais qu’on ne lisait jamais assez de livres en classe. Jamais assez pour satisfaire ma curiosité, mon besoin de savoir. Je voulais faire comme Hermione, être la fille qu’on voyait toujours un livre à la main, et donc j’étais souvent rendue à la bibliothèque. Je dois beaucoup à l’extraordinaire bibliothécaire de mon école secondaire, Pierrette, qui a su me proposer une grande variété de romans, allant dans toutes les directions. Parmi toutes ses propositions, je me suis un jour retrouvée avec un Amélie Nothomb entre les mains, Stupeur et tremblements pour être précise. J’ai dévoré le livre, absolument fascinée par la narration de Nothomb. Je n’avais pas les mots à l’époque pour expliquer le plaisir ressenti en cherchant à départager la réalité de la fantaisie, mais j’ai tout de suite adoré. Je me suis alors attaquée, lentement mais sûrement, à lire l’entièreté de l’œuvre d’Amélie Nothomb. Au début, j’étais particulièrement attirée par les romans d’autofiction, curieuse de découvrir la vie de cette fille de diplomate, mais plus encore de l’interprétation qu’elle allait …

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La figure du double : entre le bien et le mal

La thématique du double habite la littérature depuis des lustres. Elle obsède autant qu’elle fascine tous ceux qui y sont confrontés. D’une part, elle hante l’auteur qui chavire constamment entre deux positions : celle de son lui propre en tant qu’écrivain et celle de celui à qui il donne vie à travers ses écrits, à savoir le sujet de l’énonciation. D’autre part, cette thématique amène le lecteur à se questionner, vacillant dans une oscillation constante entre l’un et l’autre. Force est d’admettre que cette incertitude, cette ambiguïté qui s’apparente à de la curiosité malsaine, nous titille tous tôt ou tard, et ce, souvent sans qu’on s’y attende. Elle nous guette dans un coin sombre et puis, hop! elle se met à nous tirailler jusqu’à épuisement. Il en est ainsi lorsque l’on commence à l’analyser dans toute sa splendeur. Outre la littérature, le cinéma a aussi largement exploré ce thème. Nous n’avons qu’à penser à des films tels que Fight Club, Black Swan ou Enemy qui mettent en scène les drames de personnages se retrouvant aux …

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Entre chapeau et champagne

Je partage mon quotidien avec l’œuvre de cette femme depuis plus d’un an et je dois vous avouer que je me considère depuis une experte en la matière. Lorsque nous sommes plongés aussi profondément dans le travail d’un écrivain ou d’une écrivaine, il nous arrive de penser que nous connaissons de fond en comble la personne qui se cache derrière les lignes et ce, dans tous ses recoins les plus sombres et les plus secrets. Or, la rencontre des corps suffit souvent à nous prouver le contraire. Il y avait déjà sept ans que la prolifique auteure belge, Amélie Nothomb, n’était pas venue nous rendre visite au Québec. Étant invitée d’honneur au Salon du livre de Québec, cette dernière n’avait d’autre choix que de faire un passage obligatoire par Montréal. Le jeudi 6 avril, j’ai donc eu la chance de faire la file au Renaud-Bray de la rue Saint-Denis pour faire signer son petit dernier, Riquet à la houppe, et par le fait même, de rencontrer ma majestueuse sorcière bien-aimée. Arrivés bien en avance, nous …

Champagne, volubilité et authenticité : rencontre littéraire avec Amélie Nothomb

J’ai eu la très grande chance, grâce à mon poste de stagiaire à l’Office franco-québécois pour la jeunesse, d’assister à une rencontre littéraire avec Amélie Nothomb animée par Antoine Boussin à l’Alliance française de Paris le 15 novembre dernier. Je connaissais évidemment Amélie Nothomb et avais lu quelques-uns de ses plus grands romans, mais je n’étais pas une fan. Avant la fin de l’heure d’entrevue, je le suis devenue. Le phénomène Amélie Nothomb en est un d’ampleur : ses livres se vendent comme des petits pains chauds aux éditions Albin Michel depuis presque 25 ans. Le succès est renouvelé chaque année depuis 1992, car tous les ans, Nothomb publie un roman qui se hisse au sommet des ventes. Son public est fidèle et s’élargit constamment, car ses livres sont accessibles pour tous les types de lectorat. « Je suis passée de légume belge à écrivaine grande consommatrice de champagne en trois mois. Je me suis dit que ce serait les trois plus beaux mois de ma vie et qu’il fallait que j’en profite avant que le rideau …

Portrait d’un être fictif: Le cas de Prétextat Tach

Il m’est arrivé de tomber amoureuse de pervers fictifs. Bien entendu, il s’agissait d’amour né dans la haine. Or, l’amour et, surtout, la fascination étaient au rendez-vous. D’ailleurs, je vous ai déjà avoué mon penchant pour les méchants (juste ici), mais avec Prétextat Tach, c’est une autre paire de manches. Il n’y a pas de pitié, de victimisation ou de remord. Il n’y a que perversité, vulgarité, et ce, parmi une intelligence inouïe, une répartie grandiose et une désinvolture admirable. Apparemment, j’aime aussi la complexité et la dualité qui habitent certains des êtres que nous sommes. Pour ceux qui n’auraient jamais eu la chance de faire la connaissance de Prétextat Tach (honte à vous!), il s’agit de l’un des deux protagonistes principaux du tout premier roman d’Amélie Nothomb, Hygiène de l’assassin. Dès mon premier regard sur la chose, celle-ci m’a complètement séduite: «Quatre mentons, des yeux de cochon, un nez comme une patate, pas plus de poil sur le crâne que sur les joues, la nuque plissée de bourrelets, les joues qui pendent – et, par égard …

Un long voyage de solitude : mon parcours à la maîtrise

J’ai décidé de m’embarquer dans cette aventure sur un coup de tête. J’en étais à la dernière session du baccalauréat. Je ne savais pas trop si j’étais prête à me plonger dans l’enseignement à temps plein, d’autant plus que le milieu me dégoûtait à ce moment. La période de ma vie se passant au Cégep avait toujours été la plus réjouissante en ce qui a trait à l’intérêt scolaire et pédagogique. Depuis cette époque, je me voyais très bien enseigner dans l’enceinte de mon bon vieil établissement joliettain. Sur les recommandations flatteuses d’un professeur de littérature de l’université, j’ai donc décidé de faire une demande d’admission à la maîtrise en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal. Il est tout de même important de préciser que mon parcours n’est pas celui par lequel passent tous les étudiants s’inscrivant à la maîtrise en littérature. Je n’avais pas fait mon baccalauréat en études littéraires, mais bien en enseignement du français au secondaire. Par conséquent, je ne connaissais que quelques professeurs du département de littérature, dont ce …

Cinq livres à faire lire au secondaire

Comme plusieurs d’entre vous le savez déjà, je suis tout nouvellement diplômée en enseignement du français au secondaire. Bien que je n’aie toujours pas ce fameux brevet entre les mains (la bureaucratie l’oblige), j’ai maintenant, et depuis un certain temps, avouons-le, acquis toutes les compétences pour enseigner le français à des adolescents. Je ne vous apprends rien en évoquant le réel défi que représente transmettre le goût de la lecture à des jeunes en pleine crise de la puberté. D’ailleurs, à l’heure actuelle, la technologie ne joue pas vraiment en notre faveur. Tout se joue dans l’immédiat et plusieurs savent que la littérature est une affaire de lenteur. La patience a bien des vertus et lorsqu’il s’agit de promouvoir l’amour des lettres, je pourrais attendre toute une vie. Encore ne faut-il pas passer outre la passion de l’enseignant lui-même dans ce genre de contexte. Vous pouvez bien présenter le roman de l’heure à vos élèves, si vous ne vous y retrouvez pas vous-même, l’enthousiasme ne gagnera pas la foule. Je dois vous avouer que je …