All posts tagged: littérature québécoise

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Hommage à ce livre que je n’ai pas compris

Dernièrement au club de lecture, nous avons lu La dévoration des fées de Catherine Lalonde. Depuis, les vers de l’auteure ne m’ont pas quittée. Même si je n’ai pas encore pris le temps de le relire, j’y ai beaucoup réfléchi pour essayer de comprendre ce que j’ai lu. Les difficultés que j’ai rencontrées face à ce livre m’ont forcée à remettre mes habitudes en question et à trouver de nouvelles façons d’aborder mes lectures. Ralentir la lecture Le fait est que, très rapidement, je me suis rendu compte que je ne comprenais pas grand-chose dans ce livre – pas même son titre à vrai dire. Mais puisque l’objectif était de pouvoir en discuter avec les filles, il fallait bien que j’arrive à en sortir quelque chose! Alors, grande première pour moi, j’ai décidé de m’asseoir tranquillement à ma table, armée de patience et d’un stylo, et de prendre des notes directement dans le livre. Je n’ai pas du tout l’habitude d’analyser un texte autant dans le détail, alors cela a été long… parfois je ne …

Chercher Sam (l’autre)

J’ai découvert le nom de François Blais au détour d’un article qui faisait connaître au grand public certaines des lectures que les enseignants proposaient à leurs étudiants lors de leur cours de littérature. On y parlait avec détails et exclamations de Document 1, roman dont je n’avais jamais entendu parler. Sans savoir ce qui m’attendait dans ma lecture, je suis tombée sous le charme de cette plume vive et hilarante. Peu d’ouvrages m’amènent à rire à haute voix, ou à narrer mes lectures à qui veut bien les entendre. Ceux de François Blais le font. Ainsi, après avoir dévoré et adoré Document 1 je me suis lancée dans une seconde lecture de Blais : Sam. Et quelle lecture ce fut. Découvrir Sam Bercée par la langueur qui accompagne habituellement les vacances de Noël, je me suis plongée dans cet objet intrigant. Un titre simple, une couverture présentant le portrait d’une femme qui nous rappelle Twiggy, sur un fond gris, voici Sam. Mais qui est celle femme mystérieuse? Et surtout, d’où vient-elle? Alors qu’il fouille dans les …

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Vieillir donne le vertige

Les regrets. Plus on vieillit, plus on se demande si on a fait les bons choix. On regarde comment on a agi dans les dernières années. On scrute les diverses avenues qu’on aurait pu prendre. On juge le chemin qu’on a fini par emprunter. Il est toujours facile de se laisser emporter par les regrets et de se lamenter sans cesse en soupirant après le passé. Quand j’ai atteint la trentaine, il y a deux ans, je me suis posé beaucoup de questions. J’ai regretté certains choix. J’ai essayé en vain de m’imaginer une autre vie. Que se serait-il passé si j’avais continué ma maîtrise en littérature pour devenir prof? Et si je m’étais accrochée à mon premier petit copain et travaillé pour faire durer notre relation? Et si après mes études en communication, j’avais persévéré et décroché un job en événementiel mal payé au lieu de prendre un job de bureau plus routinier? Est-ce que je serais plus heureuse? Après des mois à me poser ces questions, je me suis enfoncée dans la tristesse …

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Célébrer les traditions littéraires : commencer l’année avec Gabrielle Roy

Je trouve que les traditions sont des belles façons de célébrer les petites choses. Mes plus beaux souvenirs d’enfance sont souvent reliés avec des traditions et des rituels que je me faisais avec ma famille ou mes amies. Je ne vois rien de routinier ou de redondant à refaire des choses de façon cyclique. Au contraire, j’essaie de voir cela comme des piliers dans mon existence. Peu importe ce qui se passe, j’aurai toujours ces petites choses pour définir ma vie, et, souvent, le passage du temps. Effectivement, plusieurs de mes traditions et de mes rituels sont en lien avec le temps et son passage. J’ai envie de vous parler d’une de mes nouvelles traditions (est-ce que si je l’ai instaurée et vécue seulement deux fois, je peux appeler ça une tradition? Bonne question, mais je crois que oui, car j’ai l’intention de la faire durer dans le temps, au fil du passage des années) qui est en lien avec la littérature et la nouvelle année. Commencer l’année en lisant Gabrielle Roy 2017 a été …

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Les romans graphiques, un nouvel amour est né

L’hiver, temps qui s’allonge L’hiver est officiellement installé depuis le 21 décembre. Une nouvelle année débute. Dans mon coin du pays, presque chaque matin, au réveil, après le museau de mon chat, je vois tomber la neige sur Percé. Ailleurs, ce sont les grands froids qui perdurent. Depuis quelques années, je m’associe à la saison hivernale. Le paysage blanc, immaculé et pur, qui se renouvelle chaque jour, me touche et me rejoint dans ma personnalité. J’ai besoin d’un silence nouveau pour apprendre à me recomposer. J’ai l’impression que le temps prend son temps et qu’il me laisse le saisir, le regarder et l’habiter. J’aime sortir dehors et marcher entre les arbres ou sous la lune brillante et vive en pleine nuit. Je sens le vent pousser mon corps et le froid pointer mes joues. J’habite le paysage, je suis entourée et traversée par lui. Enfin. Avec l’hiver, de nouvelles lectures Avec l’hiver, de nouveaux projets, de nouvelles lectures et de belles découvertes. Même si je lis des bandes dessinées depuis quelques années, les romans graphiques, …

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Toucher les collégiens par des essais québécois

Étant enseignante de littérature au collégial, je devais intégrer à mon corpus du cours de Littérature québécoise un essai québécois. Étant incapable de n’en choisir qu’un seul, j’ai décidé de créer un recueil comprenant près d’une dizaine d’extraits d’essais québécois. L’essai n’étant pas toujours un genre littéraire accessible pour de jeunes adultes ou même intéressant, le fait d’en lire plusieurs sur des sujets variés ne pouvaient que leur donner un aperçu du genre et, ainsi, leur ouvrir les portes de celui-ci. Mon but n’était vraiment pas de le leur faire aimer nécessairement, mais bien que l’« essai » soit maintenant un concept tangible et démystifié. Le blogue tient d’ailleurs à initier notre communauté littéraire à l’essai de façon annuelle par le biais de notre défi littéraire #jelisunlivrequébécoisparmois : vous trouverez les recommandations des fileuses ainsi que leurs lectures ici, ici, là et là. Un recueil qui choque Durant l’été, j’avais fait un blitz de lecture d’essais québécois, ayant des coups de cœur pour plusieurs d’entre eux. Ces lectures ne m’ont pas laissée de marbre et j’ai tenté …

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Le dernier mot : un magnifique et touchant roman graphique

L’analphabétisme n’est pas un sujet facile à aborder. Pourtant, Caroline Roy-Element en a fait la toile de fond de ce brillant roman graphique qu’est Le dernier mot. Illustré avec grande finesse par Mathilde Cinq-Mars, cet ouvrage a attiré mon attention dès les premières pages. J’aimais déjà beaucoup les réalisations de Mathilde, mais je ne connaissais pas les mots de Caroline. Et on remarque bien vite, en tournant les pages, que les deux femmes ont collaboré en parfaite symbiose, leur travail respectif s’imbriquant l’un dans l’autre de manière tout à fait naturelle. Certains messages sont transmis par les mots alors que d’autres sont communiqués par les illustrations. Un sujet tabou Le propos n’est pas banal : un lettreur retraité annonce à sa progéniture lors de son 82e anniversaire de naissance qu’il ne sait ni lire ni écrire. Tout un choc pour cette famille, tenue dans l’ignorance depuis tant d’années. À travers les yeux d’un des petits-enfants, une jeune femme dans le début vingtaine, on assiste aux réactions des enfants du vieil homme analphabète, de l’avocate au professeur …

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Matricide de Katherine Raymond : la relation mère-fille au-delà du deuil

Les relations mère-fille représentent un sujet foisonnant dans la littérature, qu’on pense à Borderline de Marie-Sissi Labrèche, à Une femme d’Annie Ernaux, ou à des pièces de théâtre comme Tout comme elle de Louise Dupré.  Avec Matricide, Katherine Raymond s’inscrit dans la lignée de ces autrices qui ont abordé ce sujet avec brio.

Club de lecture : Les désordres amoureux

Mardi, 12 décembre, café Zoha Ce mardi en est un de tempête. Une douce tempête qui couvre tout sur son passage, les arbres deviennent lourds, tout comme nos pieds qui essaient tant bien que mal de se frayer un chemin sur les trottoirs qui n’ont toujours pas été déneigés. C’est donc avec nos tuques enneigées et de la brume dans nos lunettes qu’on entre dans le café Zoha. Tout est calme, l’ambiance des fêtes est bien installée dans la place. Ce sera parfait pour notre rencontre. Finalement, la tempête aura eu raison de quelques participantes, c’est donc à cinq qu’on débute notre discussion sur le dernier livre du mois; Les désordres amoureux de Marie Demers. Alors que certaines ont passé un bon moment de lecture parsemé de rires à voix hautes, d’autres sont loin d’être friandes du style de l’auteure. Le rythme et l’écriture  » le rythme est intéressant » mentionne l’une des participantes. Par contre, on se tanne vite des anglicismes, je ne pense pas vraiment être le public cible pour ce type d’ouvrage. On …

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Pétillante en toutes circonstances : Albertine ou la férocité des orchidées

Le fuchsia saisissant de l’endos du livre, les lèvres roses qui titillent les fraises de la couverture : qu’Albertine ou la férocité des orchidées soit un roman d’une exubérance toute féminine, aussi malcommode qu’impudique, ne surprend pas. C’est plutôt le caractère explicite du livre qui étonne, explosant sur la page avant même qu’on ait le temps de comprendre dans quoi on s’est embarquée. Une fois remise de l’émoi causé par les premiers passages croustillants, on se rend vite compte qu’Albertine revisite habilement les codes de la chicklit, arrivant tout autant à en rire qu’à leur rendre hommage. Au début du livre, notre héroïne titulaire est une trentenaire à la carrière incertaine, écrivaine mais aussi assistante d’une polémiste réputée ; elle habite Hochelaga-Maisonneuve avec ses trois chats et ses bibliothèques pleines de livres. Un peu misanthrope, elle n’est pas moins curieuse de tout : de la littérature, de la culture populaire, des personnes qu’elle fréquente et de celles qu’elle reluque. Délurée et libertine, Albertine veut tout vivre et tout toucher ; sa sexualité, et le plaisir …