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L’effet Foenkinos

Cette année, j’ai découvert avec une joie de plus en plus enivrante que je pouvais enfin répondre à la fameuse – et si difficile – question : mais qui est donc mon auteur préféré? Chacun de ses livres me charme un peu plus, me rend encore plus en amour avec son œuvre et avec ses mots. L’écriture de David Foenkinos est d’une douceur et d’une justesse renversantes. Son dernier livre, Vers la beauté, ne fait pas exception. Des destins qui s’entremêlent Comme à leur habitude, les personnages de Foenkinos sont fascinants. Antoine Duris est l’homme prospère typique : un bon emploi, une relation stable qui fait des jaloux et une vie qui n’est pas loin d’être parfaite. Sa vie semble basculer quand Louise, sa copine, le laisse sans crier gare et qu’il décide de tout quitter pour devenir gardien au musée d’Orsay. Sa sœur, qui le connait comme le fond de sa poche, n’y croit pas une seconde et part à sa recherche. Camille est une jeune fille remplie d’ambition et de vie qui, du jour au …

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« Des images aussi minces que du papier » et tirées par les cheveux

Publié en 2004 aux Éditions de l’Effet pourpre, Ataraxie, de l’artiste Karoline Georges, ne ressemble à rien que vous connaissez déjà. Elle nous entraîne dans une histoire totalement fascinante où la quête du sublime et de la perfection est au centre du récit. Les Éditions Alto le rééditent dans une couverture des plus justes ce printemps (en librairie depuis le 13 juin). La couverture ne peut sembler être qu’un simple fer à lisser sous un fond rose, mais il s’agit de la source même du roman qui se déroule dans un salon de coiffure bas de gamme. Le roman raconte l’histoire d’une fille qui rêve d’atteindre le sublime, une pureté idéalisée. Elle met toute son énergie, physique comme intellectuelle, à atteindre cet objectif. Avec son amant parfait, rêvé et idéalisé, elle se retrouve dans un salon de coiffure où celui-ci travaille et c’est là-bas que l’histoire nous entraîne aux antipodes de ce qu’on aurait pu croire au départ. « Jamais il n’était question de nos passés, de notre devenir, du quotidien. Nous avions choisi la …

Et si la beauté rendait heureux ?

J’ai reçu ce magnifique livre aux coins ronds le jour de Noël. Je l’avais demandé quelques semaines avant, donc impossible de me l’offrir et de m’y plonger, et j’avoue que l’attente en valait la peine. Je l’ai lu pratiquement d’un trait cet essai, entre Montréal et Québec, et je me disais que c’était franchement parfait d’être sur la route à contempler le paysage hivernal québécois en lisant ce livre. Et si la beauté rendait heureux, de François Cardinal, éditorialiste en chef à la presse, et Pierre Thibault, architecte reconnu, est un véritable hymne à la beauté qui nous entoure. Le genre de livre qui nous fait tellement bien ressentir les lieux dont on parle qu’on a l’impression d’y être. C’est pas mêlant, je crois que Pierre Thibault risque d’avoir des milliers de gens qui lui écriront suite à la lecture de ce livre et ne manquera pas de projets fascinants, ce qui devait déjà être le cas à mon avis. Mais je crois surtout que ce sont les moines de l’abbaye Val Notre-Dame qui ne …

Un duo des plus merveilleux ; Fanny Britt et Isabelle Arsenault

Il y a de ces lectures qui marquent l’imaginaire et qui restent en nous longtemps, Jane, le renard et moi en fait partie. Il a eu longtemps une place de choix dans ma maison, sur ma cimaise où je prenais souvent le temps de m’immerger dans l’atmosphère si tendre de cette bande dessinée, la lire était tel une médiation pour moi, j’en ressortais ressourcée, chavirée et toujours entièrement comblée. Rares sont les bijoux littéraires qui me font cet effet, des années passées, mais Jane le renard et moi, c’est mon chouchou. (Et celui de bien d’autres gens, bien heureusement, les livres tels que celui-là méritent d’être partagés, lus, et relus.) Alors, vous devinerez que j’avais le coeur serré d’apprendre que le merveilleux duo d’Isabelle Arsenault et Fanny Britt retravaillait ensemble de nouveau. J’étais heureuse, mais inquiète aussi. Et si je restais sur ma faim, et si Jane, le renard et moi, n’était pas égalable ? Des soucis de lectrice un peu intense me direz-vous, mais c’était un réel conflit dans mon coeur. Lorsque j’ai reçu …

Trois princesses : les contes détournés de Guillaume Corbeil

C’est l’histoire d’un auteur qui décide de reprendre des contes, La Belle au bois dormant, Cendrillon et Blanche Neige, pour jouer avec, les tordre et les travestir. Le résultat, regroupé sous le titre de Trois princesses, est saisissant, à « se jeter par terre » devrais-je dire. C’est que ces contes, féministes, politiques et ancrés dans l’imaginaire social contemporain, sont tellement riches qu’on sort de cette lecture à la fois bouleversés et transformés. Ceux qui me connaissent savent que je m’intéresse aux contes, particulièrement aux contes détournés qui envahissent depuis quelques années la production d’albums pour la jeunesse. Princes, princesses, chevaliers et fées marraines sont à nouveau convoqués dans ces contes contemporains, mais en travestissent les formes et les motifs à travers plusieurs processus de « subversion ». Des exemples? Rebelle au bois charmant de Claire Clément, Le Prince Gringalet de Babette Cole (reprise masculine de Cendrillon) ou bien encore Le Petit Capuchon Rouge de Jasmine Dubé. Bref, une caractéristique de ces albums est de proposer des renversements avec beaucoup d’humour et ceux-ci nous charment par leurs référents mis sens dessus dessous! Les …

L’esthétique de la laideur et les feuilles d’automne

Je fais dans le dégoûtant. L’être humain se meurt dans son besoin absolu de décrire le beau. Et c’est dans notre obsession de vouloir le définir que nous en perdons les repères. C’est qu’ils sont personnels ces repères. Je me plais dans le laid. Parce que la laideur est relative. Tout comme la beauté. Qu’est-ce que la vie sans pourriture? Qu’est-ce que le magnifique sans l’horrible? Le culte de l’esthétique du beau est archi-faux. L’espèce humaine apprend autant dans la décrépitude de son prochain que dans l’épanouissement de celui-ci. On naît avec cet amour de l’affreux, de l’étrange et du mystérieux. C’est une envie bien ancrée qui se développe en l’être qui veut bien l’abriter. Comme la fleur, nous l’aidons à croître en l’arrossant de curiosité, d’ouverture et de réalisme. La différence est que nous ne craignons pas de voir la tige se courber l’échine sous le poids de la vie. Nous observons avec autant d’excitation ce rite, par lequel nous passerons tous tôt ou tard, qui s’avère être aussi splendide que la naissance. Lorsque …

Journal d’une femme artiste à Percé – Partie IV-

Assise face à l’île (Bonaventure), les dentelles de la mer frôlent presque mes orteils déjà salis de sable rocailleux. J’ai peine à tenir le crayon, mes mains sont encore ankylosées après la trop longue baignade dans l’eau glacée. L’île comme une baleine pleine et immense. Est endormie. Le vent frais, traversé de courants chauds, se pose sur ma peau. Je frissonne. Les vagues sont puissantes, bruyantes, hautes. Elles me font chanceler, délirer, même. Le spectacle est saisissant, comme l’est chaque fois le premier contact avec l’eau. Depuis le début de l’été, je cherche à dire et à montrer Percé à ma manière. Aujourd’hui, à nouveau dégagée du passé et propulsée dans le présent, je comprends qu’il n’y a rien à dire, rien à montrer. Mais tout à vivre. Tout ce qui passe devant mes yeux, sur ma peau et dans mon cœur est d’une beauté sans mot et sans image. Semblable aux rencontres que j’ai réalisées ici. Des parcelles d’âmes à découvrir et à redécouvrir tous les jours. Qui me permettent de grandir et de me …

Les Barbouillés

Lorsque le printemps se pointe le bout du nez, les femmes s’empressent de ressortir leur bas collants et leurs jupes affriolantes qui hibernaient depuis quelques mois au fond des tiroirs froids. Et malgré que mon père m’ait répété un milliard de fois qu’en avril il ne faut pas se découvrir d’un fil, je fais partie intégrante de celles qui s’impatientent. Dès lors, faire tenue légère implique d’afficher ma deuxième peau, soit mes tatouages. J’affronte donc au quotidien le regard de la majorité sur la différence de l’autre. Moues dégoûtées de la part de vieilles dames et regards en coin des hommes d’un certain âge font partie de mon quotidien dès que la température permet que mes jambes et mes bras vivent pleinement leur liberté. Avec le temps, on se forge une sorte de carapace face à ces comportements totalement humains qui cachent tout de même une poignée de préjugés. Est-ce véritablement cette fille qui enseignera à mes enfants? Sort-elle vraiment de l’université celle-là? L’altérité devrait être davantage abordée dans les centres pour personnes âgées. Pendant que ces …