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Je pars en Inde : voyage à travers le monde et soi-même!

Cet hiver aura été plutôt difficile pour la plupart des gens avec cette météo en montagnes russes et un printemps se laissant désirer. Avec un tel hiver morose, l’envie de voyager se sera fait sentir pour plus d’un. Toutefois, le voyage n’étant pas toujours accessible à tous, il restait les livres sur quoi se rabattre pour s’évader afin d’oublier un tant soit peu notre calvaire enneigé et froid. D’ailleurs, en janvier, le blogue nous avait offert de belles suggestions pour se réchauffer. J’ai décidé, dans un moment de déprime hivernale, de choisir un des titres de cette liste en guise d’automédication. Voici ce qui est ressorti de ma lecture de Je pars en Inde de Véronique Daudelin.

Et vous, avez-vous déjà lu un livre vous ayant permis à la fois de voyager et de réfléchir sur votre propre existence? 

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Splendeurs et mystères au nord du 52e parallèle

J’ai découvert Ariane Gélinas à tout hasard, en tombant sur son roman Transtaïga sur les tablettes d’une librairie. Je venais tout juste de terminer ce livre lorsque j’ai visité la Côte-Nord pour la première fois. Je me rappelle très bien avoir contemplé la route, les forêts et les tourbières avec un regard différent. Comme si les images du livre se superposaient à la réalité. Quelle sensation étrange et libératrice. Et maintenant que je lis Quelques battements d’ailes avant la nuit, je me remémore à quel point j’ai souhaité tout laisser derrière pour m’établir sur la Côte-Nord, à l’instar de Séverine, le personnage principal de l’histoire. On tombe rapidement en amour avec cette façon dont Ariane Gélinas nous fait découvrir l’arrière-pays québécois. Elle possède un don pour concevoir des ambiances à la fois fantastiques et inquiétantes. Elle dépeint la beauté d’un endroit tout en y insérant une touche obscure, créant parfois un certain malaise. Les lieux sont toujours des éléments importants dans ses histoires. Ils peuvent même prendre vie, être habités d’une volonté, comme c’était le cas dans son …

Un livre québécois par mois : Mai : Boréal

En mai, on lit un livre de la maison d’édition Boréal! Les Éditions du Boréal furent créées en 1963, à Trois-Rivières. L’entreprise a vu le jour grâce à Gilles Boulet, prêtre, Pierre Gravel, libraire, Jacques Lacoursière, professeur, Denis Vaugeois, historien, et Mgr Albert Tessier, cinéaste et historien. Elle a été au départ reconnue pour son journal d’histoire du Canada. Le premier livre publié abordera justement des sujets historiques. La maison d’édition prendra beaucoup d’importance dans le cœur des Québécois lors de la Révolution tranquille, pendant laquelle ils souhaitent sonder leur passé. Pourquoi avoir choisi les Éditions du Boréal? Je crois que cette maison d’édition accorde une grande valeur à l’histoire du Québec. Son catalogue offre également une grande variété d’auteurs et d’autrices, aux styles de plus en plus variés. Elle est en constante évolution. Voici quelques suggestions de lecture : Feu le Soleil de Suzanne Jacob Le visage originel de Guillaume Morissette Les marées de Brigitte Vaillancourt Le temps qui m’a manqué de Gabrielle Roy Grand fauchage intérieur de Stéphanie Fillion Et puis, quelle sera …

M’étendre sur l’asphalte

«J’ai la tête qui éclate J’voudrais seulement dormir M’étendre sur l’asphalte Et me laisser mourir» «Le monde est stone», Starmania J’étais déjà charmée par le titre du roman jeunesse de Julie Bosman, qui représente la chanson «Le monde est stone», l’une de mes chansons préférées de la comédie musicale Starmania. Je me suis alors demandé si j’allais me retrouver dans un monde digne de Starmania? Ou encore dans une histoire où on retrouve une comédie musicale, ou qui sonne comme une comédie? N’aimant pas lire la quatrième de couverture avant de commencer ma lecture, je me gardais la surprise. Et j’ai rapidement constaté que l’idée du titre vient de l’époque. Je me suis retrouvée dans le corps d’une jeune femme de 12 ans, et dans un univers où on retrouve une petite odeur de fixatif. M’étendre sur l’asphalte parle des douleurs qu’on vit lors de l’adolescence : des premiers amours, des premières passions, des premières frustrations face à nos parents qu’on voudrait tant changer, des amitiés qu’on crée et qu’on perd, des montagnes russes d’émotions… et dans ce cas-ci, …

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Des contes culottés pour vraiment en finir avec les princesses parfaites, par Marie Demers

Dans le cadre de ma maîtrise en littérature, j’ai lu des réécritures de contes à la pelle. Il y en avait de toutes sortes et vraiment pour tous les goûts. Plusieurs étaient humoristiques, certaines plus dramatiques, quelques-unes avaient un objectif féministe et certaines, pour adultes, étaient même très glauques. J’ai lu beaucoup de très bonnes versions, mais je dois avouer que jamais, jusqu’à maintenant, je n’ai trouvé de réécritures contemporaines de contes pour enfants aussi réussies que celles que vient de publier Marie Demers dans la collection des Contes culottés. Ces contes, tout le monde les connaît, bien sûr. Mais ne vous attendez pas à lire des versions pareilles à celles popularisées par Perrault, Grimm ou Disney. Dans Le Petit Capuchon bleu (et le loup qui voulait s’appeler Jennifer), aucun chaperon rouge ni aucune grand-mère n’est mangé, et aucun chasseur ne vient sauver personne. C’est plutôt l’histoire d’une grand-mère qui jouit de la liberté qu’elle a de vivre comme elle l’entend (et qui fait du motocross!), d’un loup qui a l’impression d’être né dans le …

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Roux clair naturel de Fanie Demeule : performer la rousseur envers et contre tous

Mentir. Raconter un évènement en occultant certains détails. Trafiquer le déroulement d’un souvenir. Qui ne l’a pas déjà fait? Je suis la première coupable. Que ce soit pour ne pas avoir à entrer dans des longues explications concernant des choses personnelles, pour faire plaisir, pour masquer l’inconfort, j’ai menti. Mais j’ai aussi menti pour être mieux vue, pour ne pas être jugée. Dire « oui », alors que non, je n’étais alors pas en couple. Ou répliquer « j’étais malade » à quelqu’un qui me reproche de ne pas être allée à une soirée où j’ai « choqué » à la dernière minute. Est-ce à dire qu’on finit par croire à nos mensonges, à ces petites menteries qui viennent camoufler la réalité, la rendre meilleure ou plus alléchante? Et si ces petits mensonges paraissent inoffensifs, que faire lorsqu’ils prennent des proportions considérables? J’avais hâte de lire le second roman de Fanie Demeule, qui est aussi une collègue et amie. Son livre Roux clair naturel, dont le thème principal est le mensonge, ne m’a pas déçue …

Soifs de Marie-Claire Blais

Soifs de Marie-Claire Blais, quand la récompense est à la hauteur des efforts fournis #LireLesAbsentes

Ça fait vraiment longtemps que je voulais lire Soifs de Marie-Claire Blais. Je connais la place importante qu’occupe cette écrivaine au Québec, et je sais que le cycle Soifs est considéré comme un élément majeur de sa carrière, mais à chaque fois que j’ai commencé à lire Soifs (le premier roman, qui donne aussi son nom au cycle), j’ai abandonné pour une raison ou une autre. Cet hiver, j’ai vu que le cycle entier allait être adapté au printemps au FTA et j’avais le goût moi aussi de #lirelesabsentes, alors je me suis dit que ça me faisait non pas une, mais deux bonnes raisons supplémentaires pour m’y mettre et au moins lire le premier roman du cycle. D’emblée, Soifs est une oeuvre dense, exigeante. Il faut avoir le temps et l’envie de s’y consacrer, car c’est un texte difficile, tant par le fond que par la forme. Sur la forme Je l’ai dit, Soifs est une oeuvre dense. Il n’y a aucun chapitre, vraiment beaucoup de virgules, des répétitions, des fragments de phrases laissées …

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Le vent en parle encore de Michel Jean : un roman qui vient nous toucher droit au coeur.

Dernièrement, je suis tombée sur un roman de l’auteur et journaliste innu, Michel Jean, intitulé Le vent en parle encore. Pour être honnête avec vous, en terminant ma lecture, étant assez chamboulée, cela m’a pris du temps pour me remettre de mes émotions. C’est sans aucun doute un des romans les plus difficiles que j’ai eu à lire. Difficile parce qu’il touche un sujet sensible, d’autant plus qu’il est basé sur des faits véridiques. Mais j’ai envie de vous parler de ce que j’ai ressenti lors de ma lecture. Résumé  Le roman raconte l’histoire de trois jeunes innus, Virgine, Marie et Thomas, envoyés au pensionnat de Fort George, île se situant dans la Baie-James, dans les années 1930. Près de sept décennies plus tard, une jeune avocate tente de les retrouver afin qu’ils puissent obtenir une indemnisation à laquelle ils ont droit. Mais la question se pose : qu’est-il advenu des trois adolescents? « Kill the Indian in the Indian child »  Comme mentionné précédemment, Michel Jean aborde dans Le vent en parle encore une période sombre, soit …

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Ton absence m’appartient : où l’identité se construit face au vide

Rose-Aimée Automne T. Morin a publié dernièrement son premier livre, Ton absence m’appartient, aux Éditions Stanké, et la frénésie de ce nouveau livre s’est emparée des réseaux sociaux. Je fais partie de ces personnes, toujours à l’affût des bookstagram pour faire des découvertes littéraires, particulièrement celles du Québec, et davantage si les livres sont encore chauds de l’imprimerie. Je suis le genre de personne qui se présente trop tôt en librairie le jour d’arrivée du livre alors que celui-ci est encore dans sa boîte de livraison. C’est à ce point que j’aime les nouveautés littéraires, mais mon portefeuille, un peu moins, disons. Le livre Ton absence m’appartient est l’un des livres dont j’attendais impatiemment l’arrivée dans ma bibliothèque. Ce n’est d’ailleurs pas mon premier coup de foudre chez cette maison d’édition. « Un ouvrage coup-de-poing sur l’identité, porté par une écriture d’une grande vulnérabilité. » (Éditions Stanké) Des histoires de grande résilience Ton absence m’appartient raconte plusieurs petites histoires sur la vie et sur le deuil. En effet, l’autrice raconte le deuil à travers six …

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Un roman en 130 épisodes

Le roman Épisodies est arrivé un peu par hasard dans ma pile de livres à lire. En fait, je souhaitais explorer des nouvelles avenues en littérature, et c’est dans la section «microrécits» de La Peuplade que j’ai pu assouvir ce besoin de variété. Je n’avais jamais lu quelque chose qui ressemblait de près ou de loin à cette création de Michaël Lachance. 130 microrécits La toile de fond de ce roman est ce que Michaël Lachance appelle «l’Hôtel du Temps». Il s’agit en quelque sorte d’un non-lieu : jamais abordé de front, jamais réellement décrit en détails, l’Hôtel du Temps habite presque tous les microrécits et est aussi habité par eux: il permet donc de les relier entre eux. C’est en fait une réflexion générale sur la mémoire, sur notre lien avec le temps qui est tout à fait modulable et sur la présence forte des souvenirs et du ressenti dans nos parcours de vie.  «À l’Hotêl du Temps, je ne sors pas de mon crâne, pourtant le crâne peut recueillir l’Obscur, sinon les suies …