Quand lire nous échappe : billet d’humeur
S’il y a une chose dont je suis certaine dans la vie (à part de la mort et des impôts), c’est que je suis une lectrice. Je cherche le sens et les motifs. Je plisse les yeux pour découvrir les fils entre les histoires, les vécus et les savoirs. Dans les livres, je me promène le cœur à l’air, et je suis prête à tout. Dans les livres, je suis toute-puissante, toute-vivante. Je suis une lectrice. Cette prise de conscience, je l’ai eue à l’âge de treize ans. Dans le sous-sol de la maison familiale, j’ai serré contre mon cœur la version abrégée du Roman de Sophie Trébuchet de Geneviève Dormann – la version du Reader’s Digest, avec sa reliure en cuirette et son écriture dorée – avec une ferveur quasiment religieuse. « Moi, dans la vie, je vais lire. » Treize ans, c’est l’âge des absolus et des espoirs de vocation. Du désir plus ou moins secret d’être choisie, d’avoir une mission dans la vie. L’acte de lire, je l’ai reconnu comme mien. Les livres m’appellent, tassez-vous. …