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Une chambre à soi, pour soi

«Pour créer, il nous faut entrer en nous-mêmes, rassembler nos forces, jouir d’une certaine oisiveté qui nous permette de prendre soin de notre âme, pour parler comme Socrate et Platon. Nous avons besoin d’une chambre ou d’une pièce à soi, pour reprendre l’expression de Virginia Woolf.» – Pierre Bertrand Dis-moi, as-tu une chambre à toi? Dis-moi, femme; dis-moi, homme; dis-moi humain; être pensant, être ressentant, être créateur; poète ou artiste; as-tu une chambre à toi, un lieu à toi, un endroit où déposer ton univers entier pour le laisser prendre de l’expansion en grande pompe, pour laisser circuler la beauté, la laideur, les fonds tenaces des abîmes, les éclairages nouveaux, pour nager entre les angles? Dis-moi, as-tu une chambre à toi? Je joue le rôle de libraire depuis quelques semaines. Et ce jeu me met en contact avec un nombre astronomique de réalités humaines, sociales, politiques, littéraires, philosophiques, humanitaires, artistiques, spirituelles, terrestres, animales… J’en vois de toutes les formes, de toutes les couleurs, et mon cerveau est attentif à enregistrer toutes les informations nouvelles qui …

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This woman’s work, lire Julie Delporte en anglais

Le dernier bijou de Julie Delporte, intitulé This woman’s work, paru en 2019 chez Drawn and Quarterly, est une œuvre à saveur autobiographique, comme la plupart de son travail. Cette nouvelle sortie est la version traduite de Moi aussi je voulais l’emporter, dont la parution, il y a à peu près un an pile, a enflammé les réseaux sociaux pendant plusieurs mois. Depuis, je suis entrée dans une espèce de bulle nommée Julie Delporte et je me suis mise à m’abreuver de toute sa bibliographie. J’ai décidé de relire ce chef-d’oeuvre en anglais, pour voir quel effet cela me ferait. Julie Delporte mentionne régulièrement qu’elle souffre du syndrome de l’imposteur et j’espère que ma critique pourra contredire ce sentiment. La pression d’être une femme À la base, This woman’s work devait être un livre sur Tove Jansson, la créatrice des Moomins, mais petit à petit, l’œuvre s’est transformée d’elle-même en une réflexion sur le rôle de la femme et ce qu’on assume de celui-ci. La femme mère, la femme maîtresse, la femme amoureuse, etc. Delporte réussit à …

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Embrasser Yasser Arafat – Chroniques palestiniennes d’Anaïs Barbeau-Lavalette : un autre regard sur la Palestine

Petit bouquin de moins de cent pages, Les chroniques palestiniennes de l’autrice Anaïs Barbeau-Lavalette (pour d’autres articles sur les romans de l’autrice, cliquez ici, ici et ici!) n’est pas une critique politique ou encore un historique complet du conflit qui oppose la Palestine et Israël depuis plusieurs années maintenant. C’est plutôt la Palestine vue à travers les yeux de l’autrice. Son témoignage nous transporte directement dans une Palestine que l’on ne nous montre pas, territoire désertique parsemé d’arbres fruitiers, où une population continue de vivre malgré la guerre qui fait rage. L’autrice a un véritable don pour nous faire sentir les choses, nous les faire voir, et ce, avec des mots couchés sur quelques feuilles de papier. À travers les pages, on peut sentir sa volonté de rendre un récit honnête. L’image médiatique de la Palestine : critique En toute franchise, je ne connais pas grand-chose sur le conflit israélo-palestinien. Toutefois, automatiquement, comme si c’était programmé dans ma tête, lorsque j’entends le mot « Palestine » me viennent (malheureusement) à l’esprit, comme probablement plusieurs d’entre vous, des …

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Quand les femmes racontent leurs monstres et leurs fantômes

On le sait, les auteurs et les autrices du Québec ne sont pas particulièrement reconnus pour la littérature d’horreur. Je suis persuadée qu’un seul nom vous vient en tête dès que vous entendez « littérature d’horreur au Québec », et vous avez raison de penser cela. Patrick Senécal (c’était lui, n’est-ce pas?) a pratiquement l’entièreté de la tribune accordée à ce genre dans notre belle province. En ce sens, nous pourrions donc en conclure que l’une des seules visions (je fais quand même la part des choses) de ce qu’est la littérature de ce genre au Québec est celle décrite par un homme blanc d’une cinquantaine d’années. Nous sommes d’accord? Bon, le problème, ce n’est pas Senécal. J’ai lu la majorité de son oeuvre et je l’ai appréciée plus souvent que le contraire. En réalité, la problématique réside dans le fait que nous ne connaissons pratiquement que cette avenue. Qu’en est-il du regard des femmes? De celles qui sont un peu plus jeunes? Qu’est-ce que l’horreur, le suspense et l’effroi sous une plume québécoise qui …

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La révolution sexuelle n’a pas tué les stéréotypes de genres

Vous connaissez probablement Lili Boisvert grâce à son émission Sexplora, dans laquelle elle parle sans tabous de toutes sortes de sujets reliés à la sexualité, ou peut-être l’avez-vous vue dans le duo Les Brutes, formé d’elle-même et de Judith Lussier, qui présente de courts vidéos dans lesquels elles survolent des problématiques sexistes, raciales, privilégistes, etc. Une chose est sûre, Lili Boisvert veut faire changer les choses au sein de notre société contemporaine, et elle n’emploie aucun détour pour faire passer le message. Avec Le principe du cumshot, son premier essai publié au printemps dernier chez VLB éditeur, son désir de renverser les stéréotypes sexuels et de genres se fait entendre et, disons-le, le titre en soi est un message revendicateur dès le premier abord. Le principe de qui? En pornographie, le cumshot est la scène finale où l’on voit l’actrice recevoir en plein visage – ou ailleurs – la jouissance de l’homme, tout en restant passive. (J’ai eu envie d’écrire la jouissance de l’Homme, avec un H majuscule.) Selon Lili Boisvert, cette scène ultime est …

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Homo Sapienne: du territoire intérieur

Le Groenland. Lorsque j’entends son nom, je pense à l’immensité brute de ce territoire, à sa blancheur, à son opacité. Ce n’est pourtant pas ce qu’aborde Niviaq Korneliussen, jeune auteure groenlandaise, dans son premier roman, Homo Sapienne. Depuis sa parution originale en 2014, ce livre a fait couler tellement d’encre, que je me suis longuement demandé « pourquoi diable ai-je choisi d’en parler pour mon premier article au Fil Rouge?». Au cœur de mon doute, toutefois, subsiste quelque chose qui me rattache aux personnages peuplant les (trop courtes) 213 pages du roman: l’importance de la subjectivité, et le discours intérieur comme réalité première. De l’enfermement Homo Sapienne est un de ces livres qu’on entame, la tête pleine d’attentes bâties par toutes les critiques qui nous préviennent: vous ne pouvez qu’être chamboulée par cette lecture. Pourtant, les premières pages se font dures. Sous la plume tranchante et inventive de Niviaq Korneliussen, rien n’est filtré ni embelli. Si, dans l’imaginaire populaire, le Grand Nord se charge de romantisme, il en est autrement dans le quotidien de ceux …

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Les âmes sœurs de Valérie Zenatti, au cœur des vagues violentes qui déferlent en nous

Parfois, c’est par hasard que l’on découvre un auteur qui va nous rejoindre profondément par son écriture, pour qui on va avoir un coup de cœur. C’est ainsi par grand hasard que j’ai découvert Valérie Zenatti. Ça remonte aux moments du début de ma vie d’adulte où je me rendais presque hebdomadairement à ma bibliothèque de quartier, endroit que je parcourais inlassablement, rangée par rangée, dans l’espoir qu’une tranche de livre particulièrement attrayante attire mon regard. Je n’avais pas d’auteurs écrits sur un bout de papier, je ne cherchais rien, mais j’espérais vraiment trouver quelque chose. Et par son nom de famille qui commence par « z », Valérie Zenatti se trouvait à la toute fin de la dernière étagère, où je me retrouvais nécessairement à chaque fois, après avoir arpenté chacune des rangées, une à une. J’ai d’abord dévoré En retard pour la guerre, puis Quand j’étais soldate, puis Une bouteille dans la mer de Gaza, dont il a été récemment tiré une adaptation cinématographique. Puis, même si tous ses romans sont à découvrir, …

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Nos suggestions de roman écrit par une femme pour le mois de mars du défi #jelisunlivrequébécoisparmois

Pourquoi mettre encore comme contrainte un «roman écrit par une femme» pour le mois de mars ? Je ne vous le cacherai pas, je suis féministe et c’est l’une des valeurs du Fil rouge. Vous pourriez constater que lorsque nous nommons des classiques, ce sont souvent des livres écrits par des hommes qui nous viennent en tête. Faites le test vous-même. Je juge important de souligner le travail de toutes ces femmes québécoises et c’est pourquoi je vous invite à lire un livre écrit par une femme. Je vous invite également à partager vos lectures sur notre groupe «Un livre québécois par mois», ainsi que sur instagram avec le #lefilrougelit ! Les lectures ou suggestions des fileuses : Ma lecture sera Partir de rien de Maude Nepveu-Villeneuve. Tout simplement parce que c’est un roman que j’ai reçu dans l’un des coffrets littéraires du Fil rouge. Je me dis que ça doit être un bon choix ! La lecture de Martine : « Ce mois-ci est définitivement le plus facile! Il suffit simplement que ma vie continue …

Les mots seront toujours amplement suffisants

Je suis de celles qui préfèrent les mots. Malgré l’émergence des médiums promouvant l’image, je suis de celles qui croient en l’invisibilité, en la puissance de ce qui est seulement écrit, dit et parfois, tu. À mes yeux, les mots seront toujours amplement suffisants et le visuel, jamais à la hauteur. Le livre ne mourra pas tant que moi je vivrai. Vous ne pouvez pas rivaliser avec le pouvoir de mon imagination et la justesse d’une plume. C’est la première raison pour laquelle j’ai eu peur lorsqu’il a été annoncé qu’un film serait fait sur l’écrivaine Nelly Arcan. Rappelez-vous, je vous avais fait part de mes impressions sur le Fil Rouge il y a quelques mois juste ici. En cet après-midi, plongée dans l’obscurité presque totale d’une salle de cinéma, mes doutes et mes inquiétudes se sont confirmés. Le long métrage Nelly n’avait pas raison d’être. Les meilleures séquences de l’oeuvre cinématographique demeurent les moments où Mylène Mackay lit des passages des écrits de la défunte auteure. Car les mots seront toujours amplement suffisants. Je …