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Tu me places les yeux : ces souvenirs d’enfance perlés de tendresse

J’approche le 200e article sur ce blogue, mais encore aucune critique de poésie,  excepté dans le cadre du défi #unlivrequébécoisparmois. Ce n’est pas que je n’apprécie pas ce genre littéraire, au contraire, je pense seulement que je vis un petit sentiment d’infériorité quand il vient le temps d’analyser, d’écrire sur ma lecture, comme si j’étais inadéquate à saisir le sens des mots. J’ai toutefois pris la décision de lire et d’écrire sur Tu me places les yeux, recueil de poème d’Aimée Lévesque, publié chez La peuplade. C’est la description du recueil de poésie qui m’a convaincue. En la lisant, j’avais déjà les larmes aux yeux. La simple évocation des souvenirs d’enfance, de la nostalgie d’une grand-mère, m’a touchée. C’est comme si dans ces mots, j’ai ressenti un désir, un besoin de me plonger dans ce recueil coloré pour moi aussi, à mon tour, revisiter les souvenirs d’enfance reliés à ma grand-mère qui me bercent encore chaque fois que j’y repense. « Après le décès de sa grand-mère, la petite-fille de cinq ans devenue grande revisite la …

Le rêve d’Azadah

Depuis ma lecture de L’abragan de Jacques Goldstyn, je suis rendue «fan» de son art. Ce que j’apprécie le plus de cet auteur-illustrateur est son amour pour la liberté d’expression, des enfants et le fait qu’il soit un homme engagé. J’ai pu retrouver tout cet amour dans son p’tit dernier : Azadah, qui raconte l’histoire d’amitié entre cette enfant et la photographe Anja. Azadah apprend que sa nouvelle amie quitte le pays. C’est la panique! Elle la supplie de l’emmener avec elle, dans son pays où les femmes ont plus de chances de réussite, où les écoles ne sont pas détruites et où son avenir n’est pas tracé. Azadah rêve de devenir elle aussi une Anja, une femme libre qui a la chance de pouvoir faire un métier qu’elle aime et surtout de pouvoir voyager. Elle rêve d’une vie à l’occidentale. Mais, malheureusement ce n’est pas possible, Anja doit quitter le pays. Elle prend un taxi et laisse derrière elle son sac à dos et une Azadah en larmes. Découvrant le trésor que son amie lui …

Comment rire avec un enfant un peu trop curieux

Après Un ange cornu avec des ailes de tôle et Bonbons assortis, Michel Tremblay revient avec des moments tirés de son enfance grâce à son petit dernier, Conversations avec un enfant curieux.  Déjà, en regardant la couverture, on retrouve l’époque des photos en noir et blanc, des uniformes d’écoliers et des bas blancs. Cette photo du petit Michel de 3 ans nous fait replonger aisément dans le passé de notre auteur prolifique et on sent que la lecture va être délectable… et elle l’est. Conversations avec un enfant curieux est un petit bijou de souvenirs. Chacun des nombreux chapitres porte sur un instant dialogué entre Michel et des personnes qui ont animé son enfance: sa mère, sa tante, les petites voisines, son institutrice, etc. Le petit Michel est décidément un enfant bien éveillé, posant ces millions de questions qui font le charme et la candeur des plus jeunes, cherchant à comprendre toutes les facettes de sa vie. Et ce, même si les adultes n’ont pas nécessairement la réponse qui va le satisfaire. «Je voulais écrire sur l’irréductible pensée qui nous habite …

Une ode rosée à ses racines

Dans ce petit livre d’un vieux rose réconfortant, on plonge avec douceur et avidité. Marianne Ferrer, l’illustratrice du livre, y raconte comment son enfance, sa famille, a forgé son identité et ses racines. C’est une petite ode à ce qu’on est, d’où on vient, ce qui nous influence et ce qui nous permet d’être tout simplement soi. Ce livre accordéon s’ouvre et prend toute la place, le temps qu’on s’y immerge complètement. La tête entièrement dans l’histoire de Racines, dans ses magnifiques illustrations et la douceur de ses mots, j’admirais le travail et la motivation derrière chaque page. J’ai beaucoup aimé cette lecture, courte, certes, mais pas moins marquante. Il faut des ouvrages minimalistes comme celui-là, qui par l’intimité et la délicatesse de l’objet comme des mots, nous ébranlent et nous font du bien, vraiment. Une histoire d’amour qui traverse les montagnes, un grand-père passionné et l’héritage d’une mère… Marianne Ferrer tisse une fresque tendre et intimiste dans un superbe livre-objet qui retrace les moments marquants de son histoire familiale. Elle transcende le temps et …

Belva Plain et ses incontournables

Depuis mon enfance, j’ai la chance d’être entourée de livres, constamment. Chaque pièce de la maison, outre les toilettes, a des nombres incalculables de livres. J’enviais les romans de ma mère puisqu’ils étaient ceux de « grandes personnes ». Il n’y avait pas d’illustrations et ils contenaient plusieurs centaines de pages. À l’âge de huit ou neuf ans, j’ai décidé de faire la lecture d’un des romans de ma mère. Le roman que j’avais choisi m’attirait énormément, car il était uniquement vert foncé. Il n’y avait pas d’images sur la couverture ni aucune inscription sur la quatrième de couverture. Tout ce qu’on pouvait lire sur le rebord du livre était « Belva Plain », c’est-à-dire le nom de l’auteure. J’ai commencé à feuilleter quelques pages quand ma mère m’a surprise avec le bouquin. Elle m’avait dit qu’il n’était pas de mon âge. Elle m’a réprimandée de ne pas toucher à ses bouquins et m’a promis qu’un jour les portes de ses bibliothèques maison me seraient ouvertes. J’étais assez déçue, car en faisant le survol de Plain, j’ai pu découvrir que le …

Ma meilleure amie d’enfance, Martine

Durant mon enfance, j’ai eu deux meilleurs amis. Le premier se nommait Bob. Il était le fils de la meilleure amie de ma mère. Il venait chez moi toutes les fins de semaine ou on allait le visiter. On jouait aux Pokémon ou à la Nintendo. Bob et moi allions faire des folies dehors ou nous restions chez lui pour regarder Petit-Pied le Dinosaure. Quand je ne passais pas du temps avec Bob, il n’y avait qu’une autre personne qui avait toute mon attention, il s’agissait de Martine. Je la retrouvais le soir avant de m’endormir. On partait à l’aventure du monde avec l’aide de Patapouf, son compagnon à quatre pattes. Nous avions découvert tellement de choses ensemble que je n’ai pas pu avec Bob. J’ai appris à ne pas avoir peur de poser des questions, d’avoir un regard critique sur le monde et à rêver. J’ai saisi que j’ai le droit de faire des erreurs et de ne pas abandonner face à l’adversité. Martine répétait souvent « ne perds pas courage », car on apprend vite …

Chroniques d’une anxieuse : t’es capable

Elle m’a tout raconté dans tous les plus beaux détails. Moi, j’men souviens pas. J’étais pas très vieille, 5 ans à peine, assise sur mon p’tit lit qui craquait tout le temps avec mes toutous pis mes murs jaunes, je regardais le sol, les yeux pleins d’eau, pleins du feeling incompréhensible du j’veux avancer, mais j’pas capable, j’suis figée dans ma chair avec une brique dans l’estomac qui m’fait sentir toute croche. Elle arrivait dans ma chambre, avec sa joie de vivre, les bras grands ouverts, du soleil dans le regard. J’aurais voulu être comme elle. À la place j’avais la mélancolie facile. À la place j’avais le cœur en miettes. Elle me demandait ce que je faisais là, à pleurer doucement, pourquoi j’avais autant mal et comment autant de peine pouvait se ramasser dans un aussi p’tit corps. Elle s’assoyait à côté de moi avec son plus magnifique sourire de t’inquiète pas j’suis avec toi, ça va ben aller. Et tout d’un coup j’me sentais un peu mieux. Un tantinet mieux. Un peu. Elle récidivait …

Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir : lecture obligatoire (malgré tout)

Dans le cadre des études universitaires, il faut faire beaucoup de recherche. Encore plus aux deuxième et troisième cycles. On a tendance à privilégier des textes écrits récemment : les données sont plus neuves, les constats plus contemporains, les avancées plus technologiques. Pourtant, je me suis donné le défi (le devoir?) de lire le fameux Deuxième Sexe de la non moins fameuse Simone de Beauvoir, écrit en 1949 à la jonction des première et deuxième vagues de féminisme. Verdict? Ce devrait être une lecture obligatoire pour tous les étudiants en sciences humaines et en arts, hommes comme femmes. Rien de moins. Oui, parfois c’est aride, parfois c’est daté. Par exemple, je suppose qu’au Québec, la majorité des jeunes filles ont les conseils de leur mère lorsque viennent les premières menstruations. Je suppose aussi que les jeunes femmes sont encouragées à poursuivre leurs études au-delà de la puberté ou de l’âge adulte. Ce ne sont là que quelques exemples, car autrement, l’essai de Simone de Beauvoir est patent d’actualité. Tout ce qui a trait aux relations filiales et …

« J’ai trop peur de glisser sur mes larmes, de m’étaler dans la tristesse et de ne plus pouvoir me relever »

Lorsque j’ai partagé sur Instagram une photo de ma lecture, La gaieté de Justine Lévy, plusieurs m’ont dit n’avoir pas aimé. Comme je suis courageuse, j’ai quand même décidé de me lancer dans ma lecture, malgré tout. Et heureusement, parce que j’ai été obnubilée par l’écriture de Justine Lévy. Ce dernier livre écrit par la Française Justine Lévy, qui, je ne le savais pas, est quand même une figure connue en France, s’attarde à sa vision de la maternité et à ce qu’elle veut léguer à ses enfants. Son titre Rien de grave s’intéressait à une rupture avec son amant et surtout à Carla Bruni, celle avec qui son ex l’a trompée. Profondément ancrée dans le réel, l’œuvre de Lévy puise dans ses expériences intimes. La base du bouquin résulte d’une promesse qu’elle se fait : arrêter d’être triste le jour où elle aura des enfants : « C’est quand je suis tombée enceinte que j’ai décidé d’arrêter d’être triste, définitivement, et par tous les moyens. »  Dans ses tourments d’enfance qui reviennent tranquillement faire surface, …

L’univers d’enfants à travers le regard d’adulte

Je n’ai pas de genre littéraire favoris, pour ainsi dire, mais j’affectionne particulièrement certains types d’écriture, certains types de narration. L’un des genres qui vient particulièrement me chercher est celui où l’auteur fait parler un enfant, où ce sont les réflexions, les états d’âmes et les actions d’un enfant qui sont mis en mots. Je trouve que ça prend un talent et une plume bien particulière pour être capable d’aussi bien rendre tout ce qui peut bien se tramer dans la tête d’un jeune. C’est avec Émil Ajar et Momo ( La vie devant soi, Romain Gary) qu’a commencé mon amour pour ce type de récit, oeuvre qui, dans son genre, est encore bien difficile à égaler à ce jour. Il va donc sans dire que, en recevant une copie épreuve de Le monde par-dessus la tête de Caroline Paquette, j’avais quelques attentes. Le quatrième de couverture se lit ainsi Organisées en triptyques, trois novellas se répondent pour illustrer et décrypter ce qui fait l’essence d’un univers d’enfants. Une chasse-galerie inversée, vue depuis un party de Noël, …