Month: juin 2015

Un chat parmi les autres

J’ai découvert le slameur David Goudreault du temps où je vivais à Sherbrooke et je découvre aujourd’hui le romancier David Goudreault, avec son premier roman coup de poing La bête à sa mère. Déjà dans le temps, les images fortes et sans censure qu’évoquaient David durant les soirées de littérature me restaient accrochées dans l’esprit des jours durant. J’ai encore en tête quelques scènes de ses slams d’ailleurs. La bête à sa mère, dont l’histoire se situe en plein centre-ville de Sherbrooke, risque de me suivre longtemps. C’est que je suis très visuelle ! Titre évocateur et accrocheur: La bête à sa mère. Poignant résumé en quatrième de couverture : «Ma mère se suicidait souvent. Elle a commencé toute jeune, en amatrice. Très vite, maman a su obtenir la reconnaissance des psychiatries et les égards réservés aux grands malades. Pendant que je collectionnais des cartes de hockey, elle accumulait les diagnostics.»  J’ai attendu avec impatience de tenir le petit livre gris entre mes mains et je manque de mots (une fois de plus) pour dire ce …

Critique – Nos gloires secrètes de Tonino Benacquista

Dernièrement, j’ai découvert l’auteur Tonino Benacquista et je suis un peu tombée en amour avec le monsieur que je me promets de découvrir davantage dans les prochains mois. En fait, j’écoutais « Malavita », un film un peu léger réalisé par Luc Besson (que j’aime beaucoup beaucoup) et je me suis mise à creuser davantage sur l’histoire du film car j’aime les films de mafia et je me demandais si l’histoire était basée sur des faits réels (genre le parrain, moi j’aime vraiment ça !). J’ai découvert en faisant mes recherches que non seulement « Malavita » en Italie c’est un mot qui signifie Mafia (intéressant !), mais qu’il s’agissait en fait d’une adaptation d’un roman du même nom de Tonino Benacquista. Alors je suis allée en librairie, faire ma curieuse, et je suis tombée sur son dernier livre «Nos gloires secrètes» qui se trouvait dans la section « suggestions de nos libraires » justement, ça tombait drôlement bien! J’aime tout le temps jeter un œil dans cette section parce que je vous aime vraiment les libraires de ce monde (et je ne dis pas ça car certaines …

Mon amour pour Schmitt

Je suis tombée amoureuse de la plume d’Eric-Emmanuel Schmitt quand j’étais en secondaire un. Grâce au petit Oscar. « Vous aurez une lecture obligatoire ce mois-ci: Oscar et la dame rose. », dit ma professeure. « Ah non! Pas encore un livre obligatoire! », dirent les élèves de la classe. C’est comme ça qu’ma grande histoire d’amour avec Schmitt a commencé. Toute ma vie, je m’étais fait dire que les lectures scolaires étaient décevantes. J’ai eu la preuve que c’est faux puisque j’ai été agréablement surprise lorsque j’ai lu ce roman. Oscar et la dame rose, ce sont des lettres écrites par un petit garçon mourant de 10 ans, atteint du cancer. Il y raconte ses douze derniers jours de vie. Une histoire touchante qui m’a donné envie d’pleurer à beaucoup trop d’reprises. Une phrase de ce livre résonne encore parfois dans ma tête: « Regarde chaque jour le monde comme si c’était la première fois. » Conseil que je tente de suivre le plus possible. Eric-Emmanuel m’a imprégnée de sa sagesse et de sa belle vision de la vie. Suite …

Un bol, un oeuf, trois idées repas

Manger dans des bols, c’est la mode. Ça l’air que c’est tellement la mode qu’il y a même un livre de cuisine sur le sujet. Je ne comprends pas trop pourquoi, tout à coup, c’est bien populaire. Peut-être est-ce en rapport aux bols dragon? Mais bon, peu importe. Étant assez fan des mélanges tout-ce-qui (-reste-dans-le-frigo) je me suis dit que j’allais donc partager trois de mes recettes favorites qui mélangent un peu de tout, dans un bol, avec un oeuf. Par contre, contrainte de temps, je n’ai pas eu le temps de refaire les recettes spécialement pour cet article. N’ayez crainte, j’ai sorti mes « talents » d’illustratrice pour la cause.   Pour le déjeuner, c’est vraiment une question de restants. La viande qui traîne (depuis pas trop longtemps tout de même), les légumes qui commencent à être fatigués et même le vieux pain. Ma version favorite est sans contredit celle qui mélange merguez, choux de Bruxelles, patates et baguette de pain. Vous pourriez aussi facilement y ajouter un poireau, du bacon, des piments, mais les patates et le pain …

À la recherche de New Babylon

Je n’ai jamais été une fan du western, des cow-boys et des récits se déroulant au Far West ; je suis plutôt du genre fantasy, magiciens et Moyen-Âge. Par contre, je suis une fan de tous les récits présentant une originalité bien à eux, que ce soit au niveau de la structure, de l’écriture ou du contenu. Ce sont ces petits détails qui m’ont attirée vers À la recherche de New Babylon, de Dominique Scali. Pour la petite histoire, l’auteure devait participer à une séance de signatures à la librairie où je travaillais et j’avais envie de me renseigner sur son livre avant de la rencontrer. En examinant ledit bouquin, je tombe sur un résumé évoquant une ville qui n’existe pas, où la seule loi serait l’absence de lois, et où « on aurait constamment le souffle coupé, à cause des paysages, et ultimement parce qu’on y finirait la gorge tranchée ». Génial, je sais. C’est ce que je me suis dit en feuilletant les premières pages, jusqu’à ce que je lise une citation en exergue. « Je …

Les enfants terribles

Je voulais vraiment lire Gabriel est perdu de Julien Roy. Lors du sondage pour choisir la lecture du mois de mai du défi En 2015, je lis un livre québécois par mois, j’avais proposé ce choix. J’ai été déçue quand j’ai su qu’il n’avait pas été choisi, mais ça ne ma pas arrêtée. Je lis le blogue de l’auteur, In the 10’s, depuis quelques années déjà, alors quand j’ai appris l’année dernière qu’il faisait une campagne de socio-financement pour écrire son premier roman, j’étais curieuse. Je pense que c’est cette attente et cette curiosité vis-a-vis l’oeuvre qui ont fait que je suis un peu restée sur ma faim suite à la lecture de Gabriel est perdu. J’ai reconnu ses thèmes de prédilection, les relations hommes-femmes, le sexe, le désir et la passion. C’est l’histoire de Gabriel, un gars perdu (!) qui collectionne les soirées avec son meilleur ami Alex à boire de la bière et fumer des joints (ou plus si affinités!), un éternel cynique face à l’amour qui voit sa vie entière changer suite à sa …

« We should all be feminists »

Lors de mon récent voyage à San Francisco, je me suis arrêtée dans la fameuse librairie City Light, maison de publication et librairie iconique de la beat generation. Mise à part l’expérience même qu’est le fait de mettre les pieds dans cet endroit, j’ai aussi mis la main sur un petit livre qui avait attiré mon regard de par son titre :  » We should all be feminists« . J’ai été intriguée, j’ai voulu savoir ce que l’auteure avait à dire, quels points elle allait apporter, ça ne pouvait qu’être enrichissant.   Chimananda Ngozi Adichie, l’auteure, est originaire du Nigeria. Dans cet essai, elle mélange expériences personnelles, opinions et faits pour mieux évoquer ce qu’implique le fait d’être féministe dans l’afrique moderne. Avant tout, il faut savoir que ce court essai est une adaptation d’une conférence TEDtalk qu’elle a réalisé en 2013 et dans laquelle vous retrouvez presque l’entièreté du texte contenu dans la version écrite. La majeure partie de mes références en matière de féminisme sont très occidentales. Je sais bien que la réalité du féminisme diffère parfois …

CIEL, une série!

Imaginez une société où il existe une entité artificielle, créée de toutes pièces par les humains, en charge de toutes les télécommunications et de toute la gestion des machines. Allons plus loin. Imaginez que cette entité, nommons-la CIEL (en référence à tous les nuages de données), après quelques mois d’observations passives, remarque que la population humaine est responsable de la disparition d’innombrables espèces animales ainsi que de la destruction de leur environnement. Imaginez maintenant qu’elle décide de changer la donne et de reprendre le contrôle de toutes les télécommunications, des drones de surveillance, des véhicules, même des balayeuses, bref de toutes les machines, et qu’elle choisisse de mettre fin au règne des humains sur Terre. C’est entre autres cela, 1.0 L’hiver des machines, le premier tome de la série CIEL de Johan Heliot. On découvre l’objectif du CIEL au fil des aventures de cinq membres d’une même famille qui tentent désespérément de se retrouver alors que les machines les en empêchent. Tous ces personnages évolueront dans des milieux où les lecteurs et lectrices pourront découvrir …

La voix de Dieu

Chaque livre est une voix. Dans notre enfance, elle est celle de papa et de maman. Lors de mon jeune âge, la littérature, c’était ma mère. Si dans mes veines coulent les vers, c’est grâce à son amour indéniable et insatiable pour la lecture. Cependant, je me rappellerai toujours ce mois de décembre. Je n’arrive pas à me souvenir quelle année nous étions. Peut-être avais-je sept ou huit ans. Mon paternel est devenu la littérature pour un bref moment. Chaque soir précédent Noël, papa s’asseyait sur le bord du lit pour faire la lecture d’un conte à quatre enfants écoutant attentivement et attendant patiemment le fameux soir de la fête de Jésus. C’est probablement l’une des premières fois où je fus mise en contact avec la lecture à haute voix. Les mots prenaient vie dans cette voix qui me semblait divine, un peu comme si c’était le Christ lui-même qui la commandait pour son anniversaire. Ce fut intime et court comme rencontre, mais je sus apprécier immédiatement cette façon de faire la lecture. Malheureusement, à l’école primaire, …

Musique d’ici : Emilie & Ogden

Si vous avez manqué l’article du mois de Mai de ma série « Musique d’ici », c’est par ici. En Juin, on écoute Emilie & Ogden. J’ai découvert la chanson What Happened en creusant dans YouTube, comme j’fais tout l’temps (c’est sûrement une de mes activités préférées). Quatre minutes plus tard, j’étais tombée sous l’charme de la musique d’Emilie Kahn. Quand j’ai commencé à l’écouter, j’cherchais qui était Ogden. J’ai fini par comprendre qu’Emilie formait un duo hors du commun avec sa harpe, qu’elle avait baptisée ainsi. En fait, « duo » serait presque un mot mal choisi puisque je trouve qu’elle ne fait qu’un avec son instrument. Son style étant plutôt folk, Emilie a une voix angélique et délicate qui s’harmonise parfaitement avec son jeu à la harpe. Elle me fait penser à un mélange entre Anna McLuckie et Joanna Newsom, mais version québécoise. Les harpistes ne courent pas les rues, malgré la beauté du son de cet instrument. Elle est un vent de fraîcheur dans la culture de notre belle province. Emilie & Ogden joue parfois en formule trio avec Jesse Mac Cormack, à la guitare, …