All posts tagged: rentrée littéraire

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La divine Nothomb

Je n’ai pas été surprise et vous non plus, j’en suis certaine. La tradition nothombienne n’allait pas faire exception à la règle; pour une énième fois, l’autrice belge allait être de la rentrée littéraire. Pour l’année 2019, Amélie Nothomb nous offre Soif, l’enfant qu’elle a choisi de ne pas cacher dans un tiroir. Car vous savez que l’écrivaine écrit en moyenne trois romans en 365 jours et qu’elle sélectionne celui qu’elle considère le plus présentable alors qu’elle dissimule à jamais les avortons rejetés. Radicale, la Nothomb? C’est peu dire puisqu’elle a même pris la peine de mentionner dans son testament que ces manuscrits bannis ne doivent jamais être publiés posthume. Résumé Les quatrièmes de couverture de Nothomb ne sont jamais bien loquaces. On n’y trouve souvent qu’une seule phrase pour décrire ce qui nous attend entre les habituelles 150 pages du livre. Cette fois-ci: «Pour éprouver la soif il faut être vivant.» L’anticipation peut commencer, car cette courte affirmation ne nous en dévoile pas tellement sur le contenu du roman. Bref, personne ne nous avait …

Cry, baby, cry

Ces routes qui nous font perdre le nord et qui nous obligent à foncer. Celles qui ne figurent sur aucune carte et aucun itinéraire, celles qui s’inventent dans nos têtes et se matérialisent au fil des kilomètres. Ce sont ces chemins-là qui nous définissent entièrement et qui nous révèlent à notre vraie nature. Bien qu’ils soient le fruit du hasard ou de la malchance, la plupart du temps ce sont ceux qu’on rencontre à la croisée des âges. Ce sont les routes non définies qui finissent par tracer un nouveau sens à notre vie, elles font de nous les propres clandestins de notre histoire. J’admire les auteurs qui s’offrent la chance de recréer un second souffle à une œuvre et qui trouvent le courage de transposer leur propre vie dans celle imaginée par d’autres. Ce fût le cas du bouleversant Ma vie Rouge Kubrick de Simon Roy (comparaison inévitable, mille excuses) paru il y a quelques années. Mélanger réalité, fiction et enjeux sociaux relève du génie et j’éprouve énormément de respect pour quiconque tentant cette expérience …

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Paris et le paradis des livres

Paris et la littérature. Il y a tant de choses à en dire. La Ville Lumière ne laisse indifférent aucun amoureux des livres. D’abord, parce que de nombreux romans dans l’Histoire y font référence, mais surtout parce que c’est un carrefour culturel par excellence. J’ai eu la chance d’y retourner quelques jours à la fin du mois d’août. Je vais à Paris tous les 2-3 ans depuis mon enfance.  C’est toujours de joyeuses retrouvailles pour moi. C’est la ville d’origine de mon père; ma sœur y vit depuis 10 ans et certains de mes cousins y habitent également. Chaque fois, mon séjour est marqué de beaux repas familiaux (bien copieux et arrosés!). Par contre, dans mon cœur, j’y ai surtout rendez-vous avec ma chère littérature. Il y règne une ambiance qui pousse à la création; un je-ne-sais-quoi qui donne envie de se nourrir uniquement d’écriture, d’art et d’eau fraîche (avec un peu de vin aussi). C’est sûrement dû aux terrasses invitantes qui foisonnent partout, à l’architecture somptueuse qui a inspiré tant d’artistes et aux sublimes …

Nos suggestions de livres pour la rentrée littéraire du mois de septembre du défi #jelisunlivrequébécoisparmois

Tout comme pour le #12août « J’achète un livre québécois (ou deux, ou trois…) », la rentrée littéraire de l’automne est toujours un moment que j’attends avec impatience! Je suis chanceuse parce que ma fête est en septembre, c’est donc l’idéal pour me faire une petite liste de cadeaux! C’est aussi un moment où je m’amuse à découvrir de nouveaux-elles auteurs-trices. Voici une petite liste de titres qui me semble intéressants : Le monstre, la suite — Ingrid Falaise (sortie prévue pour le 25 septembre) Dictionnaire critique du sexisme linguistique — Éditeur Somme toute (paru le 28 août) La bête creuse — Christophe Bernard (paru le 21 août) Le jardin invisible — Marianne Ferrer et Valérie Picard (paru le 28 août) Chenous — Véronique Grenier (paru le 28 août) Lui — Patrick Isabelle (paru le 28 août) La chaleur des mammifères — Biz (sortie prévue pour le 18 septembre) La vie rêvée des grille-pain — Heather O’Neill (paru le 14 août) Maxime — Sarah-Maude Beauchesne (paru le 31 août) Borealium tremens — Mathieu Villeneuve (paru le 28 août) …

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Au bonheur de lire… mais comment choisir?

Comment choisit-on sa prochaine lecture? De quelle façon un livre atterrit-il sur votre P.A.L, votre Pile à lire? Où trouver des idées, des recommandations, des coups de cœur?  J’ai questionné les fileuses à ce sujet: comment choisissaient-elles leurs prochaines lectures? La quantité de réponses reçues ne peut que vous choyer, vous saurez maintenant quoi faire pour inspirer vos choix et augmenter vos P.A.L. #lefilrougelit : Si vous êtes sur la plateforme Instagram, vous ne pouvez passer à côté de notre hashtag qui vous montre les lectures de tous les abonnés du blogue. Un choix très diversifié et plus de 2000 publications pour vous éclairer. Goodreads : Ce site web et application vous permet de créer votre propre bibliothèque numérique: ce que vous avez lu, ce que vous voulez lire et ce que vous lisez en ce moment. De nombreuses fileuses l’utilisent et vous pouvez rejoindre le réseau de blogueurs, auteurs, amis, etc. Si vous voulez en savoir plus, Martine découvre Goodreads ici. Les libraires : À chaque mois, le site web des Libraires vous suggère leur sélection de cinq livres, …

Charlotte et la mécanique des gens

Charlotte ne sourit pas, Charlotte n’aime pas lire, ni donner son opinion sur la politique, Charlotte joue au charme dans les cafés.Par-dessus tout, Charlotte ne s’aime pas beaucoup. Elle n’est pas comme Mireille, sa coloc, sa meilleure amie. Celle à qui elle ressemble si peu. Le narrateur, bien présent, bien ancré, suit Charlotte; il a un petit faible pour elle, prend pour elle, la place au centre du roman. C’est grâce à lui qu’un huis clos et qu’une histoire d’amitié aussi fusionnelle qu’explosive prend tout son sens et sa forme. Le récit  suit  Charlotte dans sa relation avec Mireille, alors que celle-ci commence à fréquenter Alain, ténébreux anarchiste qui tente de terminer un doctorat en philosophie. Simple mise en scène qui, grâce à l’implication du narrateur omniscient, devient une véritable incursion dans la mécanique humaine des personnages. En permettant au narrateur de jouer avec l’histoire de la sorte, on se trouve face à un roman qui dépeint des personnages qui sont trop analysés pour être aimables, mais qui restent pourtant si humains. J’ai eu l’impression, malheureusement peut-être, de …

À l’abri des hommes et des choses; une histoire de loups, de rivière, de poèmes.

Quand j’ai su que Stéphanie Boulay allait sortir un roman, j’étais plus qu’heureuse à l’idée de retrouver un peu des textes des Soeurs Boulay dans un livre. C’est sûrement la réaction que plusieurs ont eue. C’est peut-être aussi pourquoi je m’attendais à un savant mélange entre Veillez la braise et Coeur de slush (va savoir sur quoi je me base, je n’ai même pas lu Coeur de Slush) J’étais bien loin de la vérité, mais celle-ci est encore mieux, complexe, surprenante et touchante à la fois. On se retrouve donc dans l’univers bien unique du personnage principal, écrit au je. Elle vit dans les bois avec Titi, sa soeur ou sa mère, elle ne le sait pas trop. On la suit au gré des gelées, des saisons, des états de Titi. C’est une perspective bien différente que nous offre Stéphanie Boulay. On comprend que la jeune fille qui se raconte n’a pas toute sa tête, comme elle le dit. N’empêche qu’elle vit son premier amour, sa première véritable amitié, ses crises d’adolescence et la naissance …

Le parfum de Janis

Tout de ce roman m’a attirée au premier coup d’oeil. Autant le titre qui, dans mon esprit, m’a fait penser à Janis Joplin -qui est en effet la Janis en question- que le quatrième de couverture. La couverture elle-même, fidèle aux  publications  du Cheval d’août, capte aussi les regards. Les années cristalliseront ce tableau de ma mère. Un tableau figé et flou en même temps. Figé, car il comporte la scène de l’enfance, celle qui a laissé l’empreinte. Flou, car avec le temps on dirait que la mémoire en a grugé les rebords, comme si elle avait faim d’oubli. Le parfum de Janis est à la fois un roman du présent et du passé.  Une quête sur le passé pour mieux comprendre le présent, un roman sur le désir de fouiller son histoire pour l’écrire. Ici, le passé c’est la famille, c’est l’implosion de ce modèle familial, c’est la rupture, la dépression, l’image qui se fixe est celle d’une mère trouble, d’un sentiment d’impuissance que ressent tout enfant face à la misère d’un parent. C’est …