All posts tagged: histoire

Steven Price Alto L'homme aux deux ombres Littérature canadienne Roman d'enquête

L’homme qui avait deux ombres

Il est rare que je lise des romans d’enquête. Pourtant, à chacune de mes lectures, j’ai un vrai plaisir à essayer de comprendre les personnages, à découvrir avant eux qui est l’auteur-trice du crime. Or, à mon avis, ce roman n’est pas un réel thriller ou roman de détective, c’est plus une histoire portée sur la construction de personnages et de ce qui l’englobe. Steven Price, l’auteur, s’est concentré à rendre ses personnages vivants. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est un roman psychologique, mais l’intégrité de ses personnages est très importante. Il réussit à rendre l’histoire intrigante et accrocheuse. Son rythme d’écriture est plutôt lent, mais c’est ce qui nous permet d’être encore plus plongés dans l’histoire. En plus d’être attirée par sa magnifique couverture dorée, c’est surtout par l’époque où se déroule l’histoire que j’étais excitée. L’histoire se déroule à la fin du 19ième siècle, dans les années 1885. À travers différents chapitres, nous faisons des retours en arrière, ce qui nous permet de comprendre les liens qui existent entre les personnages. On se …

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Gump & cie, Forrest court toujours

Lorsque j’ai vu l’exemplaire du roman de Winston Groom à la bibliothèque de mon quartier, je pensais qu’il s’agissait d’une nouveauté. Intriguée et déjà charmée par l’univers de Forrest Gump, j’ai décidé de replonger dans les aventures d’un des plus charmants personnages de l’histoire du cinéma et de la littérature, à mon avis. Comme je ne lis pas en anglais et, je l’avoue, m’informe très peu de ce qui est publié dans cette langue, j’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’une nouveauté. Toutefois, j’ai découvert que la suite des aventures de Forrest Gump a été publiée en anglais pour la première fois en 1995, et qu’il a fallu attendre 2017 pour avoir une version traduite dans la langue de Molière, publiée aux éditions Le Cherche Midi. Le premier tome s’intitulait simplement Forrest Gump et fut publié pour la première fois en 1986. Après la réalisation du long métrage du même nom, mettant en vedette Tom Hanks, 1,4 million d’exemplaires du roman furent vendus à travers le monde. Les années 1980 à l’honneur Nous retrouvons donc Forrest Gump dans les …

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«Vous ne m’êtes pas d’un amour tranquille»

«Il faut absolument que tu lises ça». J’étais au salon du livre avec ma cousine, il y a deux ou trois ans, et c’est ce qu’elle m’a dit en me tendant un exemplaire de La renarde et le mal peigné. Habituellement, quand quelqu’un m’aborde avec cette phrase pour me suggérer une lecture, ça pique ma curiosité. J’ai envie de découvrir ce qui justifie l’emploi de l’impératif dans la phrase : s’il faut que je lise ce livre, c’est parce que mon interlocuteur y a découvert quelque chose d’extraordinaire… Et même si ce n’est pas une garantie que j’aimerai la recommandation, ça me touche que quelqu’un que j’aime me partage une lecture avec autant de ferveur ! Toujours est-il que lors de cette fameuse visite au salon du livre, j’achetai le livre que me tendit ma cousine. Quelques années plus tard, je la remercie encore de me l’avoir fait découvrir. Ce récit de correspondances est encore à ce jour une des lectures qui m’ont le plus bouleversées et auxquelles je reviens souvent. La renarde et le mal …

Les récits de correspondances : entre indiscrétion et fascination

Quand j’étais adolescente, ma meilleure amie avait un chalet à la campagne, où nous passions nos étés. La maison avait appartenu à son arrière-grand-père. Je me souviens clairement d’une photo de son aïeul, accrochée au mur du salon : il posait devant le chalet, assis sur sa vieille chaise berçante, avec sa moustache et son chapeau, le regard au loin. Son regard était énigmatique : on n’aurait su dire s’il était triste, confiant ou serein, mais sa photo avait toujours fait partie du décor alors on ne se posait pas trop de questions… Jusqu’au jour où, par une journée pluvieuse, la mère de mon amie sortit une vieille valise du grenier. En l’ouvrant, nous découvrîmes un trésor : de vieilles lettres, des journaux intimes, des morceaux de correspondance… Le tout soigneusement conservé, nous révéla-t-on, par la deuxième femme de son grand-père. Nous venions de percer une partie du mystère qui se cachait derrière le regard de l’homme sur la photo. Une phrase parmi toutes celles que nous avons lues ce jour-là me revient en mémoire  : Je suis …

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La série Portrait : Austen, Chanel, Kahlo et Woolf en miniatures!

Il y a quelque temps, j’ai découvert la série « Portrait », de Zena Alkayat et de l’illustratrice Nina Cosford. Devenus de véritables coups de cœur, voici donc quelques points en rafale sur ces très jolis petits livres! C’est quoi? La série « Portrait » contient de petites biographies de femmes célèbres (de toutes époques confondues) ayant marqué l’histoire à travers l’art. Pour le moment, les portraits disponibles sont ceux des auteures britanniques Jane Austen et Virginia Woolf, de l’artiste Frida Kahlo et de la créatrice de mode Gabrielle Chanel. La particularité de ces biographies? Ces dernières sont contenues dans de tout petits livres illustrés! Pourquoi on aime :  Les biographies sont claires et concises : bien que courtes (contrairement à des biographies de plus grande ampleur), celles-ci offrent justement une belle prémisse à ceux et celles qui aimeraient en savoir davantage sur ces héroïnes. Après tout, c’est une manière intéressante de contourner les fameuses pages Wikipédia! Bref, ces ouvrages rejoignent autant les petits que les grands! Le juste équilibre entre les descriptions de la vie personnelle de ces artistes et de …

Visite libre : À la découverte de la bibliothèque du Parlement

  Cet été, j’ai décidé avec ma meilleure chum d’aller à Ottawa. L’idée m’est venue parce que je n’avais tout simplement jamais visité cette jolie ville qui est pourtant seulement à deux heures de Montréal. Après avoir réservé un Amigo Express qui allait nous permettre de nous rendre dans une autre province en une journée en écoutant du Adèle dans l’tapis, je me suis attelée à faire un beau tableau Pinterest sur la capitale du Canada. C’est à ce moment que j’ai découvert toutes les petites merveilles qui nous attendaient : le Byward Market avec ses pubs irlandais, ses marchands sympathiques et ses restaurants de smoothies et de bagels délicieux, le Musée des beaux-arts du Canada avec la fameuse « Maman » de Louise Bourgeois à son entrée (et ses couloirs infinis de tableaux de peintres impressionnistes) et le canal Rideau, bien sûr. Puisque j’étudie pour être bibliothécaire, je n’ai pas pu m’empêcher de regarder les bibliothèques qu’on pourrait visiter, sachant qu’Ottawa abrite la Bibliothèque nationale du Canada (et sûrement plein d’autres belles places remplies de bouquins). Mon …

Le bruit des vagues

Je l’avoue, je suis éprise des histoires d’amour. Elles me fascinent par leur complexité, mais aussi par leur temporalité. Qu’elles soient destructrices ou émancipatrices, ces histoires occupent la plupart de nos pensées et nous font évoluer en tant qu’êtres humains, à une vitesse incroyable. Ces histoires nous brisent, nous forgent et nous rendent plus fort. Les épopées amoureuses sont omniprésentes dans la littérature. De Musset à Anna Gavalda, elles ont façonné les classiques d’hier et ceux d’aujourd’hui. Si les récits romanesques peuvent sembler, à bien des égards, porteurs de légèreté et d’insouciance, il n’en demeure pas moins que certains personnages trouvent en l’amour une manière de déjouer les préjugés et de dénoncer la société dans laquelle ils évoluent. C’est le cas précis de l’auteur anglais Ian McEwan. Ses œuvres s’articulant autour de l’amour, de la dérision et du mensonge, on est happé par ses romans psychologiques et sa plume unique. D’Amsterdam à Expiation, on lui doit une quinzaine de romans et plus de 15 millions de livres vendus à travers le monde. Parmi les œuvres …

La mémoire du temps, une enquête brillante et hors du commun

Virginie Constantineau, écrivaine à l’existence tranquille, voit sa vie chamboulée lorsque, au terme d’une rencontre avec un vieil ami bouquiniste, elle se retrouve en possession d’un très vieux texte dont l’aura de mystère semble attirer les indésirables… et semer la mort. Intriguée, la romancière s’extirpe de ses Cantons-de-l’Est chéris pour se lancer sur les traces de Nicolas Gustave, un ancien professeur d’histoire du christianisme qui semble lié au passé du fameux manuscrit. Au même moment, à Ottawa, le gouvernement ultra-conservateur qui est en place tente de faire adopter une loi visant à criminaliser l’avortement au Canada… En quoi ces trois trames bien distinctes sont-elles reliées? Voilà ce que Mylène Gilbert-Dumas nous propose de découvrir avec son roman La mémoire du temps, un ambitieux projet que j’ai pris plaisir à dévorer en quelques jours à peine. Ayant plus d’une quinzaine de romans de genres divers à son actif, l’auteure s’est attaquée cette fois-ci à l’écriture d’un thriller politico-religieux. Elle a, à mon sens, relevé le défi avec brio en produisant un suspense enlevant, différent et fort …

La tendreté de l’enfance, du livre à l’écran

Les adaptations cinématographiques d’œuvres littéraires nous rendent tous sceptiques. Le pari est souvent élevé, et si le film ne devient pas rapidement numéro un, on le classe dans la catégorie indéfiniment longue des mauvaises adaptations, car ce qui fait un bon livre ne signifie pas toujours un bon résultat sur nos écrans. Il suffit de penser à The Girl on the Train ou à la populaire série Divergent. Mais parfois, notre scepticisme étant si élevé, les surprises jaillissent de certaines œuvres qu’on croirait impossible d’adapter; que ce soit The Lord of the Rings ou plus récemment le magnifique IT. Pour ma part, je suis une très grande admiratrice de ce procédé. Il y a quelque chose de fascinant de permettre une seconde vie à ces personnages. Ce sont des œuvres qui prennent des risques extrêmes et qui sont dotées d’une telle qualité littéraire qu’on ne peut s’imaginer de les laisser dans notre bibliothèque. Et la plupart du temps, si le film est un échec, l’œuvre, elle, persiste. Et vice versa. Dernièrement, j’ai eu la chance de …

L’amour contre tous

Eva et Ruda sont deux jeunes amoureux. Ils s’aiment passionnément et leurs parents acceptent leur amour malgré leur différence d’âge. Le seul problème est qu’ils sont amoureux à une période de l’histoire où on ne peut célébrer leur amour à sa juste valeur. Cet amour sera cependant leur plus grande force dans les épreuves qu’ils devront vivre. Eva et Ruda n’est pas un roman, mais plutôt un journal à quatre mains. Alors qu’originalement le livre est écrit en deux parties, pour sa première traduction française les éditeurs ont trouvé pertinent de changer de personnes entre chaque chapitre, ce qui me permettait de suivre leur parcours au même rythme. La première traduction française a été faite par une maison d’édition québécoise, car après la guerre Eva et Ruda sont venus habiter et terminer leurs jours à Montréal! Plus qu’une histoire d’amour Eva et Ruda se sont aimés lors de la Seconde Guerre mondiale, en fait juste avant qu’elle éclate. Je ne peux toujours pas l’expliquer, mais je reste captivée par les histoires qui se déroulent lors …