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Wonder, du bonheur à chaque page

Après plusieurs semaines d’attente à la bibliothèque, j’ai finalement eu la chance de lire Wonder, de R. J. Palacio. Ce roman de presque 400 pages, publié en 2013 aux Éditions Pocket, semble très demandé. Probablement à cause de son adaptation au grand écran sortie en novembre 2017, mettant en vedette Owen Wilson, Julia Roberts et Jacob Tremblay. Mais je crois qu’il s’agit surtout de ses thèmes très actuels et importants, de son écriture touchante et de ses personnages attachants. Dès les premières pages, je suis tombée sous le charme d’August et de son entourage. Être différent  August Pullman est né avec plusieurs difformités au visage, l’empêchant à tout jamais de ressembler à un petit garçon normal. Il a les yeux au niveau des pommettes, de toutes petites oreilles et le palais défoncé l’obligeant à manger comme une tortue. À l’âge de dix ans, il doit intégrer l’école pour la première fois de sa vie. Il fera face à de l’intimidation, aux relations amicales parfois tumultueuses, à la trahison, mais aussi découvrira-t-il que le monde peut …

Ce qui dérange et bouleverse

Le pouvoir des livres est unique. Ils nous permettent de s’évader, de découvrir de nouveaux univers et de nous émouvoir devant autant d’imagination. Mais lorsque les livres prennent une plus grande ampleur et réussissent à se tailler une place dans nos vies personnelles, on se remet soi-même en question. Car lire nous permet avant tout de nous repositionner, de s’arrêter et se demander si nos envies, nos perversions et nos forces sont réelles. Certains livres changent notre perception de ce qui nous entoure de manière concrète. Ils allument en nous ce sentiment de sincérité face à notre propre confiance, mais surtout ils nous permettent de mieux comprendre notre entité, ce combat qui nous habite en tant que femme et avant tout en tant qu’être humain. 

C’est le cas du dernier objet littéraire de Maggie Nelson, Les argonautes (The Argonauts). Parue en 2015, cette œuvre à la fois mi-essai et mi-autofiction nous plonge dans diverses thématiques sans genre et sans nombre qui amènent une réflexion profonde sur l’art, la tendresse et la production sous toutes ses …

Bestiaire, Eric Dupont, Gaspésie, enfance

Bestiaire : le berceau salé d’Eric Dupont

Eric porte un regard sur son enfance. Les animaux qui amorcent son récit défilent et ramènent à la surface des anecdotes à saveur autobiographique. Sans être un véritable bestiaire (manuscrit regroupant des fables sur les bêtes), les chapitres débutent par le chat, le vacher à tête brune, le bigorneau, le chien, les poules, le grand-duc d’Amérique et le canari; ces animaux ouvrent la porte sur des anecdotes d’une puissance sans nom. Racontés adroitement avec un regard empreint de résilience, nous sommes invités à nous remémorer avec le narrateur, dans un défilé de métaphores, les nombreux personnages qui ont marqué sa jeunesse au cours de la Révolution tranquille. Il en va ainsi pour Nadia Comaneci, jeune gymnaste roumaine à la note parfaite et au sourire inoubliable, qui fera naître ce bijou : « Ma sœur et moi, les deux enfants condamnés à voltiger entre ces deux barres, avons offert au monde un admirable numéro de gymnastique familiale. » Parlant de famille, la dichotomie vécue chez l’un des protagonistes par son père, policier de la Sûreté du …

Tous (un peu) extraterrestres, non?

Moi, je suis pas comme les autres. Je marche sur la Terre, je vais à l’école, j’ai une maison, un papa, une maman et un chien. Ça, c’est normal. Mais le truc bizarre, c’est que plusieurs fois par jour, je voyage sur une autre planète. L’imagination enfantine à l’âge adulte est trop souvent broyée par les responsabilités, le quotidien en urgence et les to-do-lists qui n’en finissent plus… Un album pour recommencer à rêver un peu : pourquoi pas? C’est avec des croquis délicats et colorés, avec un petit Léon adorable et attachant, que nous arrive le duo Jo Witek et Stéphane Kiehl. Cet album nous ouvre, avec justesse, une porte menant à l’univers imaginaire des enfants. Un album qui, sans aucun doute, fera surgir des souvenirs d’enfance; les bols de céréales, les dessins de craie, les mains sales, les premières journées d’école, les courses de petites voitures, toutes ces grandes premières fois… Léon est un petit garçon aussi sensible que rêveur. En apparence, il est un enfant comme les autres. Tout de ce qu’il …

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Cacher ses soucis dans ses poches

Bien qu’il s’agisse d’un livre pour enfants, le titre Des roches plein les poches m’a toute de suite séduite. C’est que j’ai moi-même tendance à cacher des « roches », mes soucis et mes émotions négatives, non pas dans mes poches, mais derrière la tête, là où les problèmes vont fermenter pour en ressortir plus aigres. Ce court livre de grand format est très joli et communicatif. Les illustrations de Marie-Ève Tremblay forment le visuel parfait, juste assez imaginatif tout en restant dans le réalisme, pour accompagner l’histoire de Frédérick Wolfe, pertinente en tout point. L’histoire On rencontre la petite Alice, pour qui la vie n’est pas tout à fait rose. Il y a souvent des conflits à la maison dont elle est témoin malgré elle, mais elle n’ose en parler à personne. Sur le chemin de l’école, elle prend l’habitude de ramasser des cailloux et de leur raconter ses problèmes, puis elle les cache dans les poches de sa robe. À force d’accumuler les petites roches, elle n’arrive plus à courir ni à jouer …

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La magie des aventures de ruelles du Mile-End

Je suis une grande admiratrice du travail d’Isabelle Arsenault. J’en ai parlé à quelques reprises sur le blogue (Jane, le renard et moi, Louis parmi les spectres, Virginia Woolf, Une berceuse en chiffons). Lorsque j’ai appris qu’elle publiait un nouveau livre et ce, son premier en tant qu’auteure et illustratrice, j’avais vraiment très hâte de le découvrir. L’oiseau de Colette est le premier d’une série publiée chez La Pastèque qui mettra en scène des enfants du Mile-End. Chaque prochain livre portera sur les aventures de la vie quotidienne de chacun des enfants de la troupe. Dans ce premier album, on y suit la jeune et imaginative Colette qui voudrait tellement avoir un animal de compagnie, si seulement sa mère acceptait! Arrivée dans son nouveau quartier, le Mile-End, Colette se fera de nouveaux amis, tout en partant à la recherche de sa perruche imaginaire, Elizabeth comme la princesse, oups la reine! C’est dans la ruelle Clark que ces aventures se dérouleront. Je trouve intéressant le choix de positionner le récit directement dans ce quartier de Montréal, …

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La Bande dessinée et tous mes amis d’enfance

Alors que j’en lis pratiquement plus, la bande dessinée a eu une place si importante dans mon enfance. Quand j’étais petite, j’allais à la bibliothèque toutes les semaines et dans ma pile de livres, je prenais toujours au moins 2 à 3 bandes dessinées. Arrivée à la maison, il m’en restait en général juste une à lire pour la semaine, car je les lisais toujours en marchant sur le chemin du retour. Mes souvenirs de BD sont également étroitement liés au Salon du Livre de Montréal. Mon père était éditeur et on allait donc chaque année passer la fin de semaine entière au Salon du Livre. J’adorais flâner dans les kiosques à ma guise, mais surtout, j’aimais plus que tout celui de Dupuis. Je m’écrasais par terre et je lisais BD après BD gratuitement. J’avais l’impression de me retrouver dans une véritable caverne d’Ali Baba de livres. Évidemment, je n’avais jamais assez de temps pour en lire alors j’en notais des dizaines pour ma prochaine liste de Noël. Quand je les recevais sous le sapin, …

Récit de jeunes rescapés

Les glissades d’eau sont souvent synonyme d’euphorie. Elles sont singulières par leur éphémérité et leur authenticité. Il faut l’admettre ; nager dans l’eau pendant des heures entières n’aura jamais procuré autant de satisfaction à un enfant. C’est le summum du divertissement, le Saint-Graal de nos jeunes étés. 
Mais si, comme moi, vous avez été cloîtré à une vision équivalente à celle de vos grands-parents, les glissades d’eau ont souvent été associées à la terreur. Car contrairement aux autres enfants de votre âge, le divertissement avait ses limites et ses conséquences. Je garde un souvenir très précis de cette peur constante. Celle de perdre ses lunettes, de devoir s’abstenir d’aller rejoindre mes amis dans la piscine à vague ou celle des nuits précédentes, où mon sommeil cédait à l’angoisse et aux mauvais scénarios déjà envisagés. Malgré tout, de loin ou de près, les glissades d’eau restent gravées dans notre mémoire comme l’équation d’une jeunesse absolue. Car pendant un bref moment, vous vous sentez à la fois en danger et immortel. C’est d’ailleurs cette idée qui a influencé un …

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Françoise et Marie-Reine

L’amitié est un thème courant dans plusieurs romans, mais rarement est-elle le cœur d’une histoire, la raison d’être de deux personnages qui ne partageront qu’une amitié pure, simple et parfois cruelle. Françoise de Luca nous rappelle l’importance et l’influence des amitiés de notre enfance sur le reste de nos vies grâce à son roman Reine. Son écriture est fluide comme une longue rivière sur laquelle je me suis laissée glisser doucement. Notre amie Françoise Ce roman est écrit à la première et deuxième personne, la narratrice s’adresse au lecteur comme s’il s’agissait de son amie d’enfance : Marie-Reine. Cela ajoute une sensibilité et une pureté au texte, car l’auteure crée un espace intime et privé entre deux personnes, oubliant le reste du monde. Je ne sais pas à quel point l’auteure et le personnage de Françoise sont différents, mais la Françoise que j’ai appris à connaître dans ce roman est charmante. Douce, généreuse et fondamentalement gentille, elle vit la majeure partie de son enfance à travers les yeux de son amie Reine, qu’elle idolâtre. J’y ai …

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« Les fleurs, ce sont les poèmes de la nature »

La littérature jeunesse est une façon délicate d’aborder avec les enfants et les adolescents des sujets plus difficiles et complexes. En lisant des histoires abordant des thèmes tels que le racisme, l’homosexualité, le terrorisme et dans ce cas-ci, la vie dans un camp de réfugiés, les enfants apprennent à parler de ces sujets plus sensibles, développent leur sens critique et par le fait même, leur compassion, leur empathie et leur ouverture d’esprit. L’enfant qui n’avait jamais vu une fleur d’Andrée-Anne Gratton et Oussama Mezher est l’histoire d’une petite fille, Samia, qui comme le titre l’indique, n’a jamais vu une fleur de sa vie. Elle est née et habite avec ses parents dans un camp de réfugiés situé entre deux pays en guerre. Son quotidien n’est pas composé de couleurs, de fleurs, de nature. C’est son voisin Mayi qui lui dira cette phrase d’une telle beauté et poésie pour lui décrire ce que sont les fleurs et c’est aussi à ce moment qu’il décidera que Samia doit voir une fleur, une fois au moins dans sa …