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Chauffer le dehors: La réponse au dedans

« […] Le dehors est la seule réponse que j’ai trouvé au dedans. » Dire autrement les ruptures amoureuses. Voici le défi qu’a relevé Marie-Andrée Gill, autrice qui m’était inconnue jusqu’à présent. Icône de la poésie autochtone québécoise, elle a publié deux ouvrages avant de pondre celui-ci, sur l’impossibilité de l’amour. J’avais seulement entendu parler de Chauffer le dehors par le biais du Fil rouge, et le titre m’a tout de suite interpellée. Je me demandais bien ce que l’autrice voulait dire par « chauffer l’extérieur », parce qu’il n’y a rien de plus absurde que ça. Je voyais juste l’image de ma mère pensant à sa facture d’Hydro, qui me surprenait à ouvrir grand les fenêtres en plein mois de février pour « aérer un peu l’air » du salon qui sentait le calorifère. J’ai dévoré ce recueil en deux secondes, assise sur mon balcon, pendant que le soleil s’écrasait sur mes jeans noirs. Marie-Andrée Gill a fait resurgir des peines que je ne pensais plus voir. À chaque texte, je m’arrêtais pour laisser passer dans ma tête le film de …

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À la conquête de l’Ouest!

Je n’ai jamais eu d’intérêt particulier pour les cow-boys – en dehors de l’idée fantasmatique d’avoir un cheval! – et la connaissance que j’ai du genre western se limite aux films de Lucky Luke et les Dalton écoutés à Ciné-Cadeau lorsque j’étais petite. Mais malgré mon lamentable manque de savoir en la matière, je dois dire que j’ai lu Les frères Sisters, de Patrick deWitt, plus vite que mon ombre! Dans les règles de l’art Ce roman satisfait à toutes les attentes que l’on peut avoir envers un western. On y trouve tous les clichés du genre: des duels de saloon aux grandes chevauchées vers le couchant, en passant par la ruée vers l’or et les Indiens. Le long périple d’Eli et de Charlie Sisters, tueurs à gage de renom, à travers les plaines et les montagnes de l’Ouest américain est agrémenté d’effusions de sang bien dosées et de rebondissements aux limites de l’absurdité, mais leur aventure est avant tout une forme de thérapie familiale peu orthodoxe! Ce qui fait le charme de ce roman, …

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À la verticale de soi, de Stéphanie Bodet

Déjà le titre, rien que ça. Comme un appel à se hisser sur des hauteurs qui nous dépassent. Et puis la couverture, vertigineuse ascension sur une paroi exempte de toute aspérité hormis cette faille, mince et étroite. Enfin la préface — bien sûr! — de Sylvain Tesson. TOUT dans ce livre m’appelait, sans compter ces incroyables similitudes avec l’autrice: la littérature, la région grenobloise, la montagne, l’escalade, la quarantaine: l’âge où l’on prend rendez-vous avec soi-même… Plus qu’un récit d’aventure Je suis comme ça, j’aime les récits qui me font voyager, m’emmènent hors de ma douce zone de confort. Lors de mon dernier voyage en France, qui fut un retour aux sources pour moi, je suis allée avec bonheur errer dans une de mes librairies préférées à Grenoble. Je ne saurais décrire le sentiment qui m’habite quand je rentre dans la section dédiée aux « Grands » de la région : alpinistes, grimpeurs, explorateurs, skieurs hors pair… C’est comme un second voyage! Je retrouve alors tout ce qui me fait vibrer, et principalement la montagne. Le récit …

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Sylvia Plath et sa recherche de la reconnaissance

J’ai une relation ambiguë avec la grande autrice et poétesse américaine qu’est Sylvia Plath. Je connais son oeuvre depuis le début de mon adolescence, mais cela m’a pris du temps à m’y mettre. L’aura, l’engouement autour de ses livres étaient trop sinistres et glauques pour moi. À l’aube de mes 19 ans, j’ai lu The Bell Jar, son premier roman publié tout juste avant sa mort. Mon ressenti après cette lecture est encore présent en moi, des années plus tard. Cette lecture m’a marquée par l’histoire très teintée de vérités biographiques, sur cette autrice qui s’est suicidée à 30 ans, la tête dans un four. L’ombre du suicide et de la dépression était entre chaque phrase, et malgré cette lecture très prenante, je me suis surprise à ressentir tout ce que Plath avait vécu. J’ai remis le livre à la bibliothèque et j’ai essayé d’oublier, jusqu’à ce que je tombe sur ses journaux. J’étais réticente au départ, mais l’idée de lire les journaux de Sylvia Plath était une tentative de comprendre le pourquoi du comment. Je m’y …

Mary-Lee Picknell théâtre

Vivre la littérature — Entrevue avec Mary-Lee Picknell

Dernièrement, j’ai lu Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare, qui a toujours été l’une de mes pièces préférées. J’adore sa féérie onirique, qui donne inévitablement lieu à des costumes et des décors magiques, et bien sûr le personnage de Puck, archétype même du trickster jungien. Que serait le théâtre sans un peu de comique de situation? J’ai été agréablement surprise par mon expérience de lecture, car si j’aime beaucoup assister à une pièce, je dois avouer que, pour moi, lire le théâtre s’est souvent révélé une expérience insatisfaisante. L’absence de chair autour de l’os m’empêche généralement de savourer pleinement les dialogues, même les plus juteux! Après tout, le théâtre n’est pas conçu pour être lu, mais pour être mis en scène, interprété, regardé et écouté. Ce n’est pas une littérature qui se lit, mais qui se vit! Dernièrement, j’ai eu la chance de discuter avec quelqu’un dont le travail consiste justement à donner vie aux mots — et même à vivre les mots! Mary-Lee Picknell a généreusement accepté de me rencontrer dans un sympathique café du quartier …

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« Ça commence par moi » : un manifeste optimiste pour changer le monde

Le Français trentenaire Julien Vidal a étudié en droit et en politique internationale avant de s’engager quatre ans dans la voie du travail humanitaire. Rien de mieux que quelques chocs culturels pour faire une bonne mise au point de nos valeurs, de notre vie… et de notre empreinte écologique. En étant confronté pendant des années aux situations de vie précaires d’autres pays, le jeune homme s’est vu remettre en question sa manière de consommer, de vivre et de voir le monde. 365 jours de défis C’est en se réinstallant en France que Vidal a vu l’opportunité de changer son mode de vie. Repartant presque à zéro, il lui semblait plus facile d’adopter un style de vie écoresponsable en modifiant petit à petit ses mœurs. C’est comme cela qu’est né le site web Ça commence par moi : pendant 365 jours, Julien allait adopter quotidiennement une nouvelle habitude, qu’il allait partager avec son lectorat afin de les inciter à en faire de même. Ce que l’auteur voulait démontrer, d’abord avec son site et ensuite avec son …

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Un lien familial : une plongée au coeur de l’amour du 21e siècle

Il y a longtemps que les mots de Nadine Bismuth avaient franchi les portes des librairies. Après son dernier roman, Scrapbook, publié en 2014 qui nous faisait découvrir le milieu de l’édition et de la littérature, voilà que l’autrice replonge dans un nouvel univers complètement différent, celui du design intérieur. L’amour des temps modernes, sur fond d’îlot et de dosserets de cuisine. Bienvenue dans Un lien familial. Magalie est une designer de cuisine de 40 ans. Magalie sait que son conjoint la trompe avec une autre, mais elle prétend qu’elle n’en sait rien. Mieux, elle décide de le tromper en retour. Mais voilà que les choses évoluent et se gâtent.  L’homme avec qui elle choisit de tromper son mari est associé de sa firme, et conjoint de sa partenaire d’affaires. Elle risque gros à poursuivre les choses. Il y a également Guillaume, dont Magalie fait la rencontre au fil de l’intrigue. Policier et fils du nouvel amoureux de sa mère, celui-ci développe rapidement un désir ardent pour la designer et décide d’investir dans la rénovation de …

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Les fins heureuses, à découvrir !

Dans le cadre de la première séance du club de lecture de la Rive-Sud, édition automne 2018, notre choix de livre s’est arrêté sur Les fins heureuses, de Simon Brousseau. Cet auteur québécois en est à sa deuxième publication. Après Synapses, il nous revient cette fois-ci avec un recueil de nouvelles. Un univers bien unique Plusieurs thèmes sont abordés dans Les fins heureuses. Il n’y a pas nécessairement de liens à faire entre les différentes nouvelles. Il y en a pour tous les goûts! Que ce soit des jeunes jouant à Donjon et dragons, rappelant l’ambiance de l’émission Stranger Things diffusée sur Netflix, ou encore un couple étrange souhaitant faire l’acquisition d’une maison centenaire hors de prix, les personnages sont variés et ont tous un petit quelque chose d’extraordinaire. Le regard sur la vie y est tranchant et parfois sombre, voire carrément déprimant, mais on y perçoit toujours une petite lueur d’espoir, souvent sous forme d’humour noir. Personnellement, il s’agissait de ma première expérience avec un recueil de nouvelles et je répéterai sans doute l’expérience. Ce format est agréable, car …

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Soirée littéraire en compagnie du collectif Les Intimistes

Pour la rentrée et le début de l’automne, le collectif Les Intimistes – composé uniquement de comédiennes – a convié Le fil rouge à leur onzième prestation de lecture publique au café littéraire Chez l’Éditeur, à Montréal. Ce onzième chapitre explorait les histoires d’été en long et en large, en passant du premier amour de vacances aux voyages mémorables en Europe. Chacune des sept intimistes ont partagé sur scène un récit d’autofiction, touchant de près ou de loin à la saison estivale, dans une ambiance chaleureuse et détendue. Je suis allée à cette soirée littéraire sans trop savoir à quoi m’attendre, n’étant jamais allée à une soirée de ce genre, mais j’ai été agréablement surprise. Le sujet des histoires d’été a été abordé de toutes sortes de manières différentes et je n’y ai ressenti aucune redondance. Une a raconté son besoin de «devenir femme» à 18 ans, une autre a parlé de son expérience de psychotrope avec de l’ayahuasca – une boisson hallucinogène d’Amérique du Sud -, une autre, de sa recherche de reconnaissance perpétuelle en ne se donnant pas une seconde …