All posts tagged: Bibliothérapie

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L’éternelle pertinence de Nelly Arcan

2019: Dix ans se sont écoulés depuis le suicide de l’autrice Nelly Arcan, le 24 septembre 2009. Comme bien d’autres, j’ai découvert Nelly Arcan sur le tard, cinq ans après son décès. Pour ma part, c’est son roman posthume Burqa de chair qui m’a initiée à sa prose si puissante. Je suis tout de suite tombée en admiration devant cette autrice dont l’écriture décrivait avec une justesse déconcertante plusieurs réalités vécues par les femmes. Après Putain, Folle et Paradis clef en main, je me suis lancée dans la lecture d’ouvrages portant sur son œuvre et publiés après son décès. En effet, Nelly Arcan a fait couler beaucoup d’encre depuis 2009; les ouvrages analysant ses écrits, son apport à la littérature et sa contribution au féminisme québécois sont multiples. Plusieurs m’ont captivée presque autant que les romans de l’autrice. C’est donc avec grand intérêt que je me suis lancée dans la lecture du roman Mon ennemie Nelly de Karine Rosso, autofiction qui retrace l’impact de Nelly Arcan dans la vie de l’autrice. Une écrivaine omniprésente Karine Rosso y …

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Les clubs de lecture… Partager avant tout!

Comme la plupart des lectrices et des lecteurs, j’aime beaucoup discuter de mes coups de cœur et de mes déceptions littéraires. Au fil des ans, j’ai réussi à m’entourer d’ami.e.s qui partagent ma passion pour les livres et, à la longue, j’en suis venue à cultiver un goût pour les clubs de lecture. Voici un tour d’horizon de ce qui est possible dans ce domaine. Les débuts: le club de lecture amical Avec mon groupe d’ami.e.s, nous avons un club de lecture amical «non officiel», c’est-à-dire qu’il se forme au besoin quand une publication paraît et intéresse plusieurs d’entre nous. On le réactive au fil des ans, ce qui nous donne des rencontres vraiment irrégulières (ça peut aller de deux fois dans une année à une fois aux deux ans!), avec un groupe à configuration variable, selon les intéressé.e.s par la lecture choisie. La première fois que j’y ai été conviée (en 2012!), nous avions lu Charlotte before Christ, d’Alexandre Soublière et, la dernière fois (à l’hiver 2019), c’était La route du lilas, d’Éric Dupont. …

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La supplication à travers les yeux des victimes de Tchernobyl

En mai dernier, j’ai été happée, comme plusieurs autres, par la mini-série Tchernobyl de HBO qui revisite l’accident nucléaire de 1986. Cette série n’y va pas de main morte et ne camoufle pas ce qui est réellement arrivé, comme ça a été fait par le passé. J’en suis sortie bouleversée, et dans mes recherches pour en apprendre encore plus, je suis tombée sur le fabuleux livre de Svetlana Alexievitch, La Supplication. L’horreur de la vérité Ce livre, qui prend la forme d’un documentaire littéraire, utilise les voix des victimes de Tchernobyl pour raconter leur histoire. Pendant les dix années suivant l’accident, l’autrice a interrogé des témoins, des victimes et des survivants de ce qui s’est passé lors de cette journée fatidique. Elle a récolté des témoignages bouleversants qu’elle nous transmet à travers son œuvre. Ma collègue du blogue, Nathalie Slupik, a d’ailleurs écrit un article en 2017 sur le travail formidable de Svetlana Alexievitch que je vous invite à aller lire de ce pas. Cette vision nouvelle et poignante de la catastrophe, qui est également …

Une fille pas trop poussiéreuse

Apocalypse 2.0: une fille pas trop poussiéreuse

« Tout le monde meurt tout le temps, mais encore plus depuis la fin du monde. » (p. 11) Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours aimé les univers post apocalyptiques. J’ai même eu un ex (un peu trop crack-pot, par contre) qui me racontait ses plans de bunkers en prévision d’une fin du monde potentielle. Je n’ai jamais été vraiment d’accord avec ça, par contre: moi, si le monde implosait et que la vie telle que nous la connaissions se terminait, je ne m’enfermerais pas dans un bunker. J’irais dehors et je m’adapterais (ou pas). Tant qu’à mourir et à voir tous mes proches disparaître, aussi bien que ça dure le moins longtemps possible… Le livre Une fille pas trop poussiéreuse de Matthieu Simard raconte justement une fin du monde 2.0 qui s’étire sur quatre longues années pour le protagoniste. On n’y trouve rien des grands classiques du mythe de l’apocalypse: il n’y a pas d’anges qui descendent du ciel, pas de trompettes, pas de grêle de sauterelles. Juste une grosse couche de …

Si on était... Axelle Lenoir Front froid Le prince et la couturière Jen Wang Akileos bande dessinée jeunesse Le fil rouge livre lecture littérature adolescente

Moins de Schtroumpfette, plus de ça!

Comme bien d’autres, j’ai été dans ma jeunesse une très grande lectrice de bandes dessinées. À cette époque, j’ai lu compulsivement tous – et je dis bien TOUS – les albums disponibles à ma bibliothèque de quartier. Avec le recul et la maturité qu’apporte inévitablement l’âge adulte, j’ai réalisé, non sans quelque amertume, que presque toutes mes héroïnes de jeunesse préférées, de Laureline à Natacha, en passant par Aria, Calendula ou les espionnes du Brelan de dames, aussi badass soient-elles, étaient avant tout… des pin-up! C’est maintenant évident : toutes ces vieilles séries, même si elles ne sont pas dépourvues de qualités, manquent cruellement de représentations féminines réalistes et non sexualisées. Par chance, Yoko Tsuno, qui était de loin ma favorite, est là pour sauver la mise de la BD franco-belge des années 70 et 80! Heureusement, les mentalités ont beaucoup évolué! Depuis l’avènement d’Harry Potter, l’offre de littérature jeunesse s’est décuplée et la BD n’a pas fait exception. Voici deux albums coup de cœur qui proposent des modèles intéressants, actuels et inclusifs et que …

Le profil du papillon lune (partie 2), par Kim Renaud-Venne

Pour lire la première partie de la nouvelle, c’est ici! ** Quelques collègues harassés commencèrent à délaisser une à une leurs chaises de bois, aussi chancelantes qu’inconfortables, pour retrouver leurs lits douillets et leurs cernes du lendemain. La soirée avait passé sans que Robyne s’en rende compte, mais en voyant ces manteaux s’enfiler et ces regards fatigués, elle sentit quelques picotements tout le long de ses bras, comme un rappel lancé par cette autre Robyne : celle qui avait l’habitude de s’affoler lorsque l’heure du convenable prenait le bord. Agissant par mimétisme, elle fit ses aurevoirs et marcha seule en direction de son appartement, un peu froissée par cette partie d’elle-même qui la dévisageait quand le plaisir cherchait à entrer. Le bar n’était pas loin de chez elle, ce qui rendit la soirée tout de même satisfaisante. Elle connaissait bien le quartier, les ruelles bordées de vieux logis aux airs charmants et calmes qui la menèrent vers le sien. Elle repensa à cet intermède de vie qu’elle venait de quitter, déjà disposée à l’analyser. Elle …

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Miss Islande, par Auður Ava Ólafsdóttir : une histoire d’émancipation

D’emblée, je dois avouer que je n’avais jamais lu de livres d’Auður Ava Ólafsdóttir, pas même son célèbre Rosa Candida. On m’en avait parlé et j’avais toujours admiré les couvertures colorées de la maison d’édition Zulma, mais je n’avais pas encore eu l’occasion de m’y attaquer. J’étais donc bien contente de finalement prendre le temps de lire une œuvre d’Ólafsdóttir. Qui plus est, j’ai beaucoup apprécié Miss Islande et je l’ai lu très rapidement lors du congé du temps des fêtes. L’histoire en bref Miss Islande se déroule en 1963 et met en scène le personnage d’Hekla « vingt et un ans, [qui] emballe quelques affaires, sa machine à écrire, laisse derrière elle la ferme de ses parents et prend le car pour Reikjavik avec quatre manuscrits au fond de sa valise. Il est temps pour elle d’accomplir son destin: elle sera écrivain ». Miss Islande a été annoncé comme un récit féministe sur « la liberté, la création et l’accomplissement », et c’est ce qu’on retrouve à sa lecture. Ce court roman s’attarde à l’histoire …

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Traverser le miroir avec Christelle Dabos

Je ne me souviens plus très bien comment j’ai découvert Les fiancés de l’hiver, le premier tome de la série La Passe-miroir, de Christelle Dabos, paru chez Gallimard Jeunesse (me connaissant, c’est probablement la magnifique couverture dessinée par Laurent Gapaillard qui m’a attirée!). Ce dont je me souviens en revanche, c’est que je l’ai commencé sans trop d’entrain parce que je vivais une panne de lecture. Habituellement, il me faut quelques jours voire quelques heures pour terminer un livre, mais là, je n’avais envie d’aucun genre en particulier et je faisais traîner mes lectures en cours depuis plusieurs mois. Jusqu’à ce premier tome, qui m’a complètement happée et qui m’a redonné le goût de lire pour moi. La Passe-miroir en bref C’est à la suite du concours du premier roman jeunesse de Gallimard que Les fiancés de l’hiver a été publié. Les tomes 2 et 3 (respectivement Les disparus du Clairdelune et La mémoire de Babel) ont suivi, et entre temps la série a gagné en popularité. En décembre est sorti le dernier tome, La …

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Dans À fleur de pots, les meilleurs onguents des Trappeuses

«Tu sais que tu es grano quand… tu peux t’exfolier et récurer ta toilette avec le même ingrédient.»  (p.85) C’est l’une des nombreuses petites pointes d’humour dont est parsemé l’ouvrage des Trappeuses, trois blogueuses qui sortent de l’ordinaire. À fleur de pots est présenté par ses autrices comme un «petit grimoire de cosmétiques maison». Le terme grimoire s’inscrit parfaitement dans le concept de «sorcières des temps modernes» qui colle à la peau des Trappeuses. Leur livre se veut un guide pour la confection de produits de soins maison, mais c’est aussi un outil de référence puisqu’on y retrouve une excellente vulgarisation de tout ce qui touche l’univers des cosmétiques. Maîtriser le beurre de karité et l’huile d’olive À fleur de pots est séparé en cinq chapitres, les trois premiers proposant une introduction aux termes, aux étapes, aux ingrédients et à ce qui peut nous motiver à plonger dans la confection de nos propres cosmétiques, tandis que les chapitres 4 et 5 sont consacrés aux différentes recettes. Le tout est conçu pour nous faire avancer un …

Café au lait de Sara Pruneau

Café au lait, à emporter s’il vous plaît

Habituellement, je ne suis pas vraiment forte sur les livres auto-édité. Dans ma tête, il y avait toujours une bonne raison pour qu’une maison d’édition ne veuille pas publier un auteur. Avec Café au lait, ça a été différent. Je crois que Sara Pruneau Bélanger m’a eue… à l’usure.  Je ne sais pas où ni quand ni comment, mais elle s’est faufilée dans mon feed instagram (@sarapruneauyo). Et à force de voir ses petits textes passer… Elle s’est frayée un chemin jusque dans mon cœur. Quand j’ai su que son petit dernier, Café au lait, était disponible à la librairie l’Échange, à deux pas du métro où je passe tous les jours en allant au travail, ça a donc été plus fort que moi. Il a fallu que j’aille me le procurer. « Sara Pruneau Bélanger joue au pool et elle boit du Toro Loco tablette. Elle a écrit J’te prendrais take out en 2012 et l’a publié en 2016. Depuis, elle a écrit Café au lait, a gribouillé pas mal partout et a un …