All posts tagged: maternité

Ce qu’on a lu comme recueils de poésie pendant le mois de juillet #Jelisunlivrequébécoisparmois

Lorsque j’étais au secondaire, j’écrivais beaucoup de poèmes, mais avec le temps j’ai arrêté. Ça me manque parfois, je retrouve mes vieux poèmes et je me trouve bien naïve. Le mois de juillet était parfait pour me rendre un peu nostalgique. J’espère que dans votre lecture vous avez croisé un poème, des mots qui vous ont touché et qui vous ont fait du bien. Nos lectures  Ma première lecture fut Testament de naissance de David Goudreault. Je crois que j’ai bien fait d’aller avec une valeur sûre. Je réalise de plus en plus que l’écriture de David Goudreault, et cela peu importe sa forme, me correspond. Dans ce recueil de poèmes, Goudreault nous parle de l’arrivée de son premier enfant, sa petite fille. Il y a la grossesse, l’accouchement, les premières fois. Il nous partage d’une manière franche ses peurs, ses désirs, son amour. En fait, il semble découvrir pour la première fois le vrai amour. Ce que j’apprécie dans les oeuvres de Goudreault est son écriture imagée. Il n’y va pas par quatre chemins. …

Le fil rouge; Le fil rouge lit; Bibliothérapie; Littérature; Lecture; Livres; Les livres qui font du bien; Les tranchées; Fanny Britt; Nouveau Projet; Maternité; Essai

J’aurais voulu qu’on me parle de maternité multiple, dans Les Tranchées de Fanny Britt

Les tranchées évoquent la guerre, les combats, les bons et les mauvais jours, les victoires et les défaites. Quand j’ai commencé ce livre de Fanny Britt (autrice très appréciée chez Le Fil Rouge!), j’avais très hâte d’apprendre ce qu’elle avait à me dire sur la maternité. Honnêtement, mes attentes étaient très élevées, ce qui explique peut-être pourquoi j’ai fini ma lecture avec un fort sentiment d’insatisfaction. J’avais l’impression d’être devant quelque chose de partiel, comme s’il manquait l’autre côté de la médaille. Je n’ai pas été déçue par la qualité de l’écriture de Fanny Britt ou par les idées qu’elle élabore au travers des histoires, témoignages et discussions. L’angle d’approche qu’elle aborde est généralement bien développé et défendu. Mais voilà, pour moi, le problème résidait justement dans le fait qu’il y a seulement une partie de l’expérience de la maternité, plutôt sombre d’ailleurs, qui était présentée. Elle voulait parler d’ambiguïté dans la maternité, tenter de décloisonner le rôle de mère et de rejeter les étiquettes qui sont parfois contraignantes et angoissantes. C’est une démarche qui …

39 longueurs dans une piscine en Grèce

Elle nage 39 longueurs, une pour chacune des années de sa vie. Elle nage et réfléchit. Fait le point sur son existence. Kat est en Grèce, son pays natal, avec sa fille, adolescente éprise des premiers émois amoureux et érotiques. Kat pense à sa relation avec le père de sa fille, à leur séparation et à l’infidélité. Elle pense à son rapport à sa fille, à la maternité et avec ce que cela a eu comme impact sur son couple. Sur son identité de femme. De l’autre côté de la piscine, il y a sa fille, magnifiquement pure, qui se fait courtiser par un jeune homme et qui a encore en elle toute l’espérance naïve des relations amoureuses. Kat, en nageant, tente de trouver le moment exact/précis où son couple s’est brisé. Elle cherche la parole, le geste, le regard qui est venu changer l’entièreté de leur avenir. Bien convaincue de l’importance de plonger dans ses souvenirs pour trouver la nuance qui vient expliquer ce besoin si grand de venir en Grèce, avec sa fille. De prendre du recul face au quotidien. Marianne Apostolides …

Je n’ai jamais embrassé Laure, ou la beauté dans le danger

J’ai rencontré Kiev Renaud dans le cadre d’un séminaire de création à la maîtrise, séminaire au cours duquel nous devions rédiger de courts textes de fiction qui étaient par la suite lus et commentés par les autres étudiants. J’ai immédiatement été charmée par sa plume singulière, sa manière de créer des images fortes grâce à de petits détails et sa façon de traduire en mots la beauté, les relations humaines, le quotidien, l’imaginaire. C’est pourquoi, quand j’ai appris que le roman par nouvelles Je n’ai jamais embrassé Laure allait paraître chez Leméac, j’ai su qu’il s’agirait pour moi d’une lecture printanière incontournable! « Laure est belle, Florence ne l’est pas. Pourtant, elles vivent et s’aiment comme des âmes sœurs, peut-être un peu plus. Leur désir et leur affection ne s’atténuent pas avec le mariage de Florence, puis la naissance de Cassandre, qui aura son mot à dire et voudra, elle aussi, tenir un rôle dans cette pièce aux miroirs. » L’histoire, simple, tient en ces quelques phrases; pourtant, les sujets et thématiques abordés, eux, recèlent une grande …

« Lazare mon amour » : petite incursion dans l’œuvre de Sylvia Plath

Héliotrope a décidé cet hiver de publier une courte plaquette écrite par Gwenaëlle Aubry, Lazare mon amour avec Sylvia Plath. C’est dans ces 75 pages qu’on découvre ou redécouvre une figure marquante de la littérature américaine et féministe, une icône fragile : Sylvia Plath. Il s’agit réellement d’un hommage qu’offre Aubry à Plath dans ce texte. On sent la fascination et la passion qui gagne l’auteure lorsqu’elle parle de Plath, cette femme qu’elle tente de comprendre encore et encore : Un jour on me demande d’écrire sur une autre, poète ou romancière, qu’importe, vivante ou morte (plutôt). Et tout de suite ce nom s’impose : Sylvia Plath. Je relis ses textes hypertendus, électrifiés, je regarde ses photos-caméléons. Je fais défiler ses masques, je bats les cartes de son tarot : le rameau de peur et le Roi des abeilles, l’amante éblouie et la mère-épouse prisonnière de l’Amérique des années cinquante, les vierges folles, le vieux démon mélancolique, l’Oiseau de panique. À travers cette fragile image, cette icône suicidée, je cherche le point d’ajustement de l’écriture à la vie. Je cherche …

« J’ai trop peur de glisser sur mes larmes, de m’étaler dans la tristesse et de ne plus pouvoir me relever »

Lorsque j’ai partagé sur Instagram une photo de ma lecture, La gaieté de Justine Lévy, plusieurs m’ont dit n’avoir pas aimé. Comme je suis courageuse, j’ai quand même décidé de me lancer dans ma lecture, malgré tout. Et heureusement, parce que j’ai été obnubilée par l’écriture de Justine Lévy. Ce dernier livre écrit par la Française Justine Lévy, qui, je ne le savais pas, est quand même une figure connue en France, s’attarde à sa vision de la maternité et à ce qu’elle veut léguer à ses enfants. Son titre Rien de grave s’intéressait à une rupture avec son amant et surtout à Carla Bruni, celle avec qui son ex l’a trompée. Profondément ancrée dans le réel, l’œuvre de Lévy puise dans ses expériences intimes. La base du bouquin résulte d’une promesse qu’elle se fait : arrêter d’être triste le jour où elle aura des enfants : « C’est quand je suis tombée enceinte que j’ai décidé d’arrêter d’être triste, définitivement, et par tous les moyens. »  Dans ses tourments d’enfance qui reviennent tranquillement faire surface, …

Petits tableaux de vie

Des petits tableaux de vie, c’est ainsi qu’on découvre Anne-Si, par des intrusions dans sa vie à l’âge de 4 ans, de 15 ans et de 32 ans. On y découvre une fille-femme-mère qui se bat à tenter de devenir enfin complète. Toujours dans le désordre, Éloïse Lepage nous emmène dans des brides de souvenir de la vie d’Anne-Si. Élevée par une mère prostituée et une soeur trop parfaite, Anne-Si s’est rapidement liée d’amitié avec Céleste, sa meilleure amie des bons et des mauvais jours. C’est avec elle qu’elle arrivera à combler le vide du quotidien et ce, en consommant de la drogue et en se prostituant. On y voit une mère d’un petit garçon qui essaie tant bien que mal de se sauver de ses démons et de devenir une mère ordinaire. « Toutes ces fois, je me suis dit, Bon ben là, j’arrête de faire la pute. Pour vrai. En fait, j’ai plus souvent choisi d’arrêter que choisi de continuer. » Sa vie porte en elle un désir absolu: quitter la drogue et quitter le monde de …