All posts tagged: Peine d’amour

Le chavirement de nos cœurs

La peur est une dictature bien présente dans nos existences communes. Elle se cache sous différentes formes étranges. Elle fait de nous des êtres exigeants du moment présent et de ses conséquences immédiates sur nos vies. Cette peur nous rend parfois bestiaux ou même amorphes. Elle fait de nous des êtres humains curieux et aussi sensibles qu’un mollusque. J’ai la malheureuse tâche de vous affirmer que nous sommes tous une huître. Nous sommes parfois ceux ou celles qui ne peuvent concevoir de s’ouvrir aux autres de peur de tout perdre, ceux ou celles qui ne désirent rien d’autre que de disparaître et de ne déranger personne. Et pourtant, nous trouvons tous le courage de nous ouvrir, d’apprendre et de nous épanouir, car chaque petit trésor en nous a droit à son moment de grâce. Nous appréhendons la peur plutôt que de l’accepter et de faire d’elle cette vieille amie. Même si elle résonne à nos oreilles comme un vieux cauchemar, elle reste un passage obligé qui, au final, nous permet de nous ouvrir davantage à …

Le fil rouge, le fil rouge lit, bibliothérapie, littérature, lecture, livres, les livres qui font du bien, moi qui marche à tâtons dans ma jeunesse noire, roxane desjardins, les herbes rouges, adolescence, journal intime, poèmes, blessures, amour, peine d'amour, poésie et théâtre

Le bricolage poétique de Roxane Desjardins

Mon coloc a récemment décidé de se débarrasser de presque tous ses livres. C’est dans un bonheur incrédule que je me suis emparée de tout ce qui me passait sous la main. Parmi mes nouvelles acquisitions : Moi qui marche à tâtons dans ma jeunesse noire de Roxane Desjardins. Ce recueil est arrivé dans ma vie comme un baume sur une plaie ouverte dont je ne soupçonnais pas l’existence. « Comment c’était avant, est-ce que ça m’est vraiment déjà arrivé, d’être confortablement emmitouflée dans les chaudes couvertes de l’enfance. » Enchantement désordonné Visuellement parlant, j’étais déjà conquise. Le recueil est beau, mettant en vedette une illustration à la fois enfantine et étoffée. À l’intérieur, du pêlemêle et du beau. J’avais l’impression, le temps de 93 pages, d’entrer dans l’esprit de Roxane Desjardins et de partager toutes ses blessures, ses joies et ses peines. Le plus bel aspect de ce livre, c’est son ordre incertain, ces choix que nous avons à faire tout au long de notre lecture. C’est que chaque poème a sa construction particulière, qui …

amitié amour sentiments romance lecturequébecoise vacances québec leslivresquifontdubien lectured'été peined'amour

La douceur et la précarité de l’amour

On dit que l’été est la saison des amours. Peut-être pour ses longues nuits qui ne se terminent jamais ou pour ce laisser-aller collectif. On en oublie même le temps. Les jours deviennent des secondes et nos yeux restent toujours ouverts devant le bonheur de chaque personne qui croise notre chemin. On s’éternise au parc, on renoue avec un vieil ami ou bien on accepte de prendre un verre ou deux avec un inconnu. Tout est léger, frivole et frais. On s’émerveille et on se laisse aller au gré de cette saison volatile jusqu’au moment où la réalité reprendra son cours de route. Ou pas. Bien qu’il y ait le coup de foudre, il y a aussi ce type d’amour qui exige de nous une désinvolture totale. Car rien n’est plus dur que de s’affirmer, de se laisser aller et de décider de prendre le risque de voir son coeur se briser ou celui d’une personne qu’on aime déjà plus qu’elle ne le croit. Mea culpa ; j’ai un petit faible pour l’été et les …

Alice marche sur Fabrice, Rosalie Roy-Boucher, Compostelle, Littérature québécoise, Littérature, Lire, Livre, Bibliothérapie, Les éditions de ta mère, Résilience, Espoir, Avenir, Peine d’amour, Le Fil Rouge, Le Fil Rouge lit

Alice marche sur Fabrice: une résilience de fer

J’ai reçu Alice marche sur Fabrice pour mon anniversaire. Je me suis dit que pour mes 23 ans, il n’y a rien comme un livre de chez Les éditions de ta mère pour plaire. Ce qui m’attirait de l’histoire, c’était la sensation de vivre quelque chose de nouveau à travers un personnage qui pourrait me ressembler. Si le personnage d’Alice était réel, on serait probablement des amies. Alice marche sur Fabrice raconte l’histoire d’Alice qui décider de marcher Compostelle en laissant derrière elle toute sa vie. Son but, il est simple: oublier Fabrice et étaler ce qui reste de lui sur des kilomètres de route en Europe. Il n’y a rien comme une peine d’amour pour nous ramener dans le présent et oublier le futur. Ce qu’Alice tente de faire dans ce roman savamment écrit par Rosalie Roy-Boucher, c’est d’oublier le passé. Pas une réinvention de soi « Alice marche sur le chemin de Compostelle pour oublier Fabrice, et elle se sacre du reste. La beauté des champs de tournesols, les villages abandonnés, les retraités …

Accumulation, Éditions XYZ, Bibliothérapie, catharsis, changement, départ, deuil, disparition, guérison, La memoria, Le fil rouge, Le fil rouge lit, lecture, littérature, livre québécois, livres, livres qui font du bien, Louis Dupré, peine d'amour, résilience

La memoria, cette boule dure dans la poitrine

Une rencontre inespérée Je suis tombée sur toi dans un lieu pas sexy pantoute. En plein magasin Renaissance, je fouinais dans les Tupperwares à bas prix et les assiettes vintage. Fidèle à mes habitudes, j’ai bifurqué vers les livres, parce que même si j’en ai plein à lire, on ne sait jamais quel bijou on peut trouver. Tu es apparue, La memoria de Louise Dupré. Quelques lignes et j’étais conquise. On t’a octroyé le Prix de la Société des écrivains canadiens 1996, le prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec 1997 et le Prix Femme de mérite YWCA 1998. Mais moi je m’en balance, les mots de Danielle Laurin savent toujours me convaincre, alors je t’ai pris contre mon cœur et je t’ai trimballé partout. Je dis que je t’ai trimballé parce que c’est vrai. Je suis plutôt du type à dévorer un livre, mais tu t’es laissé savourer. Parce qu’à chaque chapitre je crois, j’ai dû tout arrêter et relire à voix haute, une phrase juste pour moi. Tes mots, des mots emplis de sens, un …

Pinkerton, François Samson-Dunlop, Alexandre Fontaine Rousseau, weezer, musique des années 90, peine d'amour, échec amoureux, échec romantique, bande dessinée, bande dessinée québécoise, bd, musique, bande dessinée pour les mélomanes le fil rouge, Le fil rouge lit, blog, blogue littéraire, bibliothérapie, les livres qui font du bien, coffrets littéraires

Pinkerton; blâmer la musique des années ’90 pour expliquer ses échecs amoureux

Avant de lire cet article, je vous propose d’écouter cette chanson afin de vous mettre dans l’ambiance :   J’étais jeune, j’avais l’amour douloureux et une de mes activités favorites était de trouver écho à mes sentiments déprimants dans des paroles de chansons. Je faisais des mixtapes avec ma radiocassette; Nirvana, Radiohead, The Used (eh oui, notez que je suis née en 87 et non en 79) et Weezer. Mais pas n’importe quel album de Weezer; Pinkerton, le seul album de leur discographie qu’il est possible de confondre avec le journal intime d’un adolescent désillusionné en peine d’amour. Le conditionnement romantique négatif Je ne fut certainement pas la seule adolescente hyper-émotive à avoir validé ses douloureux sentiments amoureux dans la musique où l’échec et la mélancolie étaient glorifiés. Les personnages de la bande dessinée Pinkerton pensent plus loin que la simple validation des sentiments; ils croient que la musique les a conditionnés à les rendre sentimentalement malheureux. Ils nient leur responsabilité personnelle en mettant la faute sur la musique pop-rock des années ’90, qui par l’entremise de …

Autopsie d'une femme plate, Marie-Renée Lavoie, Éditions yxz, Littérature québécoise, le fil rouge, lefilrougelit, adultère, peine d'amour, rupture, changement de vie, amitié, histoire d'une rupture amoureuse, divorce,

Combattre la solitude par l’humour ; autopsie d’une femme pas si plate que ça

Prémisse simple ici : une femme se fait quitter par son mari parce qu’il en aime une autre. Classique, prévisible (elle est plus jeune), et, disons-le, un peu facile comme élément déclencheur. Une chance, cela est raconté par Marie-Renée Lavoie, ce qui en fait un roman divertissant et loin d’être si banal, au fond. Diane, le personnage principal, se considère plate, beige et se tape sur la tête un peu suite au départ de son mari. Elle doit apprendre à vivre seule. Ses enfants ont quitté la maison familiale, son mari aussi, elle s’y retrouve donc éprise de souvenirs douloureux d’enfance et de vies heureuses. Diane tentera d’aller mieux en rêvassant à son collègue ou en s’offrant des bottes en cuir très dispendieuses. Tous les moyens sont bons pour survivre à cette épreuve et aux effets collatéraux de cette rupture. Et l’alcool aide toujours un peu. Autopsie d’une femme plate, m’a longuement intéressée. Depuis que j’ai appris qu’il y aura un nouveau titre de Marie-Renée Lavoie, j’avais bien hâte de m’y plonger, car j’avais adoré …

Sublimer une peine de cœur par la création

Sublimation : Transformation des pulsions internes en des sentiments élevés, en de hautes valeurs morales ou esthétiques. (Larousse) On a tous déjà entendu l’idée selon laquelle il faut souffrir pour créer une bonne œuvre. Dans un certain sens, c’est vrai. Un grand nombre de films, d’albums (Apprentie guerrière de Fanny Bloom, Des histoires de fantômes d’Hôtel Morphée, Le couloir des ouragans de Viviane Audet), de recueils de poèmes et de romans (Voyage léger de Mélissa Verrault) traitent, entre autres, du deuil amoureux. Pour la majeure partie de ces artistes, je ne crois pas que le thème du deuil ait été un choix, mais plutôt une sorte de grande pulsion de vie pour contrer la mort d’une partie d’eux. L’Homme est de nature créative et inventive (je ne suis pas seule à le clamer haut et fort) et ce, depuis la nuit des temps humains. C’est dommage de voir autant de gens le nier catégoriquement et fuir comme la peste les opportunités de création. Les artistes, eux, le savent et savent comment utiliser à bon escient ce …