All posts tagged: Famille

Le fil rouge, Le fil rouge lit, bibliothérapie, littérature, lecture, livres, les livres qui font du bien, les âmes soeurs, Valérie Zenatti, France, Points, Éditions de l'Olivier, mort, deuil, photographie, tristesse, littérature étrangère, amour, liberté, famille, femme

Les âmes sœurs de Valérie Zenatti, au cœur des vagues violentes qui déferlent en nous

Parfois, c’est par hasard que l’on découvre un auteur qui va nous rejoindre profondément par son écriture, pour qui on va avoir un coup de cœur. C’est ainsi par grand hasard que j’ai découvert Valérie Zenatti. Ça remonte aux moments du début de ma vie d’adulte où je me rendais presque hebdomadairement à ma bibliothèque de quartier, endroit que je parcourais inlassablement, rangée par rangée, dans l’espoir qu’une tranche de livre particulièrement attrayante attire mon regard. Je n’avais pas d’auteurs écrits sur un bout de papier, je ne cherchais rien, mais j’espérais vraiment trouver quelque chose. Et par son nom de famille qui commence par « z », Valérie Zenatti se trouvait à la toute fin de la dernière étagère, où je me retrouvais nécessairement à chaque fois, après avoir arpenté chacune des rangées, une à une. J’ai d’abord dévoré En retard pour la guerre, puis Quand j’étais soldate, puis Une bouteille dans la mer de Gaza, dont il a été récemment tiré une adaptation cinématographique. Puis, même si tous ses romans sont à découvrir, …

13 lettres pour vous dire qu’on vous aime

Parfois j’ai l’impression de me répéter sur ce blogue (!) parce que j’ai dit à de nombreuses reprises à quel point j’aimais Simon Boulerice. Tant pis, on dit jamais assez je t’aime, comme me l’a rappelé le roman dont je veux vous parler, je le redis, encore et encore, Simon Boulerice, je t’aime. (J’ai quand même eu la chance de lui dire, en vrai lors de notre dernier événement à Arsenal, n’ayez crainte, avec plus de nuance bien sûr!) Avec ce dernier roman pour adolescents, Le dernier qui sort éteint la lumière, Simon Boulerice nous fait découvrir une famille des plus attachantes. Pour vrai, j’avais presque envie d’être adoptée! Les deux jumeaux, Arnold (pour Schwarzenegger voyons!) et Alia vivent avec leurs deux papas : Papou et Poupa ou plus communément appelés Julien et Édouard. 13 lettres pour vous dire qu’on vous aime Les parents décident pour le 13e anniversaire de leurs jumeaux de leur offrir une lettre par jour, pendant 13 jours, pour leur avouer qui est entre les deux le père biologique des jumeaux, la …

Le fil rouge Le fil rouge lit Littérature Québecoise Catherine Leroux Alto Mur Mitoyen

Ton histoire est aussi la mienne – Le Mur mitoyen de Catherine Leroux –

J’avais besoin de lire quelque chose qui me plairait sans détour et qui me rassurerait; un livre qui me prendrait longuement dans ses bras. La dernière fois que j’avais vécu cela, c’était avec le premier ouvrage de Catherine Leroux, La marche en forêt. J’ai donc amorcé avec beaucoup d’espoir la lecture de son deuxième roman, Le mur mitoyen.

Ma grand-mère lectrice, mon modèle

Alors que je referme les dernières pages de La Femme qui fuit, ma grand-mère maternelle entre à l’hôpital, suite à une vilaine chute. S’enchaînent ensuite les infections, les complications, la médication. Elle sera transférée dans une chambre à elle, après un petit tour aux soins intensifs. Elle prend du mieux, heureusement pour nous, ma famille et moi. Mais elle nous a fait si peur. Au moment d’écrire ces lignes, je suis à son chevet et la regarde dormir. Je me remémore ma lecture du roman de Barbeau-Lavalette, puis je me dis que la vie est drôlement faite, quand même. La lecture de La femme qui fuit m’a profondément interpellée, bouleversée : si Anaïs Barbeau-Lavalette tente de recoller sa grand-mère à l’aide des mots, des souvenirs d’elle, celle qui a abandonné sa mère et son oncle alors qu’ils étaient encore enfants, moi, petite-fille de deux grands-mamans, me suis sentie complètement à l’opposé. Mes grands-mères sont loin d’avoir fui; j’ai été choyée, enfant, de les voir à chacun de mes anniversaires et de passer des journées à être …

Dans l’intimité des Reines

Publiée le 1er janvier 1991, Les Reines de Normand Chaurette est sans le moindre doute une pièce de théâtre surprenante, tant par son style d’écriture particulier, que par l’histoire rocambolesque. Une atmosphère obscure pour une famille obscure  Plongée à l’intérieur d’un palais londonien en 1483, la pièce présente six femmes affolées dans un univers pesant où toutes convoitent le trône d’Angleterre. La reine Elisabeth, les sœurs Anne et Isabelle Warwick, la reine Marguerite, Anne Dexter et la vieille duchesse d’York âgée de quatre-vingt-dix-neuf ans sont représentées toutes plus angoissées et affolées les unes que les autres. Je dois avouer que suivant ma lecture, je reste dans un état dubitatif. Certaines choses m’ont absolument séduite, par contre, l’histoire semblait par moment quelque peu complexe à suivre; peut-être par le style d’écriture s’appropriant le vocabulaire de l’époque, ou la façon dont elle est écrite, ou l’agitation parfois « mêlante » des personnages. Il reste que l’histoire m’a plu, elle me rappelle les pièces de Shakespeare dont j’ai toujours aimé l’écriture. Une famille entre vérité et mensonge Résumant l’histoire, …

Une ode rosée à ses racines

Dans ce petit livre d’un vieux rose réconfortant, on plonge avec douceur et avidité. Marianne Ferrer, l’illustratrice du livre, y raconte comment son enfance, sa famille, a forgé son identité et ses racines. C’est une petite ode à ce qu’on est, d’où on vient, ce qui nous influence et ce qui nous permet d’être tout simplement soi. Ce livre accordéon s’ouvre et prend toute la place, le temps qu’on s’y immerge complètement. La tête entièrement dans l’histoire de Racines, dans ses magnifiques illustrations et la douceur de ses mots, j’admirais le travail et la motivation derrière chaque page. J’ai beaucoup aimé cette lecture, courte, certes, mais pas moins marquante. Il faut des ouvrages minimalistes comme celui-là, qui par l’intimité et la délicatesse de l’objet comme des mots, nous ébranlent et nous font du bien, vraiment. Une histoire d’amour qui traverse les montagnes, un grand-père passionné et l’héritage d’une mère… Marianne Ferrer tisse une fresque tendre et intimiste dans un superbe livre-objet qui retrace les moments marquants de son histoire familiale. Elle transcende le temps et …

Chroniques d’une anxieuse : avec toi j’révolutionnerais le monde

On m’avait surnommée le raton laveur au primaire parce que j’avais des cernes bleus qui m’pendaient jusqu’aux genoux. J’en ai pleuré une shot quand le gars sur qui j’avais un kick m’a appelée d’même devant toute la classe. J’ai longtemps pensé que j’tais pas belle, comme dans la toune de Jean Leloup, une p’tite maigrichonne qui se trouverait jamais de chum. Juste sentir mon corps exister, respirer, c’tait tough. Je faisais de l’insomnie, à 12 ans. Et j’avais des cernes de raton laveur, ben bleus, ben creux. J’savais pas pourquoi j’tais comme ça. J’me sentais différente pis pas normale. Trop souvent. Les p’tites voix dans mon cerveau me criaient des bêtises. C’tait gossant à la longue de se faire dire que je n’y arriverais pas, que j’devrais pas dire ceci ou cela, que j’tais pas bonne, pas fine, pas jolie pis un peu conne aussi. Ça te brime la confiance et l’estime en même temps. Un jour, j’ai surpris mon père dans son lazyboy, du Charles Aznavour dans l’tapis, une larme à l’œil. Il regardait …

Belva Plain et ses incontournables

Depuis mon enfance, j’ai la chance d’être entourée de livres, constamment. Chaque pièce de la maison, outre les toilettes, a des nombres incalculables de livres. J’enviais les romans de ma mère puisqu’ils étaient ceux de « grandes personnes ». Il n’y avait pas d’illustrations et ils contenaient plusieurs centaines de pages. À l’âge de huit ou neuf ans, j’ai décidé de faire la lecture d’un des romans de ma mère. Le roman que j’avais choisi m’attirait énormément, car il était uniquement vert foncé. Il n’y avait pas d’images sur la couverture ni aucune inscription sur la quatrième de couverture. Tout ce qu’on pouvait lire sur le rebord du livre était « Belva Plain », c’est-à-dire le nom de l’auteure. J’ai commencé à feuilleter quelques pages quand ma mère m’a surprise avec le bouquin. Elle m’avait dit qu’il n’était pas de mon âge. Elle m’a réprimandée de ne pas toucher à ses bouquins et m’a promis qu’un jour les portes de ses bibliothèques maison me seraient ouvertes. J’étais assez déçue, car en faisant le survol de Plain, j’ai pu découvrir que le …

La chambre verte: destructrice avarice

La Chambre verte est un roman bien difficile à décrire: est-ce une saga familiale ou un roman gothique? L’auteure veut-elle nous faire rire ou nous apprendre une leçon? Eh bien au final, c’est peut-être un peu de tout ça qui se retrouve dans le roman de Martine Desjardins, déjà bien connue du paysage littéraire québécois. L’auteure nous fait plonger dans un univers bien particulier: l’histoire de la famille Delorme, obsédée par l’argent et par les économies, est campée dans le vieux manoir familial, où se trouve la fameuse chambre verte, coffre-fort qui abrite la fortune des Delorme. Or, ce manoir tient un véritable rôle dans l’histoire: la maison est un personnage, est parfois la narratrice de cette histoire, et pose des actions qui ont un véritable impact dans le récit! C’est donc parfois elle qui nous guide à travers la vie de ces personnages excentriques, aux obsessions délirantes. On entre aussi dans le Montréal des années 1900, alors qu’on présente l’histoire des ancêtres de la famille Delorme. Les lectrices découvrent comment s’est déroulée la construction du chemin …