Month: février 2017

Kinfolk: la beauté du monde dans toute sa simplicité

Découverts pour la toute première fois il y a quelques années, les magazines trimestriels  Kinfolk  et volumes du même nom (The Kinfolk home et The Kinfolk table: Recipes for Small Gatherings) sont depuis de véritables incontournables dans ma bibliothèque! L’arrivée d’une nouvelle saison rime désormais avec nouveau volume et il me tarde à chaque fois de découvrir et de relire encore et encore les nouvelles thématiques abordées. Véritable plaisir pour les yeux (les photographies sont absolument sublimes!) et l’esprit (le contenu, le ton et « l’atmosphère » générale qui s’y dégagent me rappellent à plusieurs égards le concept du Hygge), ces ouvrages se distinguent par leur originalité, leur esthétisme et leur créativité. Regard sur ce chef de file du slow living, dont la réputation n’est plus à faire: La petite histoire Fondé en 2011 par Nathan Williams (éditeur en chef actuel) et Doug Bischoff, le magazine Kinfolk est un éloge à la lenteur (ou slow living, concept qui met l’accent sur  »le temps pour soi » et la valorisation de ces petits plaisirs que l’on retrouve au sein de notre quotidien) et à un art de vivre …

Le prix de la chose ou comment les femmes ont repris le contrôle sur leur corps

Le prix de la chose, le premier roman de Joseph Elfassi, nous propose une fable féministe qui aborde entre autres les thèmes du sexe et de l’argent, de l’iniquité homme-femme, de la culture du viol et de la notion de consentement sexuel. Louis, obsédé par le sexe, se retrouve frustré et désemparé face aux actions d’un nouveau mouvement révolutionnaire nommé F. qui engage les femmes – copines, maîtresses, épouses ou amantes d’un soir – à demander une rémunération pour chaque relation sexuelle avec un homme afin de reprendre le contrôle sur leur vie et sur leur corps. Nous ne baisons pas pour de l’argent. Nous éliminons la prostitution en rendant le principe universel. C’est dans un contexte de science-fiction que l’auteur dresse le portrait d’une société où les femmes font massivement preuve de solidarité entre elles. Elles se fâchent enfin. Plusieurs femmes se rassemblent pour une cause noble : la leur. Les chercheuses se concentrent maintenant sur les femmes qui étaient jusqu’à ce moment moins prises en considération que les hommes. Le viol est contré par des avancées scientifiques …

ray bradbury - fahreneith 451

Découvrir des classiques : Fahrenheit 451

Fahrenheit 451 fut ma première lecture de 2017. Non, je ne l’avais jamais lu au cégep. Je me rappelle plutôt de The Catcher in the Rye et de Brave New World dans mes cours d’anglais, mais il ne fut jamais question du classique américain de Ray Bradbury. J’en avais entendu parler maintes fois, sans jamais vraiment m’y attarder, ayant toujours un livre plus tentant dans ma p.a.l. J’ai finalement décidé de m’y plonger il y a quelques semaines et j’ai bien apprécié ma lecture. Je comprends que c’est le type de livre qu’on peut faire lire à un groupe de cégépiens et, pourtant, je ne me suis pas sentie prise dans l’un de ces romans que je me forçais parfois à lire lors de cours obligatoire. Je n’ai pas eu la flagrante impression de me retrouver dans un roman de science-fiction comme l’aurait eu quelqu’un l’ayant lu à sa parution en 1953. Sans que notre société ressemble entièrement à celle dépeinte dans le livre, elle lui ressemble certainement plus qu’il y a 70 ans de cela. Je crois …

Féminisme et végétarisme

J’ai d’abord été drôlement interpellée par la couverture un peu rétro de La politique sexuelle de la viande. C’est ensuite son sous-titre qui m’a convaincue de le prendre sur la tablette de la bibliothèque : Une théorie critique féministe végétarienne. Je trouvais cela à la fois tiré par les cheveux et un peu prétentieux, bien que je me considère comme féministe et que le végétarisme occupe une grande place dans ma vie. J’étais très curieuse de savoir comment les deux pensées pouvaient se retrouver dans un ouvrage (très épais d’ailleurs)… Présentation L’essai The Sexual Politics of Meat : A Feminist-Vegetarian Critical Theory a été publié pour la première fois en 1990, aux États-Unis. Ce fut un grand succès immédiatement. Il a été réédité dix ans plus tard, puis un autre dix ans après. Déjà traduit en allemand, en portugais et en coréen, ce n’est que cette année (2016) qu’une version française a vu le jour. L’auteure Carol J. Adams fait le rapprochement entre les revendications des mouvements féministes et des regroupements végétariens. Mais plus encore, …

Les Moomins : un coup de foudre finlandais

Une des émissions pour enfants à avoir le plus marqué mon imaginaire fut les Moomins. Quand j’étais petite, je n’étais pas tellement une enfant qui aimait être vissée devant la télévision : je préférais de loin regarder des livres ou jouer à des jeux de rôles avec mes amis et ma famille. J’avais une imagination plutôt débordante (pour le meilleur et pour le pire) et un sérieux presque adulte dans mes mises en scène. Cette famille d’hippopotames blancs finlandais et leurs amis m’ont séduite par leur singularité, et par le fait que les morales qui résonnaient dans leurs histoires n’infantilisaient jamais le public. Là où la majorité des séries pour enfants misaient sur le grotesque, les Moomins, eux, misaient sur la philosophie.

Le grand cahier d’Agota Kristof

La trilogie des jumeaux, zoom sur Le grand Cahier   « Un roman magnifique sur le déracinement, la séparation, l’identité perdue et les destins brisés dans l’étau totalitaire. » L’Express Agota Kristof, auteure hongroise décédée en 2011, fût romancière, poétesse, écrivaine et dramaturge. Elle écrivit la plupart de ses œuvres en français, sa deuxième langue, qu’elle considérait comme une langue « ennemie ». Le grand cahier fait partie de la Trilogie des jumeaux. Résumé qui peut sembler banal Deux jumeaux, Klauss et Lucas, sont déposés bien contre leur volonté chez leur grand-mère (qui fait passer la mère d’Aurore comme une biche) parce que la guerre qui sévit force leur mère à prendre cette difficile décision. Instinct de survie oblige. Ils tenteront de survivre à cette femme immonde, au froid, à la faim et à cette cruelle réalité dans laquelle ils sont forcés d’évoluer. Ils amorcent cette auto-analyse/éducation de leurs apprentissages, tant monstrueux que fascinants, ils rejettent les valeurs apprises et la morale pour créer leur propre système de fonctionnement. Aucuns lieux communs L’écriture de Kristof est froide, factuelle, cinglante, …

Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une, un livre de croissance personnelle déguisé

Les dernières semaines ont apporté leur lot de hauts et de bas. J’ai décidé de quitter un emploi qui me rendait malheureuse et de prendre du temps pour moi, ce qui n’est presque jamais arrivé auparavant. À l’approche du temps des fêtes et de toute la tornade qu’il apporte, je me sentais étouffée et dépassée par bien des événements. J’ai même arrêté de lire! Dans cette remise en question personnelle et ces périodes de doute, j’ai cherché des ouvrages qui auraient pu m’aider et éclairer ma route. En fouillant dans la bibliothèque virtuelle de la BanQ, je suis tombée sur Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une, de Raphaëlle Giordano, auteure française. Il s’agit d’un roman de 182 pages, publié aux éditions Édito en octobre 2015. Raphaëlle Giordano est écrivaine, coach en créativité et en développement personnel, elle utilise ses expériences de travail pour aider les gens à transformer leur vie et les aider à atteindre le bonheur. Elle travaille sur sa propre méthode, la routinologie, et base la majorité …

Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent : Un projet culotté

Durant les vacances de Noël, je m’étais réservé à lire Les culottées de Pénélope Bagieu. J’attendais ce livre depuis vraiment longtemps et je n’ai fort heureusement pas été déçue. Des portraits de femmes qui ne font que ce qu’elles veulent, ça m’attire beaucoup. Pénélope Bagieu est une bédéiste française que j’adore. J’aime sa personnalité, sa façon de parler de littérature, et pour être tout à fait honnête, elle est une des figures qui m’a donné envie, à mon tour, de faire de la critique littéraire (et de créer Le Fil rouge) de façon accessible et légère. Vous pouvez l’entendre sur le site Madmoizelle où elle fait des chroniques BD. Quant à son art, il est aussi rafraichissant, drôle et engagé. Laurence avait d’ailleurs fait un article au sujet de son oeuvre, juste ici. Avec Les culottées, Bagieu se lance dans une de ses oeuvres les plus engagées et féministes. Elle se donne le défi de nous faire découvrir des femmes exceptionnelles, trop souvent absentes de nos cours d’histoire. Elle nous raconte la vie de 15 femmes qui n’ont …

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31 jours de bibliothérapie : l’intégrale

En décembre, nous vous avions offert, tout au courant du mois, 31 thématiques et une multitude de suggestions littéraires. Puisque 31 jours de bibliothérapie semble avoir été bien populaire, nous avons décidé d’en faire le récapitulatif, dans un simple article, question que vous puissiez vous y retrouver plus facilement. Vous n’avez qu’à cliquer sur le lien de chaque jour pour retrouver l’article et les suggestions littéraires qui y sont rattachés. Pour se plonger dans l’esprit des fêtes Pour revivre l’innocence des enfants Pour se réconforter après une mauvaise journée Pour aider à vivre un deuil, quel qu’il soit Pour faire le point sur notre vie Pour surmonter ses peurs, ou du moins essayer Pour quand vous avez envie de tout abandonner Pour grandir Pour les jours où l’anxiété prend le dessus Pour prendre le temps d’être, tout simplement Pour soigner les coeurs brisés Pour se calmer après une période stressante Pour voyager un peu, sans quitter son lit Pour trouver un sens à sa vie Pour s’accepter, un peu plus Pour se laisser inspirer Pour …

« Il était une fois »… critique enthousiaste de deux contes réinventés pas pour les enfants

Plus que jamais, les contes de fées sont un matériau privilégié dans la création d’oeuvres contemporaines détournées, et je ne peux qu’être surprise de la quantité de romans, de bandes dessinées, de films, qui sont créés à partir de ces récits. Si mon plaisir est de mettre la main sur ces créations de toutes sortes, il est surtout de trouver, à travers la grande masse de publications, des oeuvres réussies, captivantes, bien menées et déconcertantes. C’est ainsi que durant les vacances de Noël, j’ai eu la chance de lire deux de ces livres détournés, et ceux-ci se sont révélés être très réussis. D’abord, peu de réécritures humoristiques de contes m’ont autant plu que la bande dessinée Tout conte fée, pot pourri éclatant qui mélange les différents contes et récits d’un doigté de maître. L’histoire est construite autour des plusieurs personnages, qui habitent le même immeuble où il se passe des évènements étranges, comme des disparitions, des meurtres. Les policiers mènent enquête, mais se retrouvent face à des personnages rocambolesques, comme le Chaperon rouge, Peter Pan, le loup, il y a …