Chronique « Écrire l’indicible » : Tom est mort de Marie Darrieussecq: le «devoir de mémoire» transposé
Cette chronique vous présente des récits qui traitent de sujets difficiles, mais qui se doivent d’être partagés, que ça nous touche de près ou de loin. Parce que l’écriture permet de tout dire. Je n’ai pas d’enfants. Pas encore, en tout cas. Or, après avoir refermé le livre de Darrieussecq, je ne suis plus certaine d’en vouloir. J’ai été envahie d’une crainte. Comment avoir des enfants sans s’inquiéter de leur sort 24 heures sur 24, 7 jours sur 7? Comment vivre avec ces doutes, ces peurs, ces angoisses au quotidien? Comment aimer trop fort sans empoisonner ces petits êtres qui ont poussé en nous? Et s’il leur arrive quelque chose, comment peut-on survivre? Car il est bien question de survie, dans Tom est mort. Darrieussecq a mis en récit la perte d’un enfant, celle d’une mère qui perd son fils Tom, alors âgé de 4 ans et demi. Nous traversons avec la narratrice toutes les étapes du deuil, du choc au mutisme, de la colère à l’apaisement. On lit ce récit d’une femme démolie, qui, malgré …