Le ciel de Sylvie Drapeau : entre voix de mère et de fille
Je porte un grand amour aux petits livres blancs des éditions Leméac, ces plaquettes d’environ cent pages qui portent des voix fortes et singulières, mais qui demeurent, par leur format, en marge, presque timides des grandes œuvres qui s’affirment. Mais on y trouve toujours des bijoux, et leur petitesse de format vient, au contraire, renforcer le lien d’intimité que nous développons à leur égard. Le ciel, de la comédienne Sylvie Drapeau, deuxième opus d’une séquence de quatre, mais dont chacun est indépendant, est un de ces « petits » livres qui résonnent fort et en grand. Le fleuve, premier roman de l’auteure, racontait le drame familial qu’est la noyade d’un enfant au sein d’un clan tissé serré, de cette meute dont la narratrice, qui a cinq ans, fait partie. Dans Le ciel, cette jeune fille, qui a maintenant 20 ans, construit désormais tranquillement sa vie dans la grande ville, loin de sa Côte-Nord natale à laquelle elle revient pourtant souvent pour se réfugier, se retrouver. Elle se veut forte, mais elle est surtout fragile, à la recherche d’elle-même, …